L’arrivée continue d’immigrants illégaux haïtiens venus des États-Unis a de quoi surprendre.
Ils sont environ 300 à franchir la frontière chaque jour. Nous n’avons pas l’habitude de voir pénétrer chez nous des clandestins en grand nombre, comme c’est devenu la norme en Europe.
L’esprit public est tiraillé par deux exigences contradictoires.
D’un côté, un réflexe humanitaire bien naturel nous pousse à accueillir ces gens qui ont une vie difficile.
D’un autre, nous sentons bien qu’on ne saurait tolérer cette transgression délibérée et décomplexée de nos frontières, favorisée par le travail des passeurs.
Réfugiés ?
Car quoi qu’on en dise, nous ne sommes pas devant des réfugiés, et ceux qui disent le contraire sont prêts à détourner le sens des mots pour nous émouvoir ou nous interdire de réfléchir. La confusion du langage entraîne une confusion de la pensée.
Car cette arrivée massive de gens franchissant illégalement la frontière en inquiète plusieurs.
Il y a d’abord et avant tout une simple question de respect. On n’entre pas dans un pays sans en avoir la permission. Une frontière n’est pas une ligne arbitrairement tracée dans le sol. Elle est faite pour être respectée, quoi qu’en pensent les anarchistes qui voudraient les abolir.
Par ailleurs, nous manquons ainsi d’égards à l’endroit de ceux qui ont respecté les règles pour rejoindre le Canada.
Il y a aussi des questions légitimes concernant notre capacité à accueillir tous ces gens, comme en témoigne la simple question de leur hébergement.
Quand Justin Trudeau va dire que le Canada a les moyens d’accueillir ces illégaux et quand Denis Coderre va leur souhaiter la bienvenue, un étrange message est lancé au monde. Et cela risque de créer un effet de pompe aspirante. Nos dirigeants se comportent de manière irresponsable.
Mais l’inquiétude d’une bonne partie de la population devant l’immigration illégale est diabolisée.
On la présente comme une forme d’intolérance, alimentée par la peur, l’ignorance et la haine. On veut même y voir du racisme, comme on veut en voir partout ces temps-ci.
Certes, il y a au Québec comme partout ailleurs quelques racistes et autres zozos semblables. Ils sont absolument condamnables. Ils sont heureusement marginaux. Il faut les chercher dans les bas-fonds des réseaux sociaux pour les trouver.
Racisme ?
Mais il serait odieux d’assimiler le commun des mortels à ces gens qui ne représentent qu’eux-mêmes.
Le Québec, historiquement, s’est montré généreux envers les malheureux de la Terre. Il suffit de penser à l’épisode des boat people pour s’en souvenir. Mais être généreux ne veut pas dire être bonasse.
Ce n’est pas raciste que de demander le respect de la procédure légale d’entrée au pays. Ce n’est pas raciste de constater que l’immigration illégale cause des problèmes.
Ce n’est pas raciste de ne pas confondre les vrais réfugiés et les immigrants clandestins
À traiter toujours les gens de racistes, on hystérise le débat public et on excite les tensions sociales.
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