Marois à l'assaut des pouvoirs fédéraux

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La conjoncture est favorable

QUÉBEC - Le gouvernement du Québec s'apprête à déclencher les hostilités avec le gouvernement fédéral, afin d'obtenir de nouveaux pouvoirs et «combattre les ingérences» d'Ottawa dans ses champs de juridiction.
Le gouvernement Marois dévoilera dans les prochains jours son plan de match en matière de gouvernance souverainiste, a appris Le Journal de Québec de sources sûres désirant ne pas être identifiées.
«Le gouvernement n'hésitera pas à forcer le jeu et à repousser les limites de sa souveraineté sur tous les fronts», nous a-t-on confié. De nouveaux pouvoirs seront réclamés en matière culturelle, de formation de la main-d'œuvre et sur le pouvoir fédéral de dépenser.
Le plan de gouvernance souverainiste se déclinera en trois axes majeurs. Le premier consistera à «freiner et combattre les ingérences du gouvernement fédéral dans les champs de compétence du gouvernement du Québec». L'intention du gouvernement fédéral, notamment de rapatrier certains pouvoirs du Québec en matière de formation de la main-d'œuvre, annonce une collision frontale entre les deux gouvernements, a déjà laissé entendre le ministre Alexandre Cloutier, responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la gouvernance souverainiste.
Le gouvernement Marois souhaite aussi «faire le ménage dans les dédoublements administratifs, les chevauchements coûteux et inutiles et dans tout le gaspillage que l'on retrouve dans les dysfonctionnements du gouvernement fédéral», ont précisé nos sources.
«Repousser les limites»
Le second axe de la stratégie du gouvernement Marois consistera à «assumer tous nos pouvoirs législatifs, réglementaires et même constitutionnels, et à repousser les limites de la souveraineté actuelle du Québec». Un certain nombre de mesures annoncées par le gouvernement Marois serviront de banc d'essai dans cette offensive québécoise.
Québec entend tester la légalité de la nouvelle Charte de la langue française inscrite dans le projet de loi 14, de la future Charte de la laïcité, du Registre des armes à feu, de la Banque de développement économique projetée et d'une future Agence québécoise de solidarité internationale qui serait le pendant de l'Agence canadienne de développement international (ACDI).
Québec s'inscrit en faux contre les nouvelles orientations ordonnées par le gouvernement Harper à l'ACDI, a déjà signifié le ministre Cloutier. Des ONG québécoises se sont tournées vers Québec après avoir vu leurs fonds coupés par Ottawa.
Le troisième élément de la gouvernance souverainiste consistera à «agir pour acquérir de nouveaux pouvoirs» en matière culturelle, de formation de la main-d'œuvre et pour les infrastructures municipales. L'entente Canada-Québec sur les infrastructures viendra à échéance en 2014 et le gouvernement Marois réclame que les fonds lui soient transférés en bloc plutôt que de voir Ottawa négocier des projets à la pièce.
«Il n'y a pas de raison pour laquelle Ottawa vienne négocier avec une municipalité (...) C'est du dédoublement administratif. Nous, on dit : transférez l'argent, puis Québec va le redistribuer aux municipalités», avait exposé M. Cloutier pendant l'étude des crédits de son ministère le mois dernier.


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