Le 3 juillet dernier, le professeur Robert Leroux, de l’Université d’Ottawa, publiait dans nos pages un texte en forme de coup de poing.
Dans nos universités, disait-il, les sciences humaines et sociales sont en voie d’être détruites, si ce n’est pas déjà fait, par l’idéologie woke.
Il exagère ? Non, et je pourrais vous en parler pendant des heures.
Les sciences « dures » – physique, mathématiques, biologie, etc. –, mais aussi le droit, la gestion et d’autres, subissent également les assauts croissants du wokisme.
Imposture
Dans la population générale, beaucoup s’en foutent.
Il faut dire que, dans le préjugé populaire qui voit le monde universitaire comme une tour d’ivoire déconnectée, il y a une lourde part de vérité.
On a tort de s’en foutre, car l’université est le laboratoire où naissent les idées qui se répandent ensuite partout.
La mission historique de produire et de transmettre des connaissances est aujourd’hui attaquée par des militants déguisés en chercheurs.
Ils transforment leurs obsessions névrotiques sur la race ou le sexe en champs de recherche.
Leur production est si médiocre qu’elle ne résiste pas à un examen selon les critères usuels de rigueur académique.
Comme ils le savent, ils font régner, à la fois pour s’imposer et se protéger, un climat de censure et d’intimidation.
Quand on les critique, ils invoquent leur « liberté académique », la même qu’ils veulent enlever à ceux qui ne pensent pas comme eux, qui deviennent de facto leurs adversaires.
Pour ne prendre qu’un exemple, la sociologie, pour eux, doit forcément être « critique », donc être militante.
Comme le note Nathalie Heinrich, sociologue réputée et crédible, on peut assurément, comme le faisait jadis Max Weber, étudier les mécanismes de domination.
Mais Weber le faisait pour les comprendre objectivement, scientifiquement. Le wokisme le fait pour dénoncer.
Il est certes légitime de dénoncer, mais alors vous ne faites plus de la science, mais de l’engagement politique.
Il s’en trouvera pour dire que, de toute façon, les sciences sociales ne sont pas de « vraies sciences ».
C’est une erreur classique et grave. Ce qui détermine si vous faites de la science ou pas, ce n’est pas ce que vous étudiez, mais comment vous le faites.
La démarche scientifique est une méthode. Peu importe l’objet examiné.
La « méthode » usuelle de ces pseudo-chercheurs, ce sont les échantillons biaisés, les statistiques tronquées, le jargon opaque et prétentieux pour faire sérieux.
C’est l’héritage empoisonné des Bourdieu, Foucault, Butler et cie.
Gravissime
Un phénomène marginal ? Ceux qui disent cela ne savent pas de quoi ils parlent.
Il suffit de regarder les sujets des thèses, les montants des subventions reçues, les profils demandés pour les embauches.
Je pourrais écrire un livre là-dessus.
Bonne chance pour vous trouver un emploi si vous êtes un jeune sociologue mâle, blanc et qui ose dire que toute cette bouillie n’est pas de la science.
Vos impôts, cher lecteur, financent ces niaiseries. J’y vois carrément un détournement de fonds publics.
Ce qui se passe est gravissime.