Dans l’immensité du budget du gouvernement du Québec, l’indemnité de départ de 200 000 $ consentie à Christian Goulet, renvoyé après enquête de son poste de patron des Services partagés du Québec, ne représente que quelques grains de sable.
Le vrai scandale, c’est l’incapacité de la classe politique de comprendre à quel point la population est écœurée de ce qu’elle appelle les « magouilles », les « passe-droits », les « privilèges », la « crosse » au sein l’appareil gouvernemental.
Surtout qu’elle paie la note.
Mesdames, messieurs du gouvernement, vous n’avez aucune idée à quel point les gens en ont ras le bol.
Deux poids...
Selon la Loi sur les normes du travail, qui « protège » le bon peuple en cas de congédiement, « l’employeur doit s’assurer de remettre au salarié toutes les sommes qui lui sont dues : salaire, heures supplémentaires, indemnité de vacances (4 % ou 6 %), etc. »
C’est tout.
Mais la loi n’est pas faite pour les grands commis de l’État.
Selon le ministre Pierre Arcand, la faute de M. Goulet – conflit d’intérêts – n’était pas assez grave pour retenir les 200 000 $. La députée péquiste Nicole Léger a posé LA question du jour : « Comment la faute commise par M. Goulet peut-elle être assez lourde pour que le gouvernement ordonne son congédiement, mais pas assez grave pour lui enlever son indemnité ?
Quand le gouvernement va-t-il cesser d’offrir des conditions pharaoniques à ses hauts fonctionnaires ? L’excuse de devoir concurrencer le privé ne tient pas. J’ai travaillé au privé dans des postes de cadre toute ma vie et je n’ai jamais vu quelqu’un recevoir un an de salaire pour trois mois d’emploi après un congédiement avec cause. Jamais.
Si jamais le Québec se retrouve un jour avec un populiste autoritaire à la tête de l’État, les responsables de ces décisions, incompréhensibles et indéfendables, seront à blâmer.