Pologne – Même si les initiatives citoyennes visant à restreindre les possibilités d’avorter en Pologne ont jusqu’ici été bloquées par la majorité parlementaire PiS, depuis l’arrivée des conservateurs au pouvoir à l’automne 2015 une partie de l’opposition s’est saisie du sujet pour tenter de retourner les électeurs en leur faveur. Les campagnes de désinformation menées par certains leaders politiques et certains médias ont ainsi contribué à instaurer un climat de haine à l’encontre des défenseurs du droit à la vie. Ceux-ci sont malheureusement le plus en plus souvent l’objet d’attaques verbales d’une rare violence qui dégénèrent parfois en violences physiques. C’est ainsi que le 26 avril dans une rue de Varsovie, plusieurs voitures conduites par des hommes ont barré la route à une fourgonnette de la fondation pro-vie Pro-Prawo do Życia (Pro-Droit à la vie). Les agresseurs ont alors crié au chauffeur de la fourgonnette d’aller se faire enc…, qu’il était une ordure et qu’ils allaient lui « casser la gueule ».
Ce qui a très probablement énervé les agresseurs, ce sont les inscriptions sur la fourgonnette dans le cadre d’une campagne contre la pédophilie et l’imposition dans certaines grandes villes dirigées par les libéraux de la Plateforme civique (PO), dont Varsovie, des Standards pour l’éducation sexuelle en Europe de l’OMS, avec notamment sur le côté du camion les mots suivants, écrits en lettres majuscules :
Qu’est-ce que le lobby LGBT veut enseigner aux enfants ?
– La masturbation à 4 ans,
– Le consentement au sexe à 6 ans,
– Les premières expériences sexuelles et l’orgasme à 9 ans
Des inscriptions que la justice polonaise a refusé d’interdire au motif que « les informations présentées sur ce panneau et concernant l’éducation sexuelle ne sont pas fausses puisqu’elles proviennent de la matrice de l’éducation sexuelle élaborée par le bureau régional de l’OMS pour l’Europe et le BZgA » et qu’« il est de notoriété publique que le mouvement LGBT est favorable à l’éducation sexuelle selon les standards de l’OMS » (jugement du tribunal de Gdańsk prononcé en 2019, quand le juge a ordonné le retrait provisoire de plusieurs banderoles en attente d’un jugement définitif face à une plainte déposée par des organisations LGBT, tout en autorisant la Fondation Pro-Prawo do Życia à continuer de déployer les banderoles portant l’inscription ci-dessus).
Une jeune activiste de la Fondation Pro-Prawo do Życia fait quant à elle aujourd’hui l’objet d’une campagne de haine incroyable après avoir dissuadé une jeune femme mineure de prendre des pilules abortives pour se débarrasser de son enfant. L’adolescente en question avait fait part de son intention sur un groupe Facebook. Tandis que les membres de l’organisation pro-vie cherchaient à la dissuader de commettre cet acte illégal en Pologne, en lui proposant de l’aider, des partisans de l’avortement s’efforçaient au contraire de la convaincre de passer à l’acte. L’organisation Pro-Prawo do Życia a pu contacter le père de l’enfant qui n’était visiblement pas au courant et qui s’est opposé au plan de sa compagne. Grâce également à l’engagement de la famille de cette dernière, l’enfant a été sauvé.
Zuzanna Wywiórka, la militante de Pro-Prawo do Życia qui était intervenue la première, s’est alors retrouvée au centre de la campagne de haine lancée par des partisans de l’avortement rendus furieux par cette action réussie des défenseurs du droit à la vie. « Soigne-toi idiote, tu es socialement nuisible. J’espère que tu feras de la prison pour ça. Je te crache dessus sale p… », « Pleure sur ta vie misérable, inutile et nuisible », « fanatique au cerveau lavé », « digne du plus grand mépris », « personne hideuse » : voici quelques-uns des commentaires et épithètes qui ont inondé le profil Facebook de la jeune militante. Son adresse privée a été publiée en ligne avec des incitations à l’agresser physiquement et sa famille a également été visée par des insultes et menaces. Les parents de la mineure qui avait fait connaître sur Facebook son intention d’avorter et qui sont intervenus pour empêcher leur fille de passer à l’acte ont eux aussi été visés par les partisans de l’avortement.
L’organisation Pro-Prawo do Życia a annoncé avoir fait une copie des insultes et menaces en vue d’informer le parquet du délit d’incitation à la haine et de menace commis par leurs auteurs. « Ces menaces sont la réaction des milieux pro-avortement à la campagne ‘Stop à la pilule de la mort’ menée depuis plusieurs années par la Fondation Pro-Prawo do Życia et dont le but est d’informer les Polonais des conséquences de l’action abortive de ces pilules et de venir en aide aux femmes que l’on pousse à avorter, » peut-on lire sur le site de l’ONG pro-vie.
Ces faits divers montrent que la Pologne catholique n’est pas à l’abri de ce phénomène mondial. L’agenda LGBT, de même que celui en faveur de l’avortement, bénéficient d’un vaste soutien de la part des puissances occidentales et des grandes multinationales (UE, États-Unis, France, Google, Facebook, etc.) qui n’hésitent pas à appuyer très officiellement les organisations promotrices de cette idéologie progressiste, et les pays s’y opposant voient tôt ou tard une montée d’un activisme volontiers fanatique et de plus en plus violent, ainsi que des pressions étrangères. Les pays du Groupe de Visegrád sont ainsi incapable d’interdire les « Gay Pride » et les organisations d’activisme LGBT du fait de la pression directe de leurs alliés occidentaux, États-Unis en tête.