Nous avons vécu et progressé 250 ans sans la France. Seuls et laissés à nous-mêmes, face aux Anglais contre lesquels nos ancêtres des côtes de la France maritime se sont confrontés pendant des siècles, nous avons non seulement survécu mais progressé jusqu'à devenir une nation maintenant reconnue, avec les assises de son propre État, naturel et optimal.
Il ne nous reste qu'à en prendre pleinement conscience, nous reconnaître et nous faire reconnaître. Ottawa devra partir.
Nous avons réussi, avec les moyens du bord, envers et contre la volonté anglaise de nous déporter, comme les Acadiens, de nous briser comme les Irlandais, les Écossais et les Gallois, à défaut, nous assimiler et nous fossiliser.
Cette volonté est toujours présente, parfois cryptique, souvent hostilement ouverte, selon les circonstances. Elle est l'adversité qui nous aiguillonne.
Des circonstances qui ont fait notre jeu, nous n'en avons jamais manqué.
D'abord, la révolte des Amérindiens des grands Lacs sous le chef Pontiac, puis la guerre d'indépendance des États Unis, suivie d'une longue période d'hostilité entre l'Angleterre et les USA, les guerres et la chute de l'Empire Britannique, la construction des canaux et chemins de fer vers l'Ontario et l'Ouest, les progrès de la science et des techniques, dont les communications.
Ajoutez à notre avantage la sévère géographie périphérique du territoire québécois. L'hiver est notre grand allié autant qu'aux Russes.
Dans les temps actuels, nous pouvons compter sur l'hostilité grandissante de plusieurs provinces contre Ottawa, dont Terre Neuve, la Nouvelle Écosse, la Saskatchewan qui a élu un parti indépendantiste, l'Alberta et la Colombie Britannique. Nous savons que l'Ontario n'est plus loyal comme il l'était même si les journaux de l'Establishment s'efforcent de nous faire croire le contraire.
C'est sans doute ce qui énerve beaucoup d'oligarques, dont Desmarais, père et fils.
En même temps, aux États Unis, 45 états veulent devenir des États avec la majuscule, par le recours au 10e Amendement.
Exception faite de l'aide militaire française à la révolution américaine, qui nous a indirectement rendu service en permettant la fondation des États Unis, adversaire redoutable de l'Angleterre et de l'Empire Britannique, nous avons poursuivi sans la France.
Nous avons réussi bien au delà de ce que nos ancêtres de 1759 auraient imaginé. Dès 1774 avec l'Acte de Québec, ils ont commencé à comprendre qu'ils n'étaient pas perdus et qu'ils pouvaient agir par eux-mêmes, sans la France, comme de grands garçons et de grandes filles.
Pas merveilleux ça? Non !
De Gaulle est le premier grand Français à s'intéresser à nous. Son intervention sur le balcon de l'Hôtel de Ville de Montréal a résonné jusqu'aux confins du monde. Les Anglais avaient décidé notre fossilisation et notre non existence. De Gaulle a fait comprendre au monde entier que nous existons et que notre existence est belle et bien réelle, non imaginée. Merci Général.
Par la suite, nous avons rétabli avec les Français des relations familiales et familières perdues depuis longtemps. Nos échanges parfois vifs ne nous empêchent pas de nous aimer.
Quant à ce pauv' con de Sarkozy, pantin de Paul Desmarais, (J'aurais honte à sa place), laissez nos cousins de France lui régler ses comptes en temps et lieu. Ce sera pire et plus humiliant pour lui que toutes nos colères et agitations.
Connera bien qui connera le dernier.
JRMS
Nous avons vécu et progressé 250 ans sans la France
Tribune libre 2009
René Marcel Sauvé217 articles
J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en E...
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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].
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2 commentaires
Michel Guay Répondre
13 février 2009Cela est vrai sur le plan politique mais pas sur le plan culturel car sans les livres français depuis 1763 que nous apportait les communautés religieuses il y a longtemps que nous nous serions tous anglicisés avec des livres anglais . Et avec La Capricieuse dès 1855 les livres français nous arrivaient plus directement . Sur le plan politique c'est vraiment De gaulle deux cent ans après la Conquête qui normalisa les relations entre la nation Québecoise et la Nation française en 1967
Voilà ce que Sarkozy et ses amis canadians en 2008-09 tentent de détruire .
MichelG
Archives de Vigile Répondre
12 février 2009Comme le disait De Gaulle ¨ ceux qui grouillent et grenouillent ¨ Ça voulait dire les Trudeau, Chrétien, Desmarais et même Sarkosy. Tenons-nous debout debout d,abord, nous sommes prêts, disait Charest à Paris, et le pays du Québec est à nous. Après, Sarkosy ayant jailli de sa boîte à surprise et pris congé, les principaux pays du globe nous reconnaitront. On ne peut leur demander de nous précéder, surtout pas ce président-polichinel.