Les inconséquences du PQ

Indépendance — les luttes fratricides

Le Parti québécois est dans l’impasse et souffre d’un déni de réalité. Au lieu d’analyser les causes de son impopularité et de la désaffection des électeurs, il s’attaque aux autres partis souverainistes qui récoltent les fruits de ses erreurs de positionnement stratégique. Il ne veut pas voir que c’est lui qui est en déclin et que ce sont les nouveaux partis qui sont en croissance.
Imbu de sa position hégémonique passée, il refuse de reconnaître qu’il n’a plus le monopole du projet national. Il s’avère incapable de gouverner de façon efficace pour augmenter sa base électorale et accuse les autres partis de le priver des votes qu’il lui faudrait pour obtenir une majorité absolue. Il oublie un peu facilement que c’est lui qui est au pouvoir et qui doit faire la preuve de sa compétence pour rallier l’électorat. Il faut bien aussi prendre acte que le fait d’être au pouvoir n’a pas fait avancer d’un iota la cause de l’indépendance. Il n’a rien de mieux à proposer que le sabordage des nouveaux partis pour réaliser l’unité des souverainistes. Quel spectacle désolant de pensée magique qui s’imagine que ceux qui militent dans ces nouveaux partis vont disparaître par enchantement et renoncer à leur idéal.
Ceux qui ont quitté le PQ pour fonder ces nouveaux partis l’ont fait en connaissance de cause après mure réflexion sur les conséquences politiques de leur choix. Ils ont compris que le mantra de l’unité ne servait que des finalités électoralistes et que celles-ci les éloignait de la réalisation de l’indépendance. Ils ont fait ce choix par cohérence politique parce qu’ils voulaient s’engager de façon authentique dans le débat politique et dire clairement ce qu’ils pensaient et voulaient comme destin national.
C’est le PQ qui doit faire son examen de conscience et revoir son cadre stratégique parce que celui-ci a échoué. Il doit accepter lucidement la réalité du pluralisme organisationnel du mouvement souverainiste qui s’est développé à la suite de ses propres virages et tergiversations politiques. Le temps joue contre le Parti québécois car plus le temps passe, plus il gouverne et plus son niveau de soutien baissera. Il doit prendre l’initiative et proposer une nouvelle alliance qui se fonde sur des objectifs communs, qui reconnaisse institutionnellement le pluralisme des tendances au sein de la famille souverainiste et qui traduise ce pluralisme en représentation parlementaire éventuelle pour toutes les composantes du mouvement.


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3 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    19 mai 2013

    Le P.Q.Marois n’est pas parfait, le gouvernement Marois non plus. Y a pas beaucoup de féfans pour le soutenir. Mais faut voir…et voir maintenant qu’ils sont au gouvernement et dans une maison de verre, les péquistes ne peuvent plus négocier quoi que ce soit sur la place publique avec les caribous, non plus qu’avec la gauche. Faudrait bientôt voir- le temps presse autant ceux d’O.N. que ceux de Q.S.- et prendre la bonne mesure des résultats du 4 septembre, ce qu’a fait Pauline Marois admirablement. ADMIRABLEMENT. Elle ne peut plus tendre publiquement la main à son opposition arrière, à gauche, elle le sait et connaît le prix à payer si elle le faisait. Que peut-elle faire d’autre alors que de réclamer le sabordement de son opposition arrière au profit du P.Q., maintenant que l’eau a coulé depuis le 4 septembre ?
    Mais l’eau n’a pas coulé sous les ponts pour le P.Q. seulement. Il a coulé aussi pour toute la mouvance indépendantiste.
    En réclamant publiquement une telle chose que le sabordement des partis indépendantistes à défaut d’une Union, qu’elle sait par ailleurs tous les deux sans avenue- quoi qu’en pensent tous les Cloutier du Québec, Nous n’avons pas ni une picouille ni une nounoune comme première ministre- est-ce qu’elle ne reconnait pas là implicitement, de la plus froide realpolitik qu’elle peut le faire publiquement, publiquement, que la balle n’est plus dans son camp à elle, si en plus elle est dans une maison de verre ? Et si la balle n’est plus dans son camp parce qu'elle même est dans une maison de verre, n’est-elle pas alors dans le camp de tous les autres indépendantistes, cette maudite balle, si l'heure d'en découdre avec les libéraux approche ? Ce n’est quand même pas aux partis fédéralistes que Pauline Marois a suggéré qu’ils se sabordent. C’est bien aux partis indépendantistes. Pauline Marois combat les partis fédéralistes de front.
    Non mais les stars de l’indépendantisme vont-ils finir par allumer, la ramasser cette maudite balle, prendre enfin la bonne mesure du 2 Mai et du 4 Septembre, et nous sortir un jour de notre réputation de losers et en découdre avec Nous mêmes ?

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    18 mai 2013

    Hormis les dirigeants du PQ, qui sont bien contents d'avoir épuré leur parti des trouble-fêtes qui demandaient qu'on fasse une vraie promotion de l'indépendance et qu'on promette de tenir un référendum, je ne connais aucun souverainiste qui soit contre l'idée d'unir nos forces.
    La convergence nationale ne se fera pas parce que Pauline Marois et ses suivants ne le veulent pas. Or, ils ont le pouvoir de tout bloquer. Il faut donc se débarrasser de ces arrivistes si nous voulons devenir libres.
    Tout le reste n'est que littérature.
    Jean-Jacques Nantel, ing.

  • Archives de Vigile Répondre

    17 mai 2013

    Excellent article arrêté et réfléchi M. Monière. Vous avez raison, la direction du PQ doit «ouvrir» son esprit et tasser son ÉGO.... Sinon, l'histoire est encore à refaire. Je partage cet avis depuis près de deux, voyez : http://www.vigile.net/Une-coalition-pour-contrer-la
    La base militante doit s'impliquer, crier, parler haut et fort, quitte à exiger un vote de confiance, car les militants doivent avoir le dernier mot, et non la direction. Le congrès sur la convergence aboutira peut-être à un éveil inattendu..!