Le président de la CCBN, André Juneau
***
[M. Dominic Desroches écrit,->17850] le 11 février, que l’armée canadienne, en octobre 1970, arrête 450 personnes au Québec. Les arrestations d’octobre 1970 ont été effectuées par la police de Montréal et la Sûreté du Québec, pas par l’armée, qui n’a emprisonné personne. Et la liste des interpellations a été établie sous l’égide du gouvernement Bourassa et du procureur de la Ville de Montréal.
Je veux bien que les inspirateurs de cette sinistre comédie soient Pierre Trudeau, Marc Lalonde et Jean Marchand, mais les hommes de main et les sous-fifres occupaient tous des fonctions au Québec. À l’époque, les services secrets et l’État-major de l’armée canadienne, ainsi que les services de la GRC, avaient conseillé au Premier ministre canadien de ne pas promulguer la Loi des mesures de guerre et de ne pas procéder à des arrestations. Ces services avaient conclu qu’il n’existait pas d’insurrection appréhendée au Québec. Dans presque toutes les histoires Canada vs Québec, les fédéralistes québécois ont devancé les désirs de leurs maîtres.
Comment, au fait, se nomme le responsable de la Commission des champs de bataille nationaux? Reconnaissons au moins la responsabilité des nôtres qui se prennent pour des eux-autres. J'aurais bien mentionné également Gérard Pelletier parmi les fédéraux québécois coupables, mais je n'ai jamais pu avoir la certitude qu'il était autre chose qu'un bon gros naïf, pour ne pas dire un niais, malgré sa réputation d'intellectuel.
Rectification pour M. Desroches
Les exécuteurs des basses oeuvres
Dans presque toutes les histoires Canada vs Québec, les fédéralistes québécois ont devancé les désirs de leurs maîtres.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
5 commentaires
Archives de Vigile Répondre
14 février 2009Un dernier ajout me semble utile ici :
Au moyen de la petite série Hommage aux cinéastes québécois, je veux illustrer, avec les mots les plus simples, la force des films classiques québécois pour comprendre le monde d'aujourd'hui.
Dans mon dernier texte, j'ai tenu à montrer en quoi le film de Brault, Les Ordres (1974), tourné peu de temps après les événements d'Octobre, doit présenter un intérêt autre que cinématographique. Autrment dit, ce film nous parle du Québec et de l'un des faits les plus marquants de sa jeune histoire, une histoire qui n'est pas encore terminée et sujette à interprétations.
Pour bien saisir le sens de mon texte et en comprendre l'actualité, il faut notamment s'arrêter aux exergues. Ces extraits d'ouverture illustrent le passage du film de Brault au monde actuel.
Je remercie encore les lecteurs pour leurs commentaires pertinents et utiles.
Dominic Desroches
* Je dois au moins mille excuses à mes lecteurs car mes textes sur Vigile comportent trop souvent des coquilles. Cela est impardonnable de la part d'un professeur, mais j'écris assez rapidement.
Marcel Haché Répondre
14 février 2009Je partage votre opinion m.Poulin.M.Desroches rappelle cependant une époque pas liquidée tout à fait.C'est effectivement au nom des"ordres"que les policiers envahissaient les demeures.Tout cela n'existe plus,et tout cela n'est plus nécessaire non plus aux forces de l'ordre répressives nord américaines.C'est maintenant par l'ensemble des "moyens de communications",la télévision en particulier, que nos demeures sont envahies.
Pour ce qui est de la polis,nous sommes envahis par des journalistes et des présentateurs,des animateurs et des discuteurs, et même des blogueurs.Pas par des policiers.Ce sont nos esprits et nos pensées qui sont envahis.Les journalistes et les présentateurs ne s'excusent jamais avoir reçu des "ordres".La fameuse liberté de la presse les protège à cet égard.Mais si le citoyen a parfois le sentiment de se faire flouer,de se faire mentir effrontément,par les différents pouvoirs,les journalistes de tous niveaux nous répondront facilement qu'ils rapportent la nouvelle,fut-elle mensongère,mais qu'ils ne la font pas.Cela a fini par donner le 8 décembre 2008.
