Moyen-Orient: Trump annonce l'envoi de 1500 militaires supplémentaires

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70 000 militaires américains au Proche-Orient

«Pour le moment, je ne pense pas que l'Iran veuille se battre. Et je ne pense certainement pas qu'ils veulent se battre contre nous", a dit vendredi le président américain.



Donald Trump a annoncé vendredi 24 mai l'envoi de 1500 militaires américains supplémentaires au Moyen-Orient, des renforts présentés comme une mesure de protection nécessaire face à l'Iran, que Washington accuse d'être directement responsable des actes de sabotage qui ont visé il y a une dizaine de jours quatre pétroliers au large des Emirats arabes unis.


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Le Pentagone a précisé que sur ces 1500 militaires supplémentaires, 900 seraient envoyés dans la région. Les 600 autres y sont déjà stationnés mais leur déploiement va être prolongé. Aucun soldat envoyé en renfort n'ira en Irak ou en Syrie, indique le département de la Défense.


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"Nous voulons bénéficier de protection au Moyen-Orient. Nous allons envoyer un nombre relativement limité de soldats, principalement par précaution", a déclaré le président américain, qui s'adressait devant la presse avant de quitter la Maison-Blanche pour une visite au Japon.


Ces renforts appuieront les moyens militaires américains déjà stationnés dans la région. L'armée américaine y a envoyé récemment le porte-avions Abraham Lincoln et son groupe aéronaval ainsi que des bombardiers et des batteries de missiles Patriot en réponse à ce que Washington qualifie de menaces iraniennes.


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"Il s'agit de forces défensives", a insisté Katie Wheelbarger, sous-secrétaire à la Défense chargée des questions liées à la sécurité internationale.


Le nombre avancé par Trump est à comparer aux 70.000 soldats américains actuellement stationnés dans une zone allant de l'Egypte à l'Afghanistan.


L'armée américaine a par ailleurs formellement accusé vendredi les gardiens de la Révolution, le corps d'élite des forces iraniennes, d'être directement responsables des "actes de sabotage" qui ont visé quatre tankers, dont deux pétroliers saoudiens, le 12 mai dernier au large des Emirats arabes unis.


Les rapports du renseignement, a ajouté le contre-amiral Michael Gilday, de l'état-major interarmes, dessinent les contours d'une "campagne" menée par l'Iran liant différentes menaces dans cette zone à haute tension de la planète qui va de l'Irak et du Yémen jusqu'aux eaux stratégiques du détroit d'Ormuz, voie maritime cruciale pour le commerce du pétrole.


Le département d'Etat a retiré pour sa part une partie de son personnel en poste à Bagdad et Erbil en disant craindre une menace de milices pro-iraniennes. Une roquette s'est abattue sans faire de victimes le week-end dernier dans la "Zone verte", secteur à haute sécurité de la capitale irakienne, à 500 mètres de l'ambassade américaine.


Téhéran dénonce pour sa part une "guerre psychologique" et un "jeu politique".


Dans un tweet publié dimanche dernier, Trump menaçait la république islamique de destruction. "Si l'Iran veut se battre, ce sera la fin officielle de l'Iran. Ne menacez plus jamais les Etats-Unis", écrivait-il.


Il s'est fait plus mesuré vendredi. "Pour le moment, je ne pense pas que l'Iran veuille se battre. Et je ne pense certainement pas qu'ils veulent se battre contre nous", a-t-il dit. "Mais ils ne pourront pas avoir d'armes nucléaires. Et ils le comprennent."


C'est dans ce contexte que son administration, défiant l'opposition du Congrès, se prépare à autoriser une série de contrats militaires avec l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unies à hauteur de 8 milliards de dollars, a-t-on appris vendredi auprès de plusieurs sénateurs américains.