Lettre ouverte à Bernard-Henri Lévy et à ceux qui battent leur coulpe sur la poitrine des autres

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BHL, le philosophe salopard

M. Lévy, j’ai vous ai entendu dire toute l’horreur que vous inspire la photo de l’enfant syrien mort sur une plage turque. Je partage cette horreur. Vous souhaitez que ce drame puisse au moins servir de leçon, et là aussi je partage votre souhait. Mais je crains que nous ne pensions pas à la même leçon. En effet, la leçon que vous souhaitez, c’est aux personnes qui nous gouvernent qu’elle s’adresserait quand j’aurais espéré que vous la preniez pour vous.
M. Lévy, j’ai vous ai entendu dire toute l’horreur que vous inspire la photo de l’enfant syrien mort sur une plage turque. Je partage cette horreur. Vous souhaitez que ce drame puisse au moins servir de leçon, et là aussi je partage votre souhait. Mais je crains que nous ne pensions pas à la même leçon. En effet, la leçon que vous souhaitez, c’est aux personnes qui nous gouvernent qu’elle s’adresserait quand j’aurais espéré que vous la preniez pour vous.
On peut bien dire que nous sommes tous coupables de ce drame, pourquoi pas. Sartre disait bien que chacun responsable des actes de tout homme. Mais votre responsabilité est plus personnelle. Tout le monde se souvient, ce n’est pas si lointain, que vous avez poussé l’ancien Président de la République à tout faire pour renverser le régime de M. Kadhafi. Trop heureux de se prévaloir d’une caution intellectuelle de gauche pour se lancer dans une guerre aux motifs douteux, M. Sarkozy a comblé vos vœux, menant ce pays à un chaos faisant le lit des barbares de Daech. De même, vous n’avez eu de cesse que d’inciter à renverser le régime syrien de M. El Assad. La manœuvre a échoué mais l’État syrien en a été affaibli, là encore pour le plus grand bénéfice des terroristes islamistes.
Ce n’est certes pas ce que vous vouliez. Incontestablement ces deux dirigeants sont des dictateurs sanglants et vous voulez le triomphe de la liberté. Mais on fait rarement de la bonne politique avec des bons sentiments et à vouloir imposer la démocratie par la force on mène le monde à la catastrophe, comme le montrent aussi les exemples de la Somalie, de l’Irak et bien d’autres. C’est cette leçon-là que j’aurais espéré vous voir tirer. Mais non, c’est au gouvernement que vous pensez. On comprend que vous voudriez qu’il accueille ces réfugiés, au nom de l’humanité. Mais, M. Lévy, ces réfugiés que nous recevrons à coup sur, qui vivra avec eux ? Pas vous, pas notre nomenklatura bien-pensante. C’est le peuple des banlieues et des HLM qui leur fera une place, comme d’habitude. C’est le peuple des smicards et des chômeurs qui partagera avec eux des salaires à la baisse et les colis de la banque alimentaire. C’est le peuple des salariés et des entrepreneurs qui financera leur survie par des impôts et des taxes. Ce peuple à qui on n’a pas demandé s’il était d’accord pour aller faire la guerre en Afrique ; ce peuple qu’on taxe de racisme ou d’égoïsme quand il ose protester; ce peuple Franc (par l’esprit quand ce n’est pas par les gènes) que l’on voudrait voir asservi ; ce peuple décrié et méprisé par votre caste privilégiée, saura traiter dignement les étrangers qui vous doivent leur malheur.
Vous auriez pu dire : « Je me suis trompé. De bonne foi j’ai cru que renverser les tyrans amènerait la démocratie aux peuples libérés. J’ai cru que c’étaient les Lumières qui triompheraient dans ces pays et non la barbarie islamiste. Je me suis trompé et le drame des réfugiés fuyant cette barbarie, j’en porte la responsabilité. Aussi je me propose d’accueillir quelques-uns de ces réfugiés dans les résidences secondaires que je possède ; j’assurerai leur subsistance en me privant un peu du superflu. Parce qu’il est juste que les responsables assument les conséquences de leurs erreurs. » Vous pouvez encore le faire.


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