RRQ, Pierre Falardeau - Vive la véhémence, NON à la violence !

Lettre ouverte à Claude Jasmin

Impétuosité, véhémence HORS violences et menaces de violences

Tribune libre

M. Jasmin,
Vous dites dans votre lettre à Pauline Marois publiée dans le Forum Le Québécois et Vigile :
« Hélas, voilà qu’aux dernières assises de votre parti, attitude bizarre, vous êtes d’accord pour fustiger et même pour « punir » financièrement, certains jeunes militants de notre essentiel nationalisme. Raison ? Un verbe à l’occasion bien effronté, même agressif. »
Non pas ! Le PQ et le Bloc ne sanctionnent ni l'effronterie, ni l'impétuosité, ni la véhémence. Ce que le PQ et le Bloc, sanctionnent ce ne sont que les menaces de violences et l'action violente. Celles qui sont contenues dans les réjouissances de Patrick Bourgeois dans l'incendie d'une radio-néo-poubelle. M. Bourgeois en a convenu dans le Journal de Québec. De tels propos n'ont pas lieu d'être.
Le hic ! C'est qu'il se rétracte effectivement, mais prétend dans le même souffle ne pas avoir à le faire... Chercher l'erreur !
« La liberté c’est justement la tolérance de toutes les tendances. »
Oui, bien sûr, mais dans la seule mesure où cette liberté trace la ligne nette entre ce qui doit ou pas être toléré. La violence ou les menaces de violence qui peuvent blesser, détruire, voire tuer, n'ont pas leur place dans une lutte démocratique et pacifiste et de doivent pas être tolérées. N'existent pas ici les conditions de lutte armée. POINT.
« À l’avenir, Pauline, tais-toi si quelques jeunes (ou vieux) trublions font des bruits « disgracieux » dans le grand espace de l’indépendance à conquérir. Il y a des oeufs pourris qu’il fallait casser, cette stupide fête-à-Wolfe sur nos Plaines était un oeuf pourri. »
Que des tartes à la crème, que des oeufs ou des tomates pourris soient cassés ou lancées, que de la « marde », du fumier soient « pitchés », cela passe, mais que des pierres et des bouteilles le soient c'est tout autre chose. Du reste, ces puériles menaces n'ajoutaient rien au débat. Ce qui a fait reculer la CCBN c'était le tollé général. POINT.
Mais quand les pierres et les bouteilles s'en mêlent, c'est tout autre chose, voilà ce qui ne doit pas être toléré. Quand en plus on apprend qu'il a été question de se réjouir de l'incendie d'une radio-néo-poubelle, on ne rit plus... Il est question ici de toute autre chose que de véhémence et impétuosité non-violentes... Faire mine de ne pas faire la distinction est un non-sens. Une ligne a été franchie. Et elle ne doit pas l'être. C'est pourtant facile à comprendre...
L'oeuf pourri de la programmation canadianisatrice propagandiste d'une falsificatrice concorde s'est cassé sur le tollé général tout ce qu'il y a de pacifiste... Tout le reste n'est que faux-fuyant permettant à des excités de se justifier d'avoir proféré des menaces de violence. Ils sont allés trop loin. Malheureusement, ils disent endosser leur nouvelle image de « gros mééééchants ». Tout ça pour ne pas vouloir faire la nette distinction entre véhémence et violence... Pourtant, elle est facile à faire... Le PQ de Pauline Marois ne demande que cela, faire la nette distinction entre l'une tolérable et l'autre intolérable, toutes véhémences et impétuosités admises en tant que pacifistes et non-violentes.
Je suis étonné que vous ne sachiez pas faire telle différence.
Luc A.


