Je n’ai aucune sympathie pour John A. Macdonald. Son comportement à l’endroit des Canadiens français était odieux, comme le traitement qu’il a réservé aux Métis et aux Amérindiens.
Mais comme tant d’autres, j’ai été révolté par le vandalisme des milices d’extrême gauche qui ont décidé, sans que la police fasse quoi que ce soit, de renverser sa statue à Montréal, dimanche.
On peut bien débattre de la légitimité de telle ou telle statue dans notre espace public, mais pas de cette manière. Il ne faut pas accorder aux extrémistes de gauche le pouvoir d’imposer un débat public avec leurs comportements de voyous.
Allons plus loin.
Macdonald
Ces gens s’en prennent à Macdonald, accusé de colonialisme.
Mais ce sont eux, aujourd’hui, qui agissent comme les relais du néo-colonialisme américain. Qu’il se présente sous des traits « progressistes » ne change rien à l’affaire. C’est au nom de « l’antiracisme » qu’on invite les pays à abolir leur histoire.
Comme des conquérants, ils s’emparent de l’espace public, et trient entre les statues à conserver ou à déboulonner.
D’ailleurs, cette manifestation s’est déroulée essentiellement en anglais. Ces mouvements radicaux ne sont même pas capables de s’adresser aux Québécois dans leur langue.
Que les nationalistes heureux de voir Macdonald tomber ne se trompent pas. Demain, ce sera Lionel Groulx : il est déjà dans la mire de ceux qui parlent sans cesse « d’inclusion » pour mieux effacer l’histoire québécoise. La pétition lancée par Naveed Hussain en témoigne.
Après-demain, cela pourrait bien être le tour de René Lévesque ou de Jacques Parizeau. Pour l’extrême gauche racialiste, ces personnages sont globalement interchangeables. Ils sont coupables parce qu’ils sont Blancs, tout simplement. Les Blancs seraient racistes simplement parce qu’ils sont Blancs.
On l’a vu aux États-Unis. Les manifestants qui prétendaient s’en prendre aux statues des généraux confédérés ont rapidement élargi leur purge et visé les statues de Christophe Colomb et de Thomas Jefferson.
Ces mouvements obsédés par la race traitent globalement les « Blancs » comme une population moralement inférieure, corrompue par le racisme et devant mettre le genou à terre pour se faire pardonner les crimes de leurs ancêtres.
Cette diabolisation des « Blancs », qui relève du tabou, devient la nouvelle norme médiatique et académique : presque tous les milieux, de la télévision à la police en passant par la médecine et la musique, sont accusés d’être « trop blancs », comme si les populations historiques des sociétés occidentales étaient de trop et devaient s’immoler symboliquement au nom de la sainte diversité. Doivent-elles s’excuser d’être là ?
Répétons-le : tous les racismes sont condamnables, qu’ils visent les Noirs, les Blancs, les Asiatiques ou les Amérindiens, ou n’importe quel autre groupe.
Valérie Plante
Un mot sur la mairesse Plante. Elle condamne du bout des lèvres les vandales, mais veut à tout prix faire comprendre qu’elle partage leurs motivations.
Et bien évidemment, son message Facebook sur la question était bilingue. Elle se contrefiche du statut de Montréal comme ville de langue française.
Pire : elle le combat au quotidien. Elle se fait une complice active de notre anglicisation et de la colonisation de nos mentalités.