Les réjouissances des fêtes pouvaient durer près de douze jours

Noëls en Nouvelle France

Le cycle des veillées se déroulant jusqu’à la fête des Rois

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Chronique de Marie-Hélène Morot-Sir

Sans cesse depuis des siècles le miracle de Noël se renouvelle, peut-être à cause de ce message même, demandant depuis si longtemps, de faire la paix entre tous les Hommes de Bonne Volonté, réunissant ainsi croyants ou incroyants.

L’histoire de Noël inscrite dans l’imaginaire collectif incarne l’Espoir ; Toutes les cultures humaines, à toutes les époques de l’histoire, espèrent que leurs vies, leur monde, leurs connaissances seront sauvés des ténèbres, de la destruction et de la mort.

Cette espérance d’un sauveur, soulage et encourage les êtres humains.

Pour les chrétiens, l’histoire de la Nativité exprime cet incroyable mystère de la vie et la foi en la Création. Mais cette fête de Noël possède en même temps une force sous-jacente, rappelant de nombreux souvenirs d’enfance, elle touche, bouleverse, ou émeut, elle apporte espoir, joie et allégresse à tous ceux pour qui ce message de Noël si primordial de paix, reste présent.

Les vieux chants de Noël concourent à faire naître une nostalgie un peu comme un regret de quelque chose de perdu…

Si Noël célèbre la naissance de Jésus-Christ ce n’est toutefois qu’au IVe siècle que la date du 25 décembre a été retenue pour célébrer la fête de Noël, dans le seul but de la substituer aux fêtes païennes soulignant le solstice d’hiver.

Au Ve siècle, sous le pontificat du page Grégoire le Grand, la messe de minuit se célèbre déjà et, dès le VIIe siècle, l’usage de célébrer trois messes est établi. Au début du Moyen Âge, la célébration de Noël se répand à travers toute l’Europe, atteignant l’Irlande au Ve siècle, l’Angleterre au VIIe siècle, l’Allemagne au VIIIe siècle, les pays scandinaves au IXe siècle et les pays slaves entre le IXe et le XIIe siècle.

Les premières crèches font leur apparition dans les églises italiennes au XVe siècle avant de se répandre partout au XVIIe siècle. Elles ont remplacé de manière statique les jeux scéniques des liturgies médiévales. De même les crèches s’installent dans toutes les églises de France

Dans la Nouvelle-France catholique, cette célébration de la fête de la Nativité revêt une importance sentimentale et spirituelle, toute particulière chez les premiers Français venus de France. Elle est arrivée avec eux.

C’est à leurs ancêtres français que les francophones mais aussi les Amérindiens doivent la traditionnelle messe de Minuit et ses vieux chants de noëls, dont certains remontent au Moyen Âge.

Au Canada, les premières crèches d’église représentant la Nativité avec des petits personnages existent depuis les débuts de la colonie.

Avant même les débuts de la Nouvelle-France, dès l’arrivée des Français avec Jacques Cartier la nuit de Noël du 24 décembre 1535 avait été célébrée malgré le froid étonnant de cet hiver septentrional, inconnu jusque-là de ces hommes arrivés de France.

Noël n’a jamais cessé d’être ensuite célébré au temps de la Nouvelle France, même s’il était particulièrement bien fêté il faisait l’objet dans les premiers temps d’une célébration essentiellement religieuse.

En 1645 une cérémonie de Noël eut lieu avec la messe de Minuit dans la maison de la Compagnie des Cent Associés, l’église paroissiale Notre Dame de Recouvrance ayant été incendiée le 14 juin 1640. À cette occasion, les Français entonnèrent Chantons Noé, un vieux chant de Noël qu’ils avaient ramené de France. Le pain béni était distribué à l’assemblée venue assister à la messe de Minuit. Cependant le privilège de préparer ces pains donnait parfois lieu à des querelles entre les habitants.

Les Relations des jésuites relatèrent un incident qui eut lieu en 1660 à Noël, les soldats ayant été chargés de la fabrication de ces pains les apportèrent à l’autel, en faisant retentir flûtes et tambours juste au moment de l’Offrande, cela choqua l’évêque de Québec ainsi que la Relation le raconte. Mais les soldats lui ayant apporté un chanteau de pain, l’évêque ne leur en voulut pas, au contraire il leur fit remettre deux pots d’eau-de-vie accompagnés de tabac.