Finalement,quelle différence y a t-il entre un policier qui nous disait jadis: "moi,j'ai des ordres",et un journaliste qui nous dit maintenant "moi je tiens juste le micro",ou un activiste, blogueur,pseudonyme ou pas, qui font dans la diversion et la désinformation? Il me semble qu'ils procèdent chacun, personnellement, du même réflexe démissionnaire.Je crois que ce réflexe part de très haut, et est assumé par la suite en bas,très bas...sans qu'il ne soit commandé.
En rétrospective,la Crise d'Octobre me semble typique et exemplaire à cet égard.Bien vrai que les fédéralistes québécois ont précédé souvent les demandes.Il faut voir avec quelle sans gêne les acteurs du scandale des commandites,récemment, se donnaient bonne conscience.Ce n'était pas l'argent,le vol d'argent, alors,qui faisait scandale, c'est la lâcheté.La lâcheté des lâches qui s'étaient fait croire, et voulaient nous faire croire,plus tard,en cour,que le "service" qu'ils avaient rendu avait été commandé,qu'ils étaient en guerre par suite de leurs convictions,et qu'ils nous avaient finalement rendu service.Nul besoin de"commandes",pourtant, aux lâches, qui croyaient alors, et croient depuis toujours, se donner du courage du simple fait de savoir qu'ils ne sont pas seuls.
Mais s'ils étaient seuls avec leur lâcheté, ils n'étaient pas les seuls,et ne sont les seuls maintenant,à abdiquer devant le mensonge.Car la Crise d'Octobre fut bien un immense mensonge fait au peuple québécois : on a fait croire à tout un peuple que parmi ses fils et ses filles les plus sincères,mais aussi les plus maladroits,certains s'étaient détournés de lui,et retournés en ennemis .On a fait croire au peuple québécois qu'à son insu,il avait engendré des renégats.Et que c'était pour le protéger de ces ingrats, contre lui-même en quelque sorte,qu'il avait été nécessaire d'envoyer l'armée dans les rues,après avoir envoyé les policiers dans les demeures.Tel fut le mensonge.
Les choses changent à peine.
Maintenant, c'est un président français qui vient dire à tout un peuple qu'il y a des sectaires parmi lui,des gens qui veulent diviser,comme si le monde avait besoin de divisions supplémentaires,des gens qui sont dans la détestation de l'autre.
Et tout un peuple reste interloqué d'apprendre une fois encore---et toujours à propos de la même famille politique---qu'il y aurait toujours des renégats parmi lui.Les policiers s'occupent maintenant, strictement, des criminels.Et les journalistes, du peuple québécois.De la question nationale aussi.Comme si cette question nationale de notre peuple, ne concernait plus que des spécialistes sans peuple.Le message ainsi relayé par ce 4 ieme pouvoir est que le peuple québécois continuerait d'être suspect, de couver---à son insu toujours,mais quand même--d'autres malfaisants qui l'inciteraient à une liberté frelatée, pas autrement qu' ethnique,raciale,exclusive et sectaire, dans le pays même de toutes les libertés.
Nos traditionnels braillards de la minorité anglo,ainsi que tous nos capitulards franco,tous et toutes du Québec, peuvent bien trouver répit et se réjouir,s'tie.