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    14 mars 2009

    @ Christian Montmarquette
    Pourquoi j'appuie le PQ ? Parce que je suis souverainiste. Parce que j'estime que la violence dont vous parlez est exercée de manière encore plus forte par le PLQ. Parce que l'alternative au PLQ n'est pas l'ADQ. Parce que l'alternative est le PQ. Pour le moment du moins et dans un avenir prévisible. QS ne peut être pour l'heure cette alternative de gouvernement. C'est pourquoi je prône l'Union souverainiste, pour que les partis souverainistes fassent l'Union du peuple souverain du Québec afin de renverser un gouvernement qui nous enferme dans un État qui s'impose d'autorité sans se nommément soumettre aux voix du peuple.
    Avec une telle UNION, nous pourrions mettre en place aujourd'hui à la faveur de la faillite d'un gouvernement du mensonge et de la tromperie un gouvernement de la majorité, un gouvernement majoritaire de coalition dans lequel pourraient siéger QS et l'ADQ parce que le gouvernement du PLQ aurait été minoritaire au dernière élection. En effet, à peine 2000 voix nous séparent d'un tel gouvernement. À peine donc quelques comptés auxquels à peine ± 200 voix ont permis d'élire un député du PLQ, cela parce que QS a ravi des voix au PQ, ou vice versa... Une telle union aurait permis d'élire un ou deux députés de plus de QS qui aurait dans un tel gouvernement pu mieux faire valoir ses politiques.
    Mais pour cela il faut cesser de s'en prendre au PQ et plutôt s'en prendre au vrai pouvoir qui nous enfonce, celui d'une droite activiste minoritaire affairiste qui s'impose par la propagande partisane des médias de masse activiste. Une minorité s'impose par la force du capital qu'il contrôle et monopolise à ses fins de caste.
    Cela dit, ce n'est pas la question. Mais vous avez finalement répondu clairement à ma question. Vous dénoncez avec moi la lutte armée, vous faites le choix de la lutte strictement démocratique et pacifiste qui ne tolère pas la violence, ou la menace de la violence, d'où qu'elles viennent, y compris des nôtres. Vous me dites en somme que vous dénoncez la séduction de la violence qui n'a pas lieu d'être dans la lutte démocratique et pacifiste qui est la nôtre.
    Reste à faire l'Union souverainiste dans laquelle se trouverait bien placée QS et ses politiques de manière à créer une force congruente capable de créer un rapport de force permettant de contrer la force de frappe de cet affairisme de droite activiste qui s'impose à nous d'autorité par la manoeuvre et la manipulation falsificatrice. Une espèce d'Union de la gauche à la québécoise. Celle qui en France a permis l'exception Mitterrand, qui depuis n'a jamais pu se concrétiser à nouveau, faute d'unité. Ainsi règnent en maîtres des opportunistes de droite qui pillent nos ressources, nos avoirs, et pigent dans la caisse pour se maintenir à flots alors que le laxisme de l'État qu'ils prônent a provoquer leur faillite. C'est cette clique qu'il nous faut mettre au chômage et cela passe par l'union de nos forces, à commencer par le rapatriement de nos forces véhémentes qui rompant avec la séduction de la violence, participeraient démocratiquement pleinement, pacifiquement et solidairement à la chute de ce régime corrompu et vicieux. En réintégrant les rangs de ce parti pris démocratique et pacifiste les forces impétueuses pourraient participer pleinement à cette victoire d'un peuple souverain uni contre une minorité de blocage qui nous mène en bateau depuis trop longtemps parce qu'elle savent bien comment instiller la division de nos forces de toutes les manières possibles, s'attaquant pour les ostraciser tour à tour aux partisans d'une fête historique du 400e qui ait un sens, en s'attaquant ensuite aux artistes, puis aux patriotes opposés à la célébration d'un 250e canadianisé et enfin à nos imprudentes forces véhémentes qui ont commis un erreur qu'il nous faut dénoncer pour mieux rétablir le choix que nous devons faire en faveur de l'UNION du peuple démocratique, pacifiste et souverain du Québec. Puisqu'il travaillent tant à nous diviser, c'est donc qu'il nous faut saper ce travail pour nous unir et les vaincre.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 mars 2009

    Non.
    La question est :
    «Vous, qui vous considérez comme pacifiste, comment faites-vous pour appuyer un parti qui a de facto exercé une telle violence envers ses propres concitoyens.»