Les réjouissances des fêtes pouvaient durer près de douze jours, le cycle des veillées se déroulant jusqu’à la fête des Rois.

Après le repas du soir, parents, enfants, amis et tout le voisinage se réunissaient pour chanter, danser et s’amuser tous ensemble, au son des airs joyeux d’accordéon de violon ou d’harmonica mêlés. Traditionnellement avait lieu la veillée de Noël, tout comme en France, puis après la messe de minuit le réveillon où toute la famille partageait un repas toujours délicieusement préparé composé de dinde, de tartes à la viande et bien sûr, la bûche de Noël.

Les communautés religieuses, originaires de France, participèrent à cette tradition.

Bien qu’elle demeure essentiellement religieuse tout au long de la Nouvelle-France, peu à peu la fête de Noël devient plus importante. La crèche fait son apparition, ainsi que l’enfant Jésus en cire. Les communautés religieuses confectionnent des friandises pour les enfants, la messe de minuit devient un événement rapprochant et rassemblant la société.

En 1640, les ursulines de Québec fabriquèrent une première crèche avec un enfant jésus en cire. Compte tenu de la difficulté, à cette époque, d’importer de la mère patrie les personnages de la crèche, les religieuses entreprirent de confectionner elles-mêmes, à la main, des figurines de différentes tailles, à partir de cire d’abeille coulée dans des moules de plâtre. Produisant tous les personnages de la crèche, puis s’y rajoutèrent de nombreux animaux. La crèche ne désignait que la simple mangeoire des animaux où la Vierge avait déposé Jésus à sa naissance. Par la suite cela désignera l’ensemble même du lieu de la Nativité

La plus ancienne mention de la célébration de la fête de Noël chez les Amérindiens, remonte à 1641. Le missionnaire jésuite Jean de Brébeuf vivait alors chez les Hurons de la baie Georgienne depuis 1626. Afin de mieux leur faire comprendre le sens de la Nativité, il écrivit un récit en l’adaptant aux spécificités amérindiennes. Composé dans leur langue, ce fut le premier cantique de Noël écrit au Canada « Jesous Ahatonnia » (Jésus est né).

« L’Enfantoun » fut emmailloté dans des peaux de lièvre il reposa dans une cabane d’écorce, des chasseurs remplacèrent les bergers, enfin, trois chefs indiens furent substitués aux Rois mages qui, à la place de l’or, de l’encens et de la myrrhe, offrirent des pelleteries au divin Enfant.

Le 25 décembre 1648 personne ne se doute encore de ce que l’année suivante 1649, va amener comme tragédie pour le peuple Wendat/Hurons, la rancune des Odinossonis/Iroquois à leur encontre, va être si terrible qu’ils tenteront de tout faire pour tous les éliminer. Cette paisible nuit de Noël se déroule alors agréablement dans la petite chapelle de la bourgade Saint Ignace, en Huronnie à plus de mille deux cents kilomètres de Québec. Les participants entonnent le cantique du père Jean de Brébeuf, l’Enfant Jésus habillé en « Sauvage » repose dans la petite crèche d’écorce, rien ne peut laisser prévoir au cœur de cette tranquille chapelle seule au milieu de grands bois farouches, au fond des forêts perfides infestées d’Iroquois, qu’ils se préparent déjà au prochain carnage.

Bien que le père Brébeuf ait été atrocement torturé et soit mort lors du massacre des Wendat/Hurons par les Iroquois en 1649, son cantique a traversé les siècles. Ceux parmi les Wendat qui ont survécu à l’extinction de leur peuple par leurs ennemis Odinossonis (Iroquois) en demandant au père Ragueneau de les aider à venir se réfugier sous la protection des Français à Québec, ces survivants de la Huronnie, purent par la suite s’installer définitivement à Lorette.

Ils transmirent ce cantique à leurs descendants.

Le père Jésuite Pierre Marie Chaumonot l’avait consigné dans son recueil de cantiques mais ce cahier a-t-il été égaré ? Toujours est-il que c’est un autre jésuite, le père Etienne Thomas Girault de Villeneuve, qui en a heureusement re-écrit les paroles* en entendant les Wendat/Hurons le chanter :

https://www.youtube.com/watch?v=D6IG6F6E5Ac

Aujourd’hui encore, les Hurons, comme bien d’autres nations amérindiennes, continuent de célébrer la fête de la Nativité au même titre que celle de sainte Anne (26 juillet), l’ancêtre maternelle de Jésus.

