Les cadeaux qu'a placés hier sous l'arbre des Canadiens le ministre des Finances ne doivent pas faire oublier un dossier dont le gouvernement Harper aime beaucoup moins parler, celui des ratés de la mission canadienne en Afghanistan. Notre envoyée spéciale Michèle Ouimet donne cette semaine des exemples spectaculaires de ces ratés dans sa série de reportages sur la situation à Kandahar.
Faisant preuve d'une détermination et d'un courage peu communs, Michèle a parcouru Kandahar sans autre protection que la complicité de son interprète et l'anonymat offert par sa burqa. Elle est allée là où peu de journalistes ont pu pénétrer. Ce qu'elle nous fait voir est mille fois plus convaincant que les discours creux des porte-parole du gouvernement.
Michèle a rencontré des talibans faits prisonniers par les soldats canadiens. Ces détenus affirment qu'après leur transfert aux mains des autorités afghanes, on les a torturés. Leurs dires ont été confirmés par un responsable de la prison de Kandahar et par la Commission afghane des droits de la personne.
Tous les responsables canadiens contactés par la journaliste ont refusé de commenter. Depuis la publication de ces reportages, les réactions du gouvernement relèvent de l'esquive, sinon de la mauvaise foi. Les ministres conservateurs se sont contentés de vanter l'entente signée au printemps dernier avec les Afghans. Or, de toute évidence, cet accord n'a pas suffi à faire cesser les abus.
Michèle Ouimet a aussi décrit l'état lamentable de l'hôpital local, dont le fonctionnement est financé à raison de 3 millions par le Canada. L'hôpital est géré par la Croix-Rouge internationale, qui refuse tout accès aux représentants canadiens et n'apprécie pas que des journalistes lui demandent des comptes.
L'établissement est sale, mal équipé, les patients y sont entassés dans des conditions insalubres. La nouvelle maternité pour laquelle l'Agence canadienne de développement international a versé 350 000$ reste à l'état de plans. La morgue est en réalité un conteneur dans lequel les corps sont empilés et pourrissent, la réfrigération étant insuffisante.
Les citoyens canadiens sont plus que sceptiques en ce qui a trait au volet armé de notre présence en Afghanistan. Le gouvernement en défend l'utilité en rappelant qu'«il ne peut y avoir de développement sans sécurité». Sans doute. Le problème, c'est que personne n'est en mesure de nous montrer ce qui se fait comme développement. Au contraire, les journalistes qui échappent aux visites touristiques organisées par les militaires découvrent que la reconstruction se passe mal.
On en vient à se demander s'il est possible pour les pays développés de remettre sur pied, en quelques années, un pays aussi meurtri que l'Afghanistan. Ou si, ce tentant, ils se retrouvent inévitablement entraînés à cautionner la torture, la corruption, les guerres de clans.
Cette question occupera une place centrale dans le débat qui s'amorce sur la suite de la mission canadienne, post-février 2009.
- source
Mission impossible?
Afghanistan - torture, mensonges, censure et cafouillage
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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