  • Archives de Vigile Répondre

    14 mars 2009

    @ Christian Montmarquette
    « Ai-je à un seul moment prôné la « lutte armée » pour régler ce problème ? - Non. »
    Effectivement... et je ne dis pas que vous l'avez dit. Cependant, à même ce que j'ai pu ou cru comprendre de votre message c'est que vous dites que la violence économique justifie que l'on jette des pierres voire qu'on se réjouisse de l'incendie d'une radio-néo-poubelle. ce qui est une lutte armée... on franchit la ligne qui distingue la lutte démocratique et pacifiste que vous dites embrasser.
    « Même s’il demeure parfois légitime, à l’instar de ce qui se passe en Palestine, que lorsqu’on affame un peuple, il ait de plein droit de se défendre. »
    Ainsi en vertu de ce principe vous dites que nous sommes en droit de nous défendre. Ce qui me semble avaliser le bien fondé de la lutte armée, dont j'ai parlé. La question est, est-ce bien ce que vous dites ? Êtes-vous en faveur ou pas de la lutte armée ici, au point de dire que le fait de tirer des pierres, de se réjouir de l'incendie d'une radio-néo-poubelle est non seulement justifié mais nécessaire.
    Pour le reste, vous appuyez le parti politique que vous voulez, c'est un autre débat.
    La question est de savoir si la violence ou les menaces de violence sont ici admissible. Pour ma part je réponds non, elle n'est pas admissible d'où qu'elle vienne. Parce que n'existe pas ici les conditions de lutte armée. Et, la violence, les menaces de violence, sont précisément de l'autre côté de la ligne qui sépare lutte démocratique pacifiste et lutte armée.
    Quand vous dites que les autres ont déjà franchi la ligne en question, vous parler d'une violence qui n'est pas la même. Mais on croit comprendre que vous avez raison d'appuyer ceux qui l'ont franchie parce que cette violence des conditions subies par le peuple mérite une réplique violente. On est donc plus du côté de la lutte pacifiste et démocratique mais du côté de la lutte armée et violente.
    La question est, est-ce bien ce que vous dites. Nous sommes en droit ici d'admettre la lutte armée, parce qu'elle seule sera en mesure de contrer la violence qui nous est faite !? Si ce n'est pas le cas, il faut donc dénoncer ensemble le fait que la ligne entre lutte armée et lutte démocratique et pacifiste ait été franchie, ce qui n'est pas admissible.

