Bravo à la CAQ pour ses belles prises ! Mais n’est-il pas dangereux d’envoyer ses poulains et ses pouliches dans le mauvais pré ? Un bon candidat dans la mauvaise circonscription peut rebrousser le poil de la mentalité à ras de sol de ses électeurs.
La CAQ présente certains candidats vedettes dans des circonscriptions qui ne leur correspondent pas forcément.
Prenons le banquier Éric Girard, pressenti comme le futur ministre des Finances d’un gouvernement Legault. Originaire de Sept-Îles et ayant grandi à Québec, on l’envoie dans Groulx (Basses-Laurentides).
Blais et Chassin
Anciennement députée libérale de Saint-Henri–Sainte-Anne où elle était aimée, Marguerite Blais portera les couleurs de la CAQ dans la nouvelle circonscription (au vieux nom) de Prévost, le pourtour plutôt petit-bourgeois de Saint-Jérôme. Vrai, Mme Blais réside maintenant à Saint-Hippolyte... Mais pourquoi ne pas lui demander de regagner son « terreau » ?
La candidature de Youri Chassin dans Saint-Jérôme m’étonne. Cet économiste promoteur du libre marché va avoir affaire à un électorat profondément bleu (nationaliste) et plutôt défavorisé. Si j’avais maîtrisé le jeu sur l’échiquier, j’aurais interverti les candidats des circonscriptions voisines : Marguerite Blais dans l’ouvrière Saint-Jérôme et Youri Chassin dans Prévost.
Au moins, François Legault n’a pas eu à nicher une « étoile filante » comme Alexandre Taillefer qui a boudé la CAQ pour essayer plutôt de devenir calife à la place du calife du Parti libéral (tout en étant membre du Parti québécois).
Racines orange
Est-ce que Québec solidaire ne joue pas plus astucieusement que la CAQ ? Envoyer Vincent Marissal dans les pattes du chef du PQ, Jean-François Lisée, dans Rosemont, ça va assurer la médiatisation du parti. Et quand l’archange Gabriel est venu chanter les louanges de la candidate solidaire Christine Labrie, à Sherbrooke me dit-on, l’auditorium était bondé.
Le parti orange a bien des défauts, mais ses racines communautaires le retiennent de catapulter des candidats.