Il n’a pas fait dans la demi-mesure. Invité mardi sur Europe 1, Gilbert Collard a dénoncé la marche contre l’islamophobie qui a eu lieu dimanche à Paris. L’eurodéputé du Rassemblement national a notamment pointé du doigt la présence du leader de La France insoumise dans le cortège. «Quand on voit Jean-Luc Mélenchon, avec tout ce qu’il a représenté, de beauté du verbe parfois, s’abaisser avec des gens qui crient “Allah Akbar”, c’est insupportable», a-t-il regretté. Avant d’ajouter: «Mélenchon, c’est Pierre Laval».
Gilbert Collard estime que la comparaison «vaut raison» entre l’ancien candidat à la présidentielle et le chef du gouvernement du maréchal Pétain. Lors de la Seconde Guerre mondiale, ce dernier était en première ligne pour mettre en œuvre la collaboration de la France avec l’Allemagne nazie. Il avait notamment participé à l’organisation de la déportation des juifs Français. «Il y a des moments où la complicité s’acte dans la réalité des faits», a assumé l’eurodéputé du RN.
Plusieurs polémiques après la manifestation
La manifestation contre l’islamophobie a suscité plusieurs polémiques. Parmi elles: le fait que certains manifestants aient cru bon d’épingler sur leur poitrine, ainsi que sur celles de leurs enfants, une étoile et un croissant jaunes, avec écrit «muslim» («musulman», NDLR) au centre. Un autocollant qui rappelle le symbole que les juifs ont dû porter lors de la Seconde Guerre mondiale. La sénatrice EELV Esther Benbassa a notamment posé avec certains de ces manifestants. Sur Twitter, elle a assuré ne pas avoir «remarqué ces insignes» et a reconnu que la démarche était maladroite. Puis elle a rappelé que, en tant que «juive», elle avait «consacré sa vie à écrire l’histoire des siens».
Autre polémique: le terme «Allah Akbar» scandé par les organisateurs de la manifestation, sous les acclamations des personnes présentes sur place. «On dit “Allah Akbar” parce qu’on est fier d’être musulmans et d’être citoyens Français. On dit “Allah Akbar” car on en a marre que des médias fassent passer cette expression religieuse pour une expression de guerre», avait déclaré devant la foule Marwan Muhammad, l’ancien directeur du controversé Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Il n’a cependant pas jugé utile de préciser que ce terme était également utilisé par les terroristes - notamment depuis les frères Kouachi - avant de tuer des victimes.