Raymond Poulin Répondre
12 février 2009Merci, monsieur Desroches, de votre réponse. Ma réaction n'avait pas pour objet de dédouaner l'armée canadienne mais d'insister sur le fait que les mauvais coups fédéraux ont presque toujours été non seulement favorisés mais mis en oeuvre par des transfuges bien de chez nous, à défaut d'employer un vocable plus cru, qu'ils mériteraient pourtant. Quant à l'armée, qui compte son lot de têtes brûlées et de fanatiques à mesure qu'on se rapproche du haut-commandement (J.R.M. Sauvé en sait quelque chose), j'avais apprécié, en son temps, une entrevue de John de Chastelain, alors chef d'État-major, où il avait précisé, en réponse à une question, que la séparation ou non du Québec relevait du politique et que l'armée n'avait pas à se mêler d'imposer de force une solution là où les hommes politiques ne prenaient pas leurs responsabilités. À son avis, dans un tel cas, le rôle de l'armée canadienne devait se borner à prévenir les débordements là où la vie des personnes serait effectivement menacée, mais qu'il n'était pas question d'intervenir pour forcer les Québécois à demeurer Canadiens s'ils décidaient démocratiquement de ne plus l'être. Ceux qui lui ont succédé ne voient peut-être pas les choses du même oeil. À tout hasard, il serait temps que le Québec, pour éviter les mauvaises surprises, dispose d'une garde nationale, à tout le moins d'une milice, bien entraînée et armée, en vue de la protection du territoire. Il serait plus que temps également que les gouvernements québécois, quels qu'ils soient, cessent de croire qu'un service du renseignement n'est pas nécessaire. Sur ces plans, nous sommes des enfants de choeur et nous en payons constamment le prix. Le pacifisme est certes une idée noble, mais ça n'empêchera jamais un adversaire déterminé à gagner coûte que coûte d'en faire à sa tête, nous en avons des preuves tous les jours sur la planète. La résistance d'une nation, ça se prépare. Là-dessus, le conseil de César me paraît toujours aussi judicieux: «Si vis pacem, para bellum». À moins d'être décidé à occire la population et à tout détruire, un envahisseur ne peut jamais gagner contre une population qui résiste sur son terrain. Et il n'est pas dans l'intérêt du Canada de vouloir dévaster le Québec (il n'en a d'ailleurs pas les moyens). Ce sont là des réalités dont les Québécois devraient devenir conscients le plus rapidement possible plutôt que de passer leur temps à se croire fragiles et faibles au point d'avaler n'importe quelle couleuvre et de s'excuser d'exister.
Dominic Desroches Répondre
11 février 2009Cher Monsieur Poulin,
j'ajouterai ici, pour ceux qui apprécient les nuances et qui aiment les dates, que les exécutions à la Prison du Pied-du-Courant ont eu lieu entre 1838 et 1839, pas en 1837 comme le laisse entendre mon texte rédigé rapidement. On pense aussi que des exécutions ont aussi eu lieu après l'épisode des Patriotes, notamment au début du siècle.
Avec mes pensées les meilleures,
Dominic Desroches
Dominic Desroches Répondre
11 février 2009Cher Monsieur Poulin,
vous avez bien compris le sens de mon texte et votre commentaire est intéressant. Ici, il faudrait bien relire mon court texte puisque j'écris, au paragraphe 7, ces lignes assez claires : " Quand les policiers entrent dans les maisons et les appartements, ils agissent dans la plus grande violence. Si on leur demande pourquoi ils fouillent sans mandat, ils répondent, et la conscience est sauve, qu’ils ne font que « suivre les ordres ».
Dans le film de Brault d'ailleurs, ce sont bien les policiers, et je ne l'ignorais pas comme on le voit dans le passage cité plus haut, qui procèdent à l'arrestation des personnes suspectes. Certaines sources Internet, cependant, continuent de dire que l'armée a procédé à des arrestations. Ce qui est sûr, c'est que l'armée, grâce à la Loi et aux Ordres, peut prendre le contrôle du territoire québécois et l'occuper, ce qui est unique. Et vous le savez bien, l'armée demeure une autorité supérieure aux corps de police provinciaux et municipaux, ces derniers ne pouvant exercer le contrôler qu'à l'interne.
Merci pour votre commentaire pertinent, j'apprécie. J'ose espérer que ma réponse est bien celle prévue.
Bonne continuation,
Dominic Desroches