Les dépenses de santé augmentent-elles à un rythme qui deviendra vite insoutenable pour les finances publiques du Québec? Le professeur François Béland, de la faculté de médecine de l'Université de Montréal, vient de relancer le débat.
Dans un texte publié par le Journal de l'Association médicale canadienne, M. Béland qualifie d'«erreurs de calcul» les projections selon lesquelles le régime public d'assurance santé ne sera bientôt plus viable. [Sa thèse a vite été contestée par un groupe d'économistes (La Presse, 21 juillet),->7805] qui ont déploré son «tout va bien madame la marquise». M. Béland a répliqué hier dans nos pages en dénonçant la «vision démographique apocalyptique» véhiