Les Québécois améliorent leur situation financière

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Un vieux fond de sagesse

Les Québécois continuent d’assainir leurs finances personnelles à la faveur de la bonne tenue des marchés immobilier et boursier, mais aussi en faisant plus attention à leur endettement, rapporte une étude.

L’actif total moyen des ménages québécois a crû de 5,4 % en 2013, à 375 444 $ alors que le niveau de leurs dettes n’a augmenté que de 2,5 %, à 87 237 $, pour une valeur nette de 288 207 $, en hausse de 6,3 %, a rapporté lundi la firme de marketing et d’analyse de données de Toronto, Environics Analytics. « C’est la richesse moyenne la plus élevée que nous ayons observée depuis que nous avons commencé à compiler ces indicateurs, il y a sept ans », a expliqué en entretien téléphonique au Devoir le principal responsable de la recherche, Peter Miron.

Cet assainissement des finances des Québécois est le résultat, notamment, d’une hausse de 4,6 % de la valeur de leurs maisons, mais plus encore des bons rendements de leurs actions en Bourse et autres actifs liquides (+6,3 %). C’est aussi le fait de la croissance relativement modeste de leur endettement hypothécaire (+2,5 %) et de leur recours à d’autres formes d’emprunt à la consommation (+1,7 %), comme les cartes de crédit ou pour l’achat d’une automobile. L’endettement moyen des familles québécoises équivaut désormais à 183,1 % de leur revenu annuel disponible (après impôt et transfert), une amélioration par rapport à l’an dernier (184,2 %).

Montréal et le reste du Québec

Montréal se démarque du reste du Québec, tout en suivant les mêmes grandes tendances. Généralement plus élevé dans les grandes villes, l’avoir net des ménages a crû plus vite en 2013 dans la métropole montréalaise (+6,5 % à 345 605 $) que dans le reste du Québec (5,9 % à 235 556 $) en dépit, notamment, d’une croissance moins forte de la valeur du marché immobilier (4 % contre 5,3 %), mais à la faveur d’un meilleur rendement des actifs liquides (7,2 % contre 5,1 %) et d’une croissance de l’endettement moins forte, tant en matière hypothécaire (2,2 % contre 3,6 %) que pour les autres formes d’emprunts (1,3 % contre 2 %). Le rapport entre le niveau d’endettement total et le revenu disponible continue cependant à être nettement plus élevé dans la région montréalaise (201,7 % en 2013 contre 203,8 % en 2012) qu’ailleurs au Québec (stable depuis 2012 aux alentours de 164,5 %).

Le Québec et le Canada

Le Québec se démarque aussi de la moyenne canadienne où l’assainissement financier se révèle plus prononcé encore. La famille canadienne moyenne disposait ainsi, à la fin de l’année dernière, d’un avoir total de 564 834 $, en hausse de 6,5 % par rapport à 2012, et d’une dette totale moyenne de 122 705 $ (+2,3 %) pour un avoir net de 442 130 $, soit 7,7 % de plus qu’une année auparavant. Les provinces les plus riches, en matière d’avoir net moyen, restent la Colombie-Britannique (591 047 $), l’Alberta (531 067 $) et l’Ontario (523 969 $).

Encore une fois, le rendement de placements boursiers et autres actifs liquides (+7,2 %) a pesé plus lourd, dans l’ensemble du Canada, que l’appréciation de la valeur de leurs actifs immobiliers (+5,9 %), notamment de leurs résidences secondaires. « La plupart des Canadiens tendent à se montrer moins conservateurs dans leurs placements boursiers que les Québécois. C’est plus volatil, mais cela donne de meilleurs rendements durant les bonnes années », a observé Peter Miron. « Plusieurs Canadiens en ont aussi profité pour épargner plus, ou, du moins, pour ne pas s’endetter davantage, afin de se préparer, peut-être, à l’éventualité d’un retour des mauvais jours. » L’endettement hypothécaire moyen au Canada n’a, ainsi, augmenté que de 3,3 %, l’an dernier, alors que les autres formes d’endettement sont restées parfaitement stables (0 %).

Le rapport entre le niveau d’endettement total et le revenu disponible reste cependant bien plus élevé dans tout le Canada (211,7 %) qu’au Québec (183,1 %).

Pauvres comme riches

Basée sur 121 indicateurs provenant de différentes sources, dont Statistique Canada, la Banque du Canada et la firme d’analyse de crédit Equifax, l’enquête d’Environics Analytics est, entre autres, destinée aux institutions financières et firmes de placement en quête de clients, mais aussi aux collecteurs de fonds des universités et autres organisations caritatives.

Signe des temps, on y a intégré, pour la première fois, des données pouvant refléter les différences de revenus au sein de la population. Cela a notamment permis de constater que si l’avoir net du cinquième des ménages canadiens les plus riches a crû de 8,1 %, à 552 720 $, celui du cinquième le plus pauvre a augmenté de 8,7 %, à 148 017 $. Comme pour les autres, cette croissance de la richesse des familles les plus modestes est aussi bien le fruit de l’appréciation de la valeur de leur maison que du rendement de leurs (modestes) placements et d’une augmentation de l’épargne, explique Peter Miron. « Le prix des maisons a, proportionnellement, beaucoup plus augmenté, ces derniers temps, dans les plus petites villes et en campagne, que dans les grandes villes comme Vancouver ou Toronto. »


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