Se voulant une interprétation du Jesous Ahatonnia du père Jean de Brébeuf, cette crèche installée à Lorette dans la chapelle du village des Hurons-Wendake est constituée d’une maison longue iroquoienne recouverte d’écorces. Les points cardinaux étant primordiaux dans la culture amérindienne, quatre tribus provenant de directions différentes furent choisies pour personnifier les bergers et les Mages.

Les anciens chants de Noël arrivés de France, dont « Les anges dans nos campagnes » du Languedoc dans le sud de la France, sont certes très nombreux, mais il y en eut de très célèbres composés plus tard, entre autres par Martial de Brives en 1664, par Surin en 1694, par Pellegrin entre 1701- 1711, par Garnier en 1750 ou encore par Daulé en 1819. Tous ont été religieusement conservés dans les archives de l’hôtel Dieu de Québec.

Les chants de Noël se multiplièrent à la fin du XVIe siècle mais la plupart sont assez récents tel Minuit Chrétien. Il avait été écrit le 3 décembre 1847, puis chanté pour la première fois le 24 décembre suivant, par Emily Laurey dans l’église de Roquemaure, à côté d’Orange, en Provence.

Par la suite le baryton Jean-Baptiste Faure rendit si célèbre ce cantique de Noël qu’il sera chanté jusqu’en Louisiane lors de la messe de Minuit, à la cathédrale Saint-Louis de la Nouvelle-Orléans, où se réunissaient les Acadiens et les Créoles. Les Créoles étaient les Français de Saint Domingue réfugiés en Louisiane encore française au moment de la révolution dirigée par François Toussaint dit Louverture sur l’île.

Minuit Chrétien est depuis un moment magique dans toutes les églises francophones. Il a été chanté pour la première fois au Canada le 25 décembre 1858, par la fille aînée du juge René-Édouard Caron (plus tard lieutenant-gouverneur) dans l’église de Sillery après que l’organiste Ernest Gagnon l’eut entendu à Paris l’année précédente. Le même jour (à la messe du jour), le chant sera repris par Madeleine Belleau dans l’église Saint-Jean-Baptiste à Québec.

Le journal des jésuites décrit le Noël du 25 décembre 1895 « le temps fut si doux, la neige avait fondue, l’herbe reverdissait il ne fut pas besoin de réchaud durant la messe de minuit et cette surprenante température dura du 19 décembre au 30 décembre. » Un tel radoucissement de la nature avait été noté aussi dans « le journal du Canada » et dans « l’Evénement »

La conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques aura peu d’effet sur la manière dont est célébrée la fête de Noël au Canada français, sinon de voir arriver un symbole des plus laïques, avec le sapin de Noël. « Le sapin de Noël était alors une tradition essentiellement allemande puis états-unienne. Le premier sapin de Noël au Canada s’est implanté à Sorel en 1781, à l’initiative d’un général britannique d’origine allemande. »

À l’origine, la fête de Noël avait été contestée en Angleterre et dans les colonies britanniques des bords de l’Atlantique, où elle avait soulevé la méfiance des églises puritaines protestantes qui la percevaient comme une invention de l’église catholique, allant à l’encontre de la véritable foi chrétienne. Après la victoire du Parlement lors de la Première Révolution anglaise, les puritains provoquèrent des émeutes en Angleterre parmi les adeptes de cette célébration. D’autres interdictions semblables seront mises en place dans certaines parties de la Nouvelle-Angleterre. Cependant lorsqu’ils arrivèrent en Nouvelle France au XVIIIe siècle les anglophones, tant protestants que catholiques, avaient déjà bien ancré cette fête religieuse dans leurs habitudes.

Plus vivante que jamais, la tradition de la crèche que ce soit à l’église ou chez les particuliers, a donné lieu il n’y a quelques années à la réalisation d’œuvres remarquables pour la crèche de Saint-Jean-Port-Joli, dont la célèbre Marie de l’Avent qui, depuis, n’a cessé de susciter curiosité et admiration

En 1987, l’abbé Sarto Lord, alors curé de la paroisse de Saint-Jean-Port-Joli, désirait remplacer les anciens personnages en plâtre de la crèche paroissiale. Ceux-ci s’harmonisaient difficilement avec les teintes chatoyantes d’érable, de chêne et de tilleul que reflétaient les murs intérieurs du temple.

