Et la Gauche devint la putain de l’islam. Quel titre ! Il est d’une violence sans aucun doute excessive. Mais le fond est tellement juste. Pierre Cassen est un homme en colère. Et ses colères, comme toutes les saintes colères, se réveillent sur un lit de braises. Brûle-t-il ce qu’il a adoré ? Non ! Il a été longtemps de gauche – et il le raconte dans des pages bien senties – mais c’est la gauche qui l’a quitté, trahi et abandonné. Devenue orpheline du prolétariat disparu, elle l’a remplacé par un produit de substitution : l’Arabe (et en particulier le Palestinien) souffrant. Privée de son idéologie première, le marxisme, elle s’est jetée à corps perdu dans les bras de l’islam, une religion qui fera du passé capitaliste (elle l’espère) table rase.
Défilent dans les pages de Cassen toutes les compromissions de la gauche. Ils sont tous là, les Attali, les Lang, les maires socialistes, les sociologues du boulevard Raspail, les journalistes dévoués et voués à défendre l’islam. Une putain se vend. On achète des voix auprès des imams. On utilise des caïds de banlieue pour qu’ils ramènent quelques suffrages.
Ainsi, on capitule devant l’islam comme Vichy se prosterna devant les Allemands. Le terrorisme ? On s’empresse de dire, dans une incantation répétée, qu’il tue aussi des musulmans. Comme si ces derniers étaient visés en tant que tels alors qu’il meurent par hasard. Des morts à Nice, au Bataclan, à Charlie Hebdo ? On crie aussitôt « Vous n’aurez pas notre haine ».
Car la religion professée et revendiquée par les assassins ne peut en aucun cas être haïssable. Parfois, s’agissant d’une immigration jugée dangereuse, des voix s’élèvent à gauche et à droite pour dire la vérité. En son temps, Mitterrand déclara que, dans certains endroits de France, « le seuil de tolérance était dépassé ». Face à la bronca de son propre camp, il fit rapidement amende honorable.
Sarkozy s’y essaya à son tour. Il installa un ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration. Le crime était patent. Ça hurla. Sarkozy tint bon quelque temps. Puis, comme Mitterrand, il capitula, supprimant un ministère dont l’intitulé révoltait les bien-pensants.
Cassen, on l’aura compris, en veut à la gauche. Rien n’est plus douloureux, en effet, qu’une trahison. Mais il en arrive à oublier la droite qui, dans la compétition pro-islamique, ne se tient pas trop mal. Un prochain livre, peut-être ?