Maxime Bernier. Tant qu’à être colonisé, pourquoi ne pas l’être éperdument!

Il est vrai que pour se faire du capital politique au Canada, manger du Québécois est toujours rentable. Que ce soit un Québécois qui le fasse est plutôt original. Assurément un colonisé. Peut-être même un aliéné.

Le visage haineux des « Anglais »

Vous vous souvenez de Maxime Bernier? Il était ministre de quoi au juste? Affaires extérieures! De très grandes responsabilités dans l'État canadien. À l'évidence, il n'a pas laissé un souvenir impérissable. Il est vrai que sa copine lui a porté un peu ombrage. Elle, elle avait du gabarit! Le Devoir nous apprend que Maxime Bernier tente un retour. Il viserait le premier poste, celui de premier ministre du Canada. Il sillonnerait ce pays à vive allure mais exclusivement, et c'est sans surprise, sur la voie de droite. Là où il innove, c'est la virulence qu'il met à discréditer la pratique québécoise des quarante dernières années. Tant qu'à être colonisé, pourquoi ne pas l'être éperdument!
Va pour le libéralisme, la dérèglementation, les privatisations, le scepticisme environnemental et le rétrécissement de l'État. Il n'est pas le seul ni le premier à nous seriner ces chansons. Avant la crise, on pouvait les entendre sans les écouter en se disant qu'ils finiront bien par se lasser. Mais après la crise, c'est totalement indécent. Leur modèle a superbement foiré. Et pour le sauver ils se sont adressés à qui? À nul autre qu'aux États. Qui se sont empressés, en 48 heures, autour de la planète, à dégager 12,000 milliards de dollars. À qui ces milliards? À nous, les contribuables. Et oser encore affirmer que l'État n'est pas une condition de prospérité? Ça dépasse l'entendement.
Mais là où ça devient totalement loufoque c'est quand Bernier reprend à son compte chacun des préjugés que la droite (et pas uniquement la droite) canadienne véhicule à l'endroit du Québec. Enfant gâté! Vivant au-dessus de ses moyens! Toujours en demande! Débats futiles sur l'indépendance! Etc. Etc. Critiquant le modèle québécois des 40 dernières années, Maxime Bernier sait-il que le Québec affiche le moins grand écart au Canada dans la répartition de la richesse? Ce qu'a célébré le Sommet du millénaire réuni à Montréal depuis hier. Sait-il que le taux de chômage du Québec est moindre que celui de l'Ontario et du Canada? Que l'endettement net du Québec (les emprunts moins les actifs) place le Québec au sixième rang des pays de l'OCDE? Etc. Etc.
Il est vrai que pour se faire du capital politique au Canada, manger du Québécois est toujours rentable. Que ce soit un Québécois qui le fasse est plutôt original. Assurément un colonisé. Peut-être même un aliéné.


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