Texte publié dans Le Devoir du mercredi 5 novembre 2008
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Cette crise est le résultat du laisser-faire des gouvernements au nom d’un capitalisme sauvage international dont les seuls mobiles d’action sont, pour quelques-uns, un enrichissement scandaleux et, pour presque tout le reste du monde, un appauvrissement pour ainsi dire pandémique. Cette réalité qui est la nôtre maintenant, M. Rosaire Morin la dénonçait déjà il y a vingt ans lorsqu’il remettait en question la politique des investissements québécois en grande majorité faits à l’étranger et dans des secteurs économiques à haut risque.
Les études fort documentées de M. Morin ont pour ainsi dire paru dans la clandestinité : pour la majorité de nos brillants économistes, l’heure était à la mondialisation et à la pensée unique. Tandis que partout sur la planète, on comprenait que la survie même de l’humanité dépendait pour une bonne part de la diversité des espèces, animales, végétales et aquatiques, et qu’il fallait à tout prix en protéger l’écosystème, nos gouvernements ont fait politiquement la démarche inverse : déréglementations à tous les niveaux, aide à l’émergence de gigantesques monopoles dont toutes les ficelles leur échappaient, acceptation honteuse de la spéculation boursière, incitation à la surconsommation et au surendettement.
Cet appât du gain vite fait nous a menés là où nous en sommes maintenant : des petits épargnants floués, des retraités qui devront vivre sous le seuil de la pauvreté, des travailleurs autonomes qui auront difficilement droit aux lendemains qui chantent. Autres résultats de cette politique suicidaire : des infrastructures obsolètes, un système de santé malade, nos maisons d’enseignement devenues hystériques, un développement régional à la va comme je te pousse, nos grandes et petites villes sous respiration artificielle, nos villages agonisants, notre ruralité démantelée.
Quand bien même M. Charest dirigerait après les élections un gouvernement majoritaire, rien de tout cela ne changera vraiment, car l’idéologie néo-libérale n’est pas une solution. Mon grand-père cultivateur disait : « Quand, après la grand’messe du dimanche, tu marches ta terre et que tu n’arrives pas à en faire le tour pour revenir à temps, le soir, afin de traire tes vaches, c’est que tu as pensé tout croche et que tu dois revenir à l’essentiel. Vois-tu, fiston, l’indépendance ça commence dans sa propre cour, dans ce qu’on peut contrôler par soi-même. »
Tout comme moi, mon grand-père n’était pas un économiste : mais sa philosophie, bâtie sur la simplicité volontaire, lui a permis d’élever quinze enfants et de faire instruire à ses frais ceux qui, dans sa famille, en ont manifesté le désir.
Il me semble donc qu’avant de nous plonger dans une campagne qui ne sera rien de plus qu’électoraliste, M. Charest aurait mieux fait de réfléchir un peu. Et peut-être se serait-il rendu compte alors que nous sommes au Québec une espèce menacée d’extinction, au même titre que les animaux, les végétaux et les poissons, et que seule une révolution, celle de notre indépendance nationale, peut nous permettre, selon le beau mot du poète beauceron Renaud Longchamps, d’échapper à la décimation.
Victor-Lévy Beaulieu
sera candidat indépendant
dans le comté de Rivière-du-Loup
Monsieur Parizeau a raison
Élection Québec - le 8 décembre 2008 - les souverainistes en campagne
Victor-Lévy Beaulieu84 articles
Victor-Lévy Beaulieu participe de la démesure des personnages qui habitent son œuvre. Autant de livres que d'années vécues, souligne-t-il à la blague, comme pour atténuer l'espèce de vertige que l'on peut éprouver devant une œuvre aussi imposante et singul...
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Victor-Lévy Beaulieu participe de la démesure des personnages qui habitent son œuvre. Autant de livres que d'années vécues, souligne-t-il à la blague, comme pour atténuer l'espèce de vertige que l'on peut éprouver devant une œuvre aussi imposante et singulière. Une bonne trentaine de romans, une douzaine d'essais et autant de pièces de théâtre ; des adaptations pour la télévision
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