J’ai cru remarquer au cours des dernières dernières semaines, que certains intervenants ressentaient un certain agacement, voire un certain malaise avec l’utilisation du mot ennemi et celui d’indépendance. Je voudrais les rassurer. Même René Lévesque n’a jamais hésité à utiliser l’expression (Les ennemis du Québec) dans ses discours et interventions publiques. Et pour paraphraser Liza Frulla lors de son passage à l’émission Les EX à la télévision de Radio-Canada : ‘’On est en politique pas en pastorale.’’ Les politiciens fédéraux qui ont envoyé l’armée afin de mater le peuple québécois en 1970, abolissant toutes les règles de droit élémentaires et qui ont systématiquement violé les lois électorales du Québec à deux reprises en 1980 et en 1995, sont plus que des adversaires, ce sont des ennemis du Québec. N’ayons pas peur des mots !
Aussi, plusieurs auteurs sur VIGILE, sont passés maîtres dans l’art de définir le mot souveraineté qui finit par confondre tout le monde. À cet effet, je voudrais porter à leur attention que le terme souveraineté est du domaine juridique et que le mot indépendance est du domaine de la politique. Les peuples qui aspirent au plein contrôle de leur destinée comme les gens du Kosovo, de la Catalogne et de l’Écosse, ne parlent pas de souveraineté mais d’indépendance. En 1976, les américains ont fêté le bicentenaire de l’indépendance des Etats-Unis pas de la souveraineté. Il y a même un jour férié qui porte le nom de Independence Day. Pourquoi alors, occultons-nous ce mot depuis si longtemps au Québec ?
Les fédéralistes ne font pas de débats sur les virgules et les traits d’union concernant leur option. Ne vient jamais à leur esprit l’idée de traiter certains des leurs de purs et durs de leur option comme nous le faisons. En quarante ans de lutte, en deux référendums volés, ils n’ont jamais présenté le début de l’ombre, de la queue du commencement d’une proposition qui puisse satisfaire le Québec et les québécois. Tous se rappelleront des promesses faites aux québécois la veille ainsi que des nombreuses déclarations d’affection et d’amour. Plusieurs allant jusqu’à mettre leur siège en jeu pour que nous votions négativement. Leur option est claire. Le fédéralisme pour eux, ça signifie le statut quo point à la ligne. Aussi les québécois, à deux occasions, par un genre de sagesse populaire, se sont méfiés des options nébuleuses présentées par les péquistes. Je me réfère entre autres, aux deux questions référendaires, celle de 1980 et celle de 1995. Les québécois se méfient ! Je ne pense pas que cela soit malsain !
En terminant, pour que le Québec devienne un pays, il faut qu’il accède à son indépendance nationale. Messieurs et mesdames, vous qui intervenez régulièrement sur VIGILE, nous sommes au niveau du combat politique, pas du combat juridique. Le jour où les québécois choisiront de faire du Québec leur pays par les voies électorales, ils n’auront rien à cirer des avis de la Supreme Court of Canada. Le peuple québécois aura exercé sa souveraineté sur son territoire et surtout sur son avenir ! Aurons-nous ce courage ? Des dizaines de peuples l’ont fait avant nous.
Maintenant, la question que je désire vous poser à tous et toutes est la suivante : ‘’Voulez-vous que le Québec devienne un pays ?’’
Pour ma part, mon choix est fait. Oui, je désire que le Québec devienne un pays.
Je ne suis ni mou, ni entre deux, ni pur ni dur.
Je suis un indépendantiste québécois.
Et vous, qui êtes-vous ?
Denis Julien, comté Lotbinière
N’ayons pas peur des mots !
Pour ma part, mon choix est fait. Oui, je désire que le Québec devienne un pays.
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2 commentaires
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
6 février 2008M. Gilles Brassard,
Vous touchez le point névralgique : "...il ne suffit pas d'entretenir la flamme patriotique, il faut la répandre sur la place publique..."
Quel que soit l’acronyme que l’on donne au mouvement combattant son asservissement (actif ou passif), que l’on saute d’une idole à l’autre pour masquer son désespoir, tourner en rond à l’intra muros n’équivaudra jamais qu’à combattre des moulins à vent.
L’émulation ne viendra qu’au moyen des grands médias. Les médias libres, tels que réclamés depuis longtemps par M. G.-É. Cartier dans ce site. Des convertis qui n’ont pas requis le prêche demeurent sourds.
Archives de Vigile Répondre
6 février 2008Salutation citoyennes et citoyens,
Monsieur Julien, j'ai bien apprécié votre nuance entre combat juridique et combat politique qu'impliquent les termes souveraineté et indépendance. Cela devrait être signalé plus souvent sur la place publique !
Pour ma part, il ne suffit pas d'entretenir la flamme patriotique, il faut la répandre sur la place publique. Pour ce faire, je distribue de la "Presse Québécoise" depuis mars 2004...
Gilles Brassard,
Montréal