Ainsi, François Legault et Gabriel Nadeau-Dubois s’entendent pour dire que cette élection n’est en fait qu’un duel entre eux.
Le premier joue le rôle du bon père de famille, le second celui de jeune idéaliste. Le premier s’assure ainsi de redevenir premier ministre, le second, cherche à se propulser chef de l’opposition.
Circulez, disent-ils aux électeurs, il n’y a plus rien à voir, choisissez entre nous deux, ne vous encombrez plus de la présence dans le paysage des trois autres partis.
Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.
Mensonge
Il y a toutefois un problème : ce portrait est faux.
QS, dans ses bons jours, monte autour de 18 % dans les sondages.
Il en est de même pour le PCQ de Duhaime, qui a une vraie base électorale, fortement mobilisée.
Le PLQ, grâce au vote monolithique des anglophones et des allophones, se maintient électoralement, bien qu’il soit rayé de la carte du Québec francophone.
Quant au PQ, s’il a commencé la campagne autour de 10 %, on le sent remonter. À tout le moins, son chef, Paul St-Pierre Plamondon, a fait plus que bonne figure au Face-à-Face à TVA, et a une vraie marge de croissance, comme en témoigne notre sondage d’aujourd’hui. Il pourrait surprendre, et même si son parti ne connaît pas le score espéré, il aura ressuscité ce qu’on appelait autrefois le mouvement souverainiste, en le rajeunissant, en le ramenant à ses raisons premières.
Autrement dit, il n’y a pas de course à deux à la grandeur du Québec. Il y a toutefois plusieurs courses à deux régionales.
Pluralisme
On ajoutera une chose : chaque parti représente un vrai courant politique. Chacun devrait avoir sa place à l’Assemblée nationale.
Notre vie politique n’aurait aucun intérêt à se réduire à la querelle entre le nationalisme provincial de centre droit caquiste et la gauche radicale version QS.
La démocratie s’appauvrit lorsqu’elle condamne des familles politiques importantes à l’inexistence parlementaire.
