La vague Valérie Plante

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« Wow ! » et bravo

On ne peut que dire « wow ! » et bravo devant une telle performance et applaudir la nouvelle première magistrate – le féminin de magistrat – de Montréal, Valérie Plante. Sa victoire est aussi éclatante que surprenante pour la majorité des Montréalais. Qui aurait cru que Denis Coderre et son équipe allaient mordre la poussière à ce point ? Pas moi.


Plusieurs voulaient croire en la victoire de Valérie Plante, certes, mais d’autres partageaient sans retenue leurs inquiétudes face au penchant de la candidate pour des idées à la Québec solidaire.


Mais, portée par ce vent de changement qui souffle partout, Valérie Plante s’est imposée avec sa personnalité aux antipodes de celle de son adversaire et un programme simple axé sur la mobilité. Quiconque se bat avec les cônes au quotidien ou cherche une place dans un wagon bondé sur la ligne orange devenait une cible de choix pour Projet Montréal.


Excès d’arrogance


Jusqu’à la semaine dernière, Denis Coderre envoyait le signal que sa victoire serait facile. Après tout, ses réalisations parlaient toutes seules, mais des événements coûteux et contestés comme le 375e, la Formule électrique et son bête cafouillage n’ont pas impressionné les Montréalais.


Grave erreur de stratégie de sa part : Denis Coderre a passé plus de temps à vanter ses réalisations qu’à rendre l’avenir de Montréal scintillant. Rien pour diminuer l’impression d’arrogance qui l’a caractérisé en tant que maire. Probablement la principale raison de sa défaite.


Sans jamais paraître arrogante, mais sereine et confiante, Valérie Plante a toujours cru à sa victoire. « Je n’ai jamais perdu une course », disait-elle à un journaliste. J’avoue avoir sourcillé en lisant cela, mais ses victoires passées, envers et contre tous, en témoignaient bel et bien. Et ça continue.


Il y a un mystère chez cette femme. Elle donne aux gens l’envie de croire en elle. Tout le monde sait que la ligne rose n’est pas pour demain – et peut-être pour jamais –, mais l’idée est séduisante. Et si jamais... Et si jamais Valérie Plante était une bonne mairesse...


Parlons argent


L’économie sera son talon d’Achille et, pour le bien de Montréal et du Québec, il faut espérer qu’elle n’écoutera pas que des experts de gauche, dont son mari, Pierre-Antoine Harvey, économiste à la Centrale des syndicats du Québec et membre de l’IRIS, un think tank de gauche. Ayant lu certaines de ses analyses, il ne fait pas dans la dentelle.


Valérie Plante n’a pas parlé de ses opinions politiques en général pendant la campagne. Les journalistes ne l’ont pas talonnée à ce sujet non plus. On doit admettre qu’elle ne s’est pas présentée comme une Manon Massé ou une Françoise David de l’hôtel de ville. Pourrions-nous avoir des surprises ?


L’économie, c’est comme l’appétit d’Obélix : quand l’économie va, tout va. Et l’économie, ce n’est pas que les commerces de proximité et les coopératives vertes. Saura-t-elle écouter avec ouverture les entrepreneurs, les propriétaires de PME et les dirigeants de grandes entreprises ? Il y va de la santé de « sa » ville.


Le temps le dira, mais pour l’instant, les Montréalais qui ont voté ont choisi de faire confiance à son intelligence. Les autres, silence, malheureux.