Les quatre erreurs de Stéphane Dion

Dion-le-fossoyeur

Être chef d'un parti souhaitant former le nouveau gouvernement aux prochaines élections requiert une stratégie particulière, selon les derniers schémas conceptuels de la science politique. Si on applique cette grille d'analyse à Stéphane Dion, on commence à voir ce qui ne va pas.
Il n'impose aucun rythme. On ne sent chez Stéphane Dion aucun mouvement, aucune mobilisation, aucune tentative de contrôler l'ordre du jour des débats publics. Il ne rameute personne autour d'un projet. Il ne tente pas de créer la moindre dynamique. Il laisse le gouvernement dicter ses quatre volontés et se contente de suivre le flot, voire de faire de la figuration.
Il ne stigmatise pas son principal adversaire. Alors que les conservateurs tapent sur lui de façon systématique avec un site Internet décriant son incapacité à être chef, il semble être incapable de trouver un défaut significatif dans la cuirasse de Stephen Harper. Il laisse courir la conviction voulant que le premier ministre soit un chef solide en dépit de politiques impopulaires.
Ses valeurs sont confuses. En courtisant les verts et la gauche, Dion perd son temps. La base naturelle de son parti est au centre, et il n'a aucun intérêt à chercher des appuis dans une frange sectorielle de l'électorat canadien. Le virage vert de Dion est superficiel. Son problème, c'est qu'il est incapable de définir ce que signifie être un libéral fédéral aujourd'hui.
Son programme n'est pas clair. Alors qu'une majorité de Canadiens croit que la guerre en Afghanistan n'est qu'un autre Vietnam qui retombera aux mains des talibans dès que les troupes étrangères se retireront, Dion s'enlise dans une position de principe (le retrait des troupes en 2009) qui ne touche pas le fond du problème. Il dit aussi qu'il s'intéresse au développement économique, mais on n'en entend jamais vraiment parler.
En somme, Stéphane Dion ne participe pas à l'action de mobilisation propre à un chef moderne de parti.


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