  • Christian Montmarquette Répondre

    14 mars 2009

    Vous extrapolez cher Luc et tournez autour d'idées qui ne constituent pas l'essentiel de mon propos.
    Ais-je à un seul moment prôné la «lutte armée» pour régler ce problème ? - Non.
    J’ai évoqué un concept dont on n’entend pratiquement jamais parler. Le concept de « violence économique et derrière lequel se cachent des « violents aux mains propres » de la pire espèce.
    Pourtant, pendant que nous nous payons le luxe de faire de la rhétorique, il y en a d’autres qui souffrent et qui en meurent quotidiennemnt voyez-vous...
    Vous parler de « franchir la ligne de la violence » mais cette ligne est pourtant bel et bien franchie par les prestations totalement insuffisantes concédées par l’État à l’aide sociale. Ce montant ne couvre pas les besoins essentiels pour assurer la santé, la sécurité et la vie, et ne même respectent même pas la «Déclaration universelle des droits de l’homme. »
    Vous dites :
    « Cela commence par l’union des forces souverainistes toutes véhémences admises hors la violence physique. »
    Je dois bien vous avouer-là, qu’un tel sens des priorités laisse pour le moins songeur…
    Je persiste et ne vois pas comment on peut se considérer humaniste ou pacifiste et continuer d’appuyer un parti qui a maintenu de telles aberrantes positions au nom de l’unité nationale.
    Des positions qui peuvent même s’apparenter à la mentalité du nationalisme Nazi qui, au nom de la défense des intérêts de la nation allemande a justifié l’Holocauste des juifs. Comme s’il existait une catégorie de gens qui ne méritent pas de vivre.
    Si ce parti a été capable de maintenir et même renforcer une loi aussi scélérate investi du seul pouvoir provincial, on a peine à imaginer de quoi il serait capable, s’il détenait toutes les rennes du pouvoir.
    Et à ce titre, vous donné à penser que nous serions peut-être mieux protégés par la constitution canadienne.
    Ceci dit, je ne vous reproche pas de faire campagne, mais d’être en contradiction avec votre propre campagne ou vos propres valeurs.
    Personnellement, je fais campagne tous les jours et je le fais au nom de l’éradication de la pauvreté, car je pense que nombre d’entre nous méritent de se faire rappeler à l’ordre sur le sujet.
    Mais il me semble que de votre côté vous faites le défenseur du pacifisme contre la violence et soutenez pourtant un parti qui agit de manière fort violente.
    Et je ne parle pas ici, d’une violence abstraite, verbale ou autre. Mais d’une violence bien réelle et bien concrète vécue dans le corps et l’âme de ceux et celles qui en sont les victimes et sur lequel le politique détient l'entier pouvoir.
    Bien qu’indépendantiste engagé et depuis toujours, il n’eut eu nul besoin de sortir de sortir de la fédération canadienne pour l’enrayer. Pourtant, lorsque que le PQ était en place, s’est comporté en gouvernement scélérat envers les plus faibles d’entre nous.
    Et c’est en ce sens que ce n’est ni un «patriote», ni un «parti du peuple», puisqu’il s’est comporté exactement comme les Anglais opprimaient les Canadiens français d’une autre l’époque, c'est-à-dire, par l’oppression d’une classe de citoyens sur une autre.
    Comme je vous le dis, il me semble Luc, que dans votre réponse, vous vous attachiez plus à la périphérie qu’à l’essentiel de mon propos, en martelant de la sorte sur le patriotisme et la lutte armée.
    Mais il me semble qu’en agissant de la sorte, vous m’appliquez la tactique assez évidente que, lorsqu’on a rien pour se défendre on attaque. Car il serait sans doute bien difficile de défendre l’indéfendable.
    Pour enchérir sur ma réponse, je vous dirais que vous avez peut-être parfois la vue un peu courte, car cela tombe sous le sens, puisque je me suis déjà présenté aux élections et que je milite dans un parti qui prône le pacifisme et la démocratie dont les principales mutions sont les mots et les idées.
    Même s’il demeure parfois légitime, à l’instar de ce qui se passe en Palestine, que lorsqu’on affame un peuple, il ait de plein droit de se défendre.
    Malheureusement pour ce qui est d’état de la situation de plusieurs grands pays dans le monde qui se targe de démocratie et de pacifisme je vous dirais que…
    « Quand on est trop lâche pour tirer une balle…
    On laisse crever de faim… »
    Christian Montmarquette
    Membre de Québec solidaire
    Militant pour l’éradication de la pauvreté et l’indépendance du Québec
    Citation :
    « J’en suis venu à la conclusion, au fil des ans, qu’il n’y a qu’un problème majeur dans notre monde : c’est la pauvreté. »
    Pierre Bourgault / Moi, je m’en souviens Édition Stanké / Page 183.
    Références :
    La politique Nazi des « bouches inutiles »
    http://www.ledevoir.com/2008/11/21/commentaires/0811211021207.html
    La loi de l'aide sociale : «Une loi scélérate» :
    http://www.ledevoir.com/2008/11/17/commentaires/0811170918047.html
    Sans-abri mort de froid: «C'est une mort tragique» :
    Violaine Ballivy - La Presse 21 décembre 2008 :
    http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/200812/20/01-812137-sans-abri-mort-de-froid-cest-une-mort-tragique.php
    .

  • Nicole Hébert Répondre

    14 mars 2009

    Monsieur Archambault, je suis sans réserve d'accord avec vous. Je sais que je me répète là-dessus mais je trouve tellement claire cette ligne de pensée et ce choix que vous exprimez chaque fois que ça s'impose. Vous ramenez cette clarté chaque fois que s'exprime une volonté de violence ou un éloge à cette violence... Et je ne crois pas que personne puisse vous taxer de tiédeur ou de pleutrerie. C'est pourquoi votre propos m'apparaît essentiel dans la situation actuelle où nos patiences sont drôlement mises à l'épreuve.
    Pour une xe fois, merci pour cette pensée limpide.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 mars 2009

