Mondialisation capitaliste et État-Nation

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Pour ne pas sombrer dans l'insignifiance canadienne

Le Canada est un État souverain sans nation, le territoire d’une multitude d’ethnies qui encourage une organisation sociale fondée sur le communautarisme et le multiculturalisme, autrement dit sur la protection et la satisfaction des intérêts individuels. Organisation qui sert le Canada, en ce moment du développement mondialisé du capitalisme. Puisqu’en effet ce capitalisme n’a pas besoin de nations mais d’individus.
En revanche, le Québec est une nation sans État souverain. Une nation qui repose sur le peuple historique qui l’a fondée, mais dont la majorité s’effrite lentement mais sûrement, notamment à Montréal où les immigrés se regroupent selon leur ethnie et, comme au Canada, favorisent le communautarisme et le multiculturalisme. Plus dangereusement encore, ils militent pour l’établissement de ce genre de société. Précisément parce qu’au Québec cela ne va pas de soi, l’existence d’une nation, sans État, soit, mais encore réellement vivante, s’y opposant par nature. Comme cela se passe dans de nombreux pays européens, notamment en France.
Comment faire dès lors pour conserver les spécificités de notre nation ?
Nous avons jusqu’à maintenant compté sur le partage d’une langue commune. Nous savons aujourd’hui que c’est insuffisant. En plus de n’être pas rigoureusement respectée, ce qui reste de la Loi 101 contribue peu à l’intégration des immigrants. Avec la langue, il faut aussi un liant culturel, des références communes, des fêtes communes, un sens du rire commun, des chansons communes, une cuisine à partager, etc. Toutes pratiques et valeurs rassembleuses auxquelles s’oppose le capitalisme mondialisé, comme il s’oppose aux pratiques et valeurs de la laïcité.
Nation, culture et langue sont des réalités consubstantielles, actuellement seules capables de résister aux attaques du capitalisme mondialisé, dont le but est précisément la dislocation des identités collectives, cet obstacle principal à l’instauration de son régime totalitaire, basé sur son besoin d’exercer un contrôle strict et permanent de chaque individu. Ce système repose en effet sur l’atomisation des sociétés afin de transformer leurs citoyens en consommateurs passifs de tout ce qu’il produit.
Cette résistance au système, bien que manière insuffisante comme dans le reste du monde, passe nécessairement au Québec par l’avènement de l’indépendance nationale, support indispensable à l’élaboration et à la mise en œuvre d’une société originale.
Réalisation qui nécessite le renforcement de la conscience nationale du peuple.
Est-ce possible, aujourd’hui ?
Question redoutable. Question à laquelle nous devons tenter de répondre sans nous voiler la face, pour ne pas sombrer dans l’insignifiance canadienne, pour ne pas contribuer au développement uniformisé du modèle d’un État sans nation, tel que tente de l’instaurer partout le capitalisme mondialisé.

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Andrée Ferretti124 articles

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"Rien de plus farouche en moi que le désir du pays perdu, rien de plus déterminé que ma vocation à le reconquérir. "

Andrée Ferretti née Bertrand (Montréal, 1935 - ) est une femme politique et
une écrivaine québécoise. Née à Montréal dans une famille modeste, elle fut
l'une des premières femmes à adhérer au mouvement souverainiste québécois
en 1958.Vice-présidente du Rassemblement pour l'indépendance nationale, elle
représente la tendance la plus radicale du parti, privilégiant l'agitation sociale
au-dessus de la voie électorale. Démissionnaire du parti suite à une crise
interne, elle fonde le Front de libération populaire (FLP) en mars 1968.Pendant
les années 1970, elle publie plusieurs textes en faveur de l'indépendance dans
Le Devoir et Parti pris tout en poursuivant des études philosophiques. En 1979,
la Société Saint-Jean-Baptiste la désigne patriote de l'année.
Avec Gaston Miron, elle a notamment a écrit un recueil de textes sur
l'indépendance. Elle a aussi publié plusieurs romans chez VLB éditeur et la
maison d'édition Typo.





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