Depuis quand les jeunes pensent et agissent comme des curés?
Quand a commencé cette transformation? Cette mutation?
Avant, la jeunesse prenait plaisir à dynamiter les tabous, à choquer les bourgeois, à dire très haut ce qu’on ne voulait même pas qu’ils pensent tout bas.
Aujourd’hui, ce sont les vieux qui grognent, et ce sont les jeunes qui rougissent comme des vierges offensées dès qu’ils entendent un mot de travers.
C’est le monde à l’envers...
SIGNE DE CROIX
On croyait s’être débarrassé des curés.
Mais non, ils sont revenus en grand nombre, sauf qu’ils ont maintenant 20 ans et utilisent les médias sociaux pour maudire les infidèles.
Il ne faut pas fumer, pas trop boire, il faut manger bio, acheter local, lutter contre l’appropriation culturelle, dénoncer la consommation, voir du sexisme dans tout ce qui est sexy, vouer aux gémonies toute personne qui ose penser hors du cadre...
Gavés comme des oies par le cours d’Éthique et culture religieuse qui leur a appris à s’agenouiller devant toute demande d’accommodement, raisonnable ou pas, ces adeptes du multiculturalisme ferment les yeux et font un signe de croix dès qu’ils entendent la moindre critique d’une religion.
Peter MacLeod fait une blague sur les femmes qui se baignent à la plage dans un «suit de bobsleigh»?
«Racisme! Xénophobie! Intolérance!»
Les curés de la rectitude politique ont un balai enfoncé si profondément dans le postérieur que lorsqu’ils ouvrent la bouche on en voit le manche...
Leur sens de l’humour est tel qu’ils feraient passer le frère André pour Louis de Funès...
LA GRANDE MESSE
C’est rendu que les adultes sont terrorisés par leurs enfants.
Ils se cachent dans le garage pour fumer une cigarette, attendent que les jeunes soient sortis du salon pour se raconter (en chuchotant) une blague cochonne, dissimulent leurs albums de Tintin (mis à l’index par le nouveau clergé) sous le lit, font semblant d’aimer le kale...
Qui a dit que le Québec s’est débarrassé de la religion?
Les grenouilles de bénitier n’ont jamais été aussi présentes ni aussi puissantes. La seule différence est que leur berger, au lieu de monter en chaire à l’église pour sermonner ses ouailles, anime maintenant une émission de télé le dimanche soir...
Entouré de ses apôtres, il boit le vin, lance des fatwas et sanctifie les bienpensants qui ont respecté ses Dix Commandements pendant que son
bedeau distribue des indulgences aux fidèles qui l’ont mérité...
LES DONNEURS DE LEÇONS
Comme l’a déjà écrit Jean-François Khan, le fondateur du magazine de gauche Marianne: «Nous subissons maintenant le terrorisme intellectuel d’une certaine gauche bourgeoise et bien-pensante, une insupportable tendance à criminaliser le moindre écart, à diaboliser la moindre sortie de route, une chasse obsessionnelle à la petite phrase incorrecte...»
Et le plus bizarre, le plus surréaliste est que ce sont surtout des jeunes qui mènent cette nouvelle inquisition, cette nouvelle guerre sainte aux pensées sales, maudites et déviantes...
Ce sont eux qui utilisent les médias sociaux pour ériger des bûchers virtuels sur lesquels ils brûlent la réputation des hérétiques...
Que s’est-il passé?
Comment une partie de la jeunesse a-t-elle pu devenir aussi coincée, aussi prude, aussi donneuse de leçons?
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