    @ Christian Montmarquette
    Une violence n'en excuse une autre que pour les sophistes. Ou bien on est pour, ou bien on est contre. Si on est contre, par exemple parce que n'existent pas ici les conditions de la lutte armée, on est donc contre toutes violences ou menaces de violence. Ce qui permet de dénoncer la violence de ce qui s'exerce contre le peuple, y compris la violence économique. POINT.
    Et il faut faire la distinction entre violence et violence.
    Force brutale exercée contre qqn. Des actes de violence. La violence conjugale, familiale. La violence verbale. La violence physique. La violence psychologique, morale. User de violence. Employer la violence.
    Brutalité du caractère de qqn, emportement dans ses propos, dans sa conduite. La violence d’un éditorialiste.
    Violences : actes de violence.
    Haut degré d’intensité d’un sentiment. La violence de son amour. La violence des passions, des désirs.
    Force brutale d’un phénomène naturel. La violence du vent, de l’orage.
    Ici, il faut donc clarifier les choses. On parle de bannir ou pas la violence physique de notre lutte démocratique et pacifiste malgré l'intensité brutale des forces qui s'exercent contre lui.
    Quant à la violence de la situation que nous subissons, quant à la violence autre que physique déployée par un système, par des gestes, des politiques, des paroles, toutes ces violences justifient ou pas le recours à la réplique violente physique par une lutte armée, que ce soit en utilisant des pierres ou des bouteilles... ou une allumette. Si l'intensité brutale des conditions économiques, ou autres, justifient l'emploi de la violence physique, justifient l'utilisation d'armes capables de blesser, de détruire ou de tuer, c'est une chose. Si cela ne la justifie pas, pour toutes sortes de raisons différentes, y compris le fait que telles répliques ne pourront que provoquer une réplique d'aussi forte intensité, qui sera susceptible de provoquer une surenchère qui ne nous aidera en rien... Si cela la justifie, parce que l'on est prêt à prendre la maquis, à être blessé ou tué, à être fait prisonnier, à être arrêté et objet d'accusations, etc., parce que l'on pense à tort ou à raison que cela pourra faire progresser l'avancement de la cause du peuple démocratique et souverain du Québec, c'est autre chose.
    Mais il faut être clair dans un cas comme dans l'autre. Moi c'est clair, je suis contre la violence et les menaces de violence d'où qu'elles viennent... N'existent pas ici les conditions nécessaire à la lutte armée. POINT.
    Ne reste donc que la lutte démocratique et pacifiste, toutes véhémences, impétuosités admises hors la violence physique ou la menace de violence ou de brutalité physique.
    Et je ne fais pas campagne, je dis simplement ce que je pense. Je réagis comme tout un chacun à ce qui se présente à moi. Cela parce que je trouve important de clarifier les choses pour le futur. Une ligne a été franchie. Il faut donc savoir où se situer par rapport à cette ligne, on est d'un côté ou on est de l'autre de cette ligne.
    Ce que vous me dites, si j'ai bien compris, c'est que la violence économique justifie le fait que l'on soit en faveur, comme vous semblez l'être, d'une lutte armée contre cette violence, et qu'on ne saurait être patriote qu'en vertu de ce choix ? C'est ce que vous prônez ? C'est ce que prône Québec Solidaire ? Je ne crois pas. Si je me trompe merci de me corriger. Si je ne me trompe pas, reste donc la lutte politique, citoyenne, démocratique et pacifiste. Dont le fait de dénoncer toute violence, à commencer par celle que vous décrivez, et dénoncer la séduction de la violence physique ou la menace de la violence physique, d'où qu'elle vienne y compris quand elle vient de notre propre camp.
    Et, vous, vous faites campagne ? Vous faites campagne pour quoi ?
    Nous avons l'occasion de clarifier les choses pour l'avenir, cela heureusement dans un contexte où rien de fâcheux n'est survenu. C'est le moment idéal pour le faire. Il ne faut pas attendre que les choses surviennent dans le feu de l'action. S'il faut s'attendre à ce que d'aucuns décident unilatéralement de nous embarquer dans une lutte armée, faudrait savoir. Je souhaite que ce ne soit pas le cas. Mais si c'est le cas, autant s'y préparer. Si c'est le cas, d'aucuns voudront appuyer la lutte armée, d'autres pas. Ce qui sera à nouveau un facteur de division de nos forces, une diversion de l'attention à porter à ce qui doit nous mobiliser solidairement, à savoir, une lutte clairement démocratique et pacifiste.
    Nous avons tout intérêt à clarifier les choses maintenant. Le refus de la clarté en dit déjà assez long sur ce que d'aucuns pensent mais n'osent proclamer justement parce qu'ils ne sont pas prêts à assumer. Pour assumer la lutte armée, il faut d'abord que les conditions propices existent et elles n'existent pas ici, pour une foule de raisons systémiques, historiques, géopolitiques, stratégiques organisationnelles, financières, politiques, culturelles et sociétales. Ensuite il faut être prêt à assumer les conséquences. Manifestement ce n'est pas le cas. Il faut renoncer en ce cas à la séduction de la romantique « guerre » de libération, pour embrasser plutôt sans réserve la rigueur de la lutte démocratique et pacifiste, nous avons du pain sur la planche et aucun raccourci ne pourra nous épargner aucune tâche à cet égard. À commencer par être clair à cet égard et resserrer les rangs de manière solidaire et unie.
    Un peuple uni jamais sera vaincu.
    Cela commence par l'union des forces souverainistes toutes véhémences admises hors la violence physique. C'est mon humble avis. Et, nous avons beaucoup de travail à faire à cet égard. Tous et toutes sommes chacun individuellement et collectivement responsables à tous ces égards. C'est maintenant qu'il faut délimiter les limites des glissements progressifs qui pourraient entraîner une lutte versant dans la violence physique ou ne serait-ce que la menace de violence physique. Les récents événements démontrent que la retraite des canadianisateurs peut être le résultat d'un tollé général tout ce qu'il y a de pacifique, que ce soit dans dans le cas des artistes contre la Art-Peur, dans le cas de la CCBN, ou dans le cas de la mauvaise administration de Jean Charest en ce qui concerne la CDPQ. Les Québécois n'ont jamais endossé ni approuvé l'État du Canada qui s'impose d'autorité et de force sans s'être jamais nommément soumis aux voix du peuple. Toute l'énergie qu'il développe pour faire oublier ce fait se heurte à un mur. Celui qui refuse l'État actuel d'un Canada unilatéral d'un statu quo de blocage.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 mars 2009

