Les Organisations unies pour l’indépendance (OUI Québec) risquent l’éclatement. Les membres de Québec solidaire se montrent réticents à élaborer une feuille de route sur les modalités d’accession à l’indépendance du Québec, notamment en compagnie du Parti québécois de Jean-François Lisée.
Les délégués de la formation politique de gauche décideront, ce week-end à Québec, s’ils prennent part aux travaux menés sous l’égide des OUI Québec. « Ça va être “oui” ou “non”. Ça ne peut pas être entre les deux, résume la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, à la veille du 12e Conseil national de QS. À l’interne — et à l’externe aussi —, les gens attendent [notre réponse] depuis un certain temps », ajoute-t-elle, sourire en coin.
L’issue du débat est bien incertaine. « Il y a comme un problème : le Parti québécois a reporté toute visée référendaire après 2022. […] Alors, c’est sûr que je m’attends à ce qu’il y ait des membres qui se disent : “De quoi aller jaser [à la table de concertation des OUI Québec] ?” », souligne Mme David dans un entretien avec Le Devoir.
La promesse de M. Lisée de ne pas tenir de référendum sur l’indépendance du Québec entre 2018 et 2022, mais également le discours « identitaire à la limite dangereux » qu’il a adopté durant la course à la chefferie du PQ dissuadent bon nombre de solidaires de s’associer de près ou de loin au PQ. « Ça va nécessairement teinter les débats de samedi. Ça ne peut pas faire autrement », indique la députée de Gouin.
En revanche, le préjugé favorable affiché par les OUI Québec à l’égard d’une assemblée constituante — au coeur du programme de QS depuis 2009 — milite en faveur de la participation des solidaires à une démarche multipartisane.
Convergences et alliances
Les délégués de QS discuteront aussi ce week-end de l’occasion d’amorcer sans tarder un « chantier de réflexion et d’action » sur « les convergences et les alliances possibles entre Québec solidaire et des mouvements sociaux et politiques ainsi que des partis politiques porteurs d’un projet politique souverainiste inclusif, de valeurs comme la justice sociale, l’égalité entre les hommes et les femmes, le respect de l’environnement, et mettant en avant la réforme du mode de scrutin ».
La désignation d’un candidat « commun » au Parti québécois, à Québec solidaire et au Parti vert dans des fiefs libéraux — comme le suggérait avec insistance Jean-François Lisée en vue de l’élection partielle dans la circonscription de Verdun — sera notamment examinée sous toutes ses coutures. « Verdun, c’était trop tôt. Chez nous, on débat ! » lance la porte-parole de QS.
Chose certaine, Québec solidaire s’allierait à des mouvements ou des partis qui partagent une vision « réellement inclusive » de la souveraineté du Québec et qui sont « prêts à combattre les inégalités sociales et fiscales de façon résolue », insiste Mme David. Un exemple ? « Le mouvement Faut qu’on se parle », qui multiplie actuellement les assemblées de cuisine aux quatre coins du Québec, répond-elle. Et le Parti québécois ? « Si le [PQ] estime qu’il répond à tous ces critères, il va devoir passer de la parole aux actes », poursuit-elle dans une charge contre M. Lisée.
Mme David a été « profondément heurtée » de voir M. Lisée se draper d’un « nationalisme très identitaire » et « faire campagne sur le dos des musulmans » pour remporter la chefferie du PQ. Depuis, c’est le « retour au calme », constate-t-elle. « Mais si on le met au pouvoir en 2018, on n’est sûr de rien. Qui est le vrai Jean-François Lisée ? »
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CONSEIL NATIONAL DE QS
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