Au milieu du ronron bien-pensant, d’une Europe à la pensée prémâchée, le réveil a sonné mercredi au Parlement européen, il a retenti pendant quatre longues minutes, vissant dans leur siège Angela Merkel et son escort boy François Hollande, qui se sont vu donner par Marine Le Pen une leçon de souverainisme, une leçon de démocratie – certains diront une leçon de courage politique.
Ce 7 octobre, en assemblée plénière à Strasbourg, madame Merkel et monsieur Hollande sont venus vanter aux représentants européens tous les bienfaits de la crise migratoire actuelle, façon Oui-Oui, Plus belle la vie.
Il s’agissait d’ancrer profondément dans les consciences anesthésiées la nécessité d’accueillir grand, d’ouvrir largement des frontières qui déjà n’existent plus, sous fond de pseudo-charité dégoulinante d’hypocrisie. Contre recherche de main-d’œuvre à bas prix.
800.000 migrants pour l’Allemagne généreuse ? Qui dit mieux ! À ce tarif-là, les autres pays européens n’auront plus qu’à distiller, au fin fond de leur campagne, les quotas de clandestins que nos technocrates européens, non élus mais largement décideurs, décrètent de leur assener.
Pour ce faire, une leader pragmatique et austère (Angela Merkel), un suiveur, hébété tombé du nid (François Hollande).
Les deux ont plaidé pour plus d’Europe, sur un air de « moins ça marche, plus on accélère ! »
Et puis Marine Le Pen, présidente du groupe « Europe des nations et des libertés », a remercié madame Merkel d’être venue avec « le vice-chancelier administrateur de la province France ». Le ton était donné. Marine Le Pen allait remettre, pendant les 4 minutes imparties à son groupe, la France et, au-delà, l’intérêt propre de chaque nation au centre de l’échiquier bruxellois.
Alors que Hollande, quelques minutes plus tôt, avait comparé « le souverainisme au déclinisme », la présidente du FN lui a rappelé que l’article 1 d’une Constitution qu’il était censé servir s’intitulait « de la souveraineté »…
Parlant de « séance de rattrapage » pour les deux tourtereaux immigrationnistes, rétrogradés au rang d’élèves en difficulté, Marine le Pen a enfoncé le clou, décrivant une Union européenne en train de s’effondrer, les menaces de chantage de l’Allemagne et la vassalisation des autres États membres.
Devant le visage inexpressif d’une Angela Merkel figée, on ne pouvait que plaindre le traducteur émérite, chargé de trouver les mots à transcrire au fond du tympan de la chancelière, pour mieux atteindre, ensuite, on le souhaite, sa conscience politique.
Prenant son temps pour distiller l’anti-discours bien-pensant bruxellois, Marine Le Pen a visé personnellement la chancelière allemande : « Je ne vous reconnais pas, Madame, le droit de disposer de nous dans une tentative absurde de domination allemande de l’Europe. » Un ange est passé et l’histoire de l’Europe a résonné…
Du « moi président » guignolesque du candidat Hollande ne restait, dans l’hémicycle en ce 7 octobre, que l’amateur de balade matinale à deux-roues.
Buvant jusqu’à la lie son droit d’opposition, la représentante du parti souverainiste a replacé la France au centre de sa conclusion : « Je suis la représentante du peuple français qui se détourne de vous, Monsieur Hollande, comme il s’est détourné de votre prédécesseur, parce qu’il a soif de France. »
Oui, le réveil a sonné avant-hier au Parlement européen.
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