    Je vous suis parfaitement sur la distinction que vous faite entre la violence et la véhémence.
    Mais il est une violence toute aussi physique et encore plus vicieuse, hypocrite, agressive, destructrice, même si elle semble à première vue moins spectaculaire qu’une bouteille lancée qu’est la « violence économique ».
    Et cette violence, aussi réelle qu’un coup de poing, a effets encore plus dévastateurs, en continu et à long terme, c’est Madame Marois et tout le PQ lui-même qui ne l’ont que trop maintes fois infligée aux plus vulnérables de notre société.
    Tant et tellement, que cela a même donné lieu à des efforts titanesques sur plus de 10 ans, pour donner naissance à notre nouveau parti de gauche qu’est Québec solidaire.
    Dans de telles circonstances et avec un tel bilan cher Luc, vous qui vous considérez comme non-violent, à un point tel, que vous en faites actuellement campagne. Je me demande comment vous faites pour continuer d’appuyer un parti qui :
    A coupé les médicaments à l’aide sociale, maintenu les boubous macoutes, atteint son déficit zéro sur le dos des démunis, désindexé des prestations d’aide sociale et n’a jamais consenti un revenu suffisant aux plus pauvres de notre société…
    Car si ça, ce n’est pas de la violence, je ne sais franchement pas vraiment pas ce que c’est...
    Ce concept de « violence économique » est tellement véridique, que lorsque des pays, pour toutes sortes de raisons, préfèrent de ne pas entrer en guerre, on la remplace par des blocus économiques en appauvrissant les populations.
    Il m'arrive de me dire qu'il ne faut sûrement pas être trop cassé pour se payer le luxe d'une telle priorité à la souveraineté...
    «La liberté ne procède pas de la seule ratification d'une entente constitutionnelle intervenue entre deux États, mais de la libération du peuple de l'oppression économique et de la violence de la pauvreté».
    « Nul ne peut se prétendre patriote s’il laisse un seul des siens dans la misère.»