Sous l’initiative de Benoît Deschênes, lui-même sculpteur, une quinzaine de sculpteurs de cette municipalité, considérée comme la capitale de la sculpture sur bois au Québec, firent œuvre commune afin de doter leur église d’une crèche comprenant 21 personnages et animaux en bois de tilleul. Jésus, Marie, Joseph, le bœuf et l’âne, les bergers et leurs moutons, l’ange annonciateur ainsi que les rois Mages composent, depuis, cette nouvelle crèche.

Depuis 1988, le village de Rivière-Éternité, situé dans la région du Saguenay Lac-Saint-Jean, tient annuellement une exposition internationale de crèches de Noël. Se déroulant de la mi-novembre à la mi-janvier, cette exposition présente des œuvres artistiques et des réalisations collectives. Y compris des échanges de crèches avec d’autres pays. Plus de 230 crèches sont ainsi réalisées par des artistes et artisans, ou par les habitants eux-mêmes, aussi bien au-dehors devant chaque maison, qu’à l’intérieur.

Elles sont illuminées dès 16 heures la nuit tombant rapidement durant les mois d’hiver. Devant le Centre touristique, se dressent aussi de magnifiques crèches sculptées dans la glace. Plus de 10 000 visiteurs viennent chaque année les admirer.
En 1994 la crèche de la ville de Trévarez, en Bretagne était présente.
En 1995 ce fut le tour de ma ville d’Arles, d’y présenter une crèche et ses nombreux santons de Provence. Par la suite nous avons pu admirer lors du salon arlésien des santonniers, une crèche de Rivière-Éternité qui avait fait le déplacement jusque chez nous.

En France, au XVIIIe siècle, à cause de la Révolution française imposant la laïcité, la mode des crèches familiales à l’intérieur des maisons prit de l’essor. Ainsi une petite industrie du Midi de la France se mit à fabriquer tous les personnages de la crèche. Les premiers « santons de Provence » étaient nés. (santoun mot provençal= petit saint)

Grâce au travail d’habiles artisans, ces petits personnages aux couleurs vives furent présentés pour la première fois à la foire de Noël, à Marseille en 1803, ils gagnèrent si rapidement la faveur populaire, qu’ils garnirent toutes les crèches provençales, concurrençant les santons de cire.

En 1798, Louis Lagnel avait conçu des moules en plâtre pour fabriquer ses santons. Cette nouveauté technologique révolutionna complètement cette industrie artisanale.

Tout un peuple de personnages non bibliques entoura depuis Jésus : ce sont les personnages du petit peuple de Marseille et de la région provençale. À l’exception de la Vierge, de Saint Joseph et des rois mages, les santons portent tous le costume provençal. Jusqu’en 1945, la grande majorité des santons était faite d’argile crue, qu’on laissait sécher à l’air libre. Par la suite, on fit cuire l’argile afin de la rendre plus résistante.

Aux personnages classiques de la crèche s’ajoutèrent, les personnages de la Pastorale - pièce de théâtre populaire donnant un rôle important aux bergers dans la célébration de la Nativité - représentant les caractères traditionnels des petits métiers de la ville ou de la campagne : la fileuse, la laitière, le tambourinaire, l’Arlésienne, le gardian à cheval, le pescadou (pêcheur), la marchande de fougasses, le pèlerin, le pistachié, le meunier, le berger et ses moutons, et bien d’autres encore.

La plus célèbre des pastorales a été écrite en 1844 en langue provençale par Antoine Maurel elle est, depuis, jouée en provençal tous les ans chez nous en Provence..

La fête de Noël revêt aujourd’hui, différentes valeurs, selon le rapport que chaque personne entretient avec elle, elle a ainsi évolué au fil des siècles en France, au Québec ou partout ailleurs dans le monde. Si pour certains elle reste une célébration profondément religieuse, pour d’autres c’est devenu aussi une occasion d’agréables festivités, pour d’autres encore elle permet des activités commerciales intenses. Pourtant malgré ce que chacun ressent le message de Noël de cette Paix sur le Monde qu’il persiste à nous envoyer au cours de la nuit de Noël, continuera à être ressenti au cœur de tous les êtres humains.

