Je ne regrette rien

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Pourtant. il y a amplement matière à regrets, et même à remords

L’émotion a envahi Denis Coderre hier vers la fin de sa dernière conférence de presse. La défaite est amère, surtout que son bilan est supérieur à ceux de ses récents prédécesseurs. De plus, il a terminé la course avec 46 % des votes contre les 32 % qui l’ont porté à la mairie en 2013.


Contrairement à plusieurs journalistes, ce ne sont pas tous les Montréalais qui se réjouissent de l’arrivée de la gauche solidaire à l’Hôtel de Ville.


Mais l’échec n’a pas encore dégonflé la grenouille Coderre. S’il a réfléchi à ses erreurs, il n’avait pas l’intention hier de partager ses conclusions.


Sur toute la ligne


Tout, du Service rapide par bus (SRB) sur Pie IX — en service en 2022 ! — au controversé Centre de prévention de la radicalisation en passant par les nébuleux organismes que sont le Bureau d’intégration des immigrants et la Maison des régions, dans sa bouche, tout est un succès.


Rien à dire sur la facture d’un milliard du 375e, sur Gilbert Rozon et Stephen Bronfman qui ont joué des rôles de premier plan dans l’organisation des célébrations, sur sa gestion de la Formule E qui a grossi ses failles. Rien sur son voyage secret en Iran pour rencontrer le sanguinaire maire de Téhéran.


Fidèle à ses convictions, il a répété que le monde ne se pense plus en termes de pays ou de continents, mais en termes de villes. Une idée suicidaire pour les peuples, fausse et mégalomane à moins d’être Singapour, Dubaï ou Venise à la Renaissance.


Une métropole ? Soit, mais ceux qui se souviennent de Montréal, métropole du Canada, grincent des dents quand ils entendent « Montréal, métropole du Québec ».


Mais il faut accorder à Denis Coderre qu’il a redonné à Montréal son estime de soi et sa dignité. C’est beaucoup.