Le gouvernement espagnol n'a pas exclu mercredi de sanctionner financièrement l'ONG Open Arms, qui n'avait pas reçu l'autorisation d'effectuer des opérations de secours au large de la Libye.
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Après une attente de plusieurs jours à proximité de Lampedusa et l'envoi mardi par Madrid d'un navire de sa marine de guerre pour récupérer les migrants secourus par le bateau espagnol, ces derniers ont finalement débarqué sur cette petite île du sud de l'Italie dans la nuit de mardi à mercredi, sur ordre d'un procureur italien. «Nous sommes dans un Etat de droit. Tout le monde sait ce qu'il peut faire et ce qu'il ne peut pas faire», a déclaré, spécifiquement interrogée sur d'éventuelles sanctions financières, Carmen Calvo, la vice-présidente du gouvernement socialiste, sur la radio Cadena Ser.
Selon un document de la Direction générale de la marine marchande espagnole transmis à l'AFP par Open Arms, cette ONG risque jusqu'à 901.000 euros d'amende en Espagne. S'il «a une autorisation pour de l'aide humanitaire», «l'Open Arms n'a pas de permis pour secourir. Le commandant du bateau le sait et le ministre des Transports, dont dépend la marine marchande, lui a répété à plusieurs occasions», a ajouté Carmen Calvo. L'Open Arms, qui était alors immobilisé depuis trois mois dans le port de Barcelone, avait été autorisé en avril à lever l'ancre, mais uniquement pour transporter du matériel humanitaire vers les îles grecques de Samos et de Lesbos. Ignorant l'interdiction de se rendre au large de la Libye pour y secourir des migrants, le navire avait mis le cap sur cette zone en dépit des risques de sanctions. «Si je dois payer par de la prison ou par une amende le fait de sauver les vies de quelques personnes, je le ferai», avait assuré à l'AFP le fondateur de l'ONG Oscar Camps.
Carmen Calvo a par ailleurs souligné que le bâtiment de guerre envoyé mardi par Madrid pourrait prendre en charge les migrants que l'Espagne a accepté d'accueillir dans le cadre d'un accord avec cinq autres pays européens. «L'Audaz (...) est disposé à (...) aller en cas de nécessité» à Lampedusa, «nous serions dans les conditions de ramener dans notre pays la part proportionnelle (des migrants) qui nous revient», a dit la vice-présidente du gouvernement. «Nous sommes dans l'attente de la décision des autorités italiennes».
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