*Paroles en langue huronne
Ehstehn yayau deh tsaun we yisus ahattonnia
O na wateh wado:kwi nonnwa ’ndasqua entai
ehnau sherskwa trivota nonnwa ’ndi yaun rashata
Iesus Ahattonnia, Ahattonnia, Iesus Ahattonnia
Ayoki onki hm-ashe eran yayeh raunnaun
yauntaun kanntatya hm-deh ’ndyaun sehnsatoa ronnyaun
Waria1 hnawakweh tond Yosehf sataunn haronnyaun
Iesus Ahattonnia, Ahattonnia, Iesus Ahattonnia
Asheh kaunnta horraskwa deh ha tirri gwames
Tishyaun ayau ha’ndeh ta aun hwa ashya a ha trreh
aundata:kwa Tishyaun yayaun yaun n-dehta
Iesus Ahattonnia, Ahattonnia, Iesus Ahattonnia
Dau yishyeh sta atyaun errdautau ’ndi Yisus
avwa tateh dn-deh Tishyaun stanshi teya wennyau
aha yaunna torrehntehn yataun katsyaun skehnn
Iesus Ahattonnia, Ahattonnia, Iesus Ahattonnia
Eyeh kwata tehnaunnte aheh kwashyehn ayehn
kiyeh kwanaun aukwayaun dehtsaun we ’ndeh adeh
tarrya diskwann aunkwe yishyehr eya ke naun sta
Iesus Ahattonnia, Ahattonnia, Iesus Ahattonnia

*Paroles en langue française
« Chrétiens, prenez courage,
Jésus Sauveur est né !
Du malin les ouvrages
À jamais sont ruinés.
Quand il chante merveille,
À ces troublants appas
Ne prêtez plus l’oreille :
Jésus est né : In excelsis gloria !
Oyez cette nouvelle,
Dont un ange est porteur !
Oyez ! âmes fidèles,
Et dilatez vos cœurs.
La Vierge dans l’étable
Entoure de ses bras
L’Enfant-Dieu adorable.
Jésus est né : In excelsis gloria !
Voici que trois Rois Mages,
Perdus en Orient,
Déchiffrent ce message
Écrit au firmament :
L’Astre nouveau les hante.
Ils la suivront la-bas,
Cette étoile marchante :
Jésus est né : In excelsis gloria !
Jésus leur met en tête
Que l’Étoile en la nuit
Qui jamais ne s’arrête
Les conduira vers Lui.
Dans la nuit radieuse
En route ils sont déjà,
Ils vont l’âme joyeuse.
Jésus est né : In excelsis gloria !
Pour l’Enfant qui repose
Dans un petit berceau,
Humblement ils déposent
Hommages et cadeaux.
Comme eux, l’âme ravie,
Chrétiens, suivons ses pas,
Son amour nous convie.
Jésus est né : In excelsis gloria ! »

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Marie-Hélène Morot-Sir151 articles

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Auteur de livres historiques : 1608-2008 Quatre cents hivers, autant d’étés ; Le lys, la rose et la feuille d’érable ; Au cœur de la Nouvelle France - tome I - De Champlain à la grand paix de Montréal ; Au cœur de la Nouvelle France - tome II - Des bords du Saint Laurent au golfe du Mexique ; Au cœur de la Nouvelle France - tome III - Les Amérindiens, ce peuple libre autrefois, qu'est-il devenu? ; Le Canada de A à Z au temps de la Nouvelle France ; De lettres en lettres, année 1912 ; De lettres en lettres, année 1925 ; Un vent étranger souffla sur le Nistakinan août 2018. "Les Femmes à l'ombre del'Histoire" janvier 2020   lien vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=evnVbdtlyYA

 

 

 





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7 commentaires

  • Marie-Hélène Morot-Sir Répondre

    17 décembre 2015

    Merci à tous de vos commentaires et d’avoir pris sur votre temps pour venir les écrire.
    J’aimerais rajouter quelques lignes à ce texte, ayant omis de citer le nom de l’auteur du chant “Minuit Chrétien” , ce qui est vraiment dommage! Placide Coppeau était natif et habitant de ce petit village de Roquemaure situé sur la rive ouest du Rhône, dans un triangle proche d’Orange d’Avignon et de Nîmes. Il était tout à la fois juriste de formation et négociant en vins des côtes du Rhône mais également poète et auteur de plusieurs ouvrages.
    C’était un libre penseur Voltairien.
    En 1847 le prêtre de la paroisse de Roquemaure, l’abbé Eugène Nicolas, ayant un besoin urgent de financement pour réparer les vitraux de la collégiale Saint Jean-Baptiste, demanda à Placide Coppeau de lui rendre service en rédigeant un chant de Noël, qui attirerait davantage de monde le soir de Noël à l’église...
    Au cours de cette année 1847 il se construisait à quelques kilomètres un pont sur le fleuve, en direction d’Orange pour relier le département du Gard à celui du Vaucluse. L’ingénieur qui supervisait les travaux du pont et son épouse, Emilie Laurey, se trouvaient à Roquemaure.
    Cette dernière avait chanté à l’opéra de Paris elle connaissait un compositeur Adolphe Adam que Placide Coppeau pourrait aller voir afin d’obtenir la musique pour les paroles de ce chant.
    Il partit donc en diligence pour Paris le 3 décembre 1847, il composa les paroles du chant de Noël entre Macon, Dijon et Paris et se rendit aussitôt arrivé dans la capitale chez Adam.
    Il revint à Roquemaure juste à temps.
    Emilie Laurey toute vêtue de blanc, chanta pour la première fois Minuit Chrétien dans la petite église Saint Jean-Baptiste ce soir du 24 décembre 1847.
    Ce chant déplut fortement aux autorités ecclésiastiques leur apparaissant comme un chant de rébellion, ayant à leur avis très peu de religieux dans son contenu.; il fut même appelé un temps la Marseillaise religieuse !
    Monsieur Martineau, Monsieur Verrier je vous souhaite à mon tour un très joyeux Noël et belles fêtes de fin d'année. Joyeux Noël également à tous les Vigiliens et à tous les Québécois.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 décembre 2015

    Merci Mme Morot-Sir. Texte intéressant au plus point.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 décembre 2015

    Madame Marie-Hélène Morot-Sir,
    Merci de nous rappeler des faits historiques si importants sur notre héritage chrétien. Jésus reviendra dans sa gloire à la Fin des temps.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 décembre 2015

    Merci Madame Morot-Sir pour cette belle étude originale et très révélatrice des mystères qui se cachent derrière une crèche bien simple et bien humble et la Naissance du Christ-Jésus, du Christ-Roi, du Sacré-Cœur en son sein et en nos cœurs. Le retour de l’enfant prodigue, que nous sommes tous, vers son royaume des cieux, qui n’est pas de ce monde, devra d’abord passer par un processus de naissance, d’enfantement, d’accouchement, de renaissance ou de résurrection, intérieure, et cette mise en scène de la crèche (représentation de notre cœur…) ne représente extérieurement qu’une configuration grandiose et symbolique de ce que nous nous apprêtons tous à Vivre intérieurement, ici et maintenant, et bientôt finalement, en nos Cœurs : le retour du Christ en nos Cœurs à tous, sa renaissance et sa résurrection en Esprit en Nous Tous. Et ce Principe Christique en nos Cœurs n’Est que le Retour imminent de l’Amour Véritable Inconditionné et Inconditionnel en Nos Cœurs! Ce que nous sommes réellement c'est le Fils de l'homme; autrement dit, nous nous accouchons en sorte de nous-mêmes! Tel est ce merveilleux mystère qui désormais n'en est plus un, mais qui dans le fond nous a toujours parlé intuitivement ou par le langage du Cœur! Encore merci!
    P.S. : C’est pour cela que le prince de ce monde éphémère a une « peur bleu » et en horreur les crèches!

  • Henri Marineau Répondre

    14 décembre 2015

    Bonjour Mme Morot-Sir,
    Votre texte m'a reporté à une certaine époque de mon enfance où la fête de Noël revêtait chez nous toute cette féerie à laquelle vous faites allusion... Malheureusement, les temps ont changé et la nostalgie a fait place à la joie de Noël!
    Je tiens quand même à vous remercier pour ce texte plein d'espérance et à vous souhaiter un très joyeux Noël!

  • Archives de Vigile Répondre

    11 décembre 2015

    Mme MOROT-SIR
    Pardonnez la faute.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 décembre 2015

    Merci Mme Cyr pour cette captivante contribution à ce temps-ci de l'année. En tant que Néo-français, une dimension de notre identité qu'il est impossible de gommer, nous communions avec la France de l'Ancien régime autant qu'avec la continentalité sans limite que fut le propre de la Nouvelle-France. Le Québec participe à la volonté d'un État posé sur un territoire limité sans nier son appartenance historique à un territoire indéfini mais exploré sur ses deux-tiers et nommé par les Néo-français et les Amérindiens avant que l'un et l'autre ne soient restreints; les uns à un Québec défini par l'Empire, les autres à des réserves définies par le même Empire.
    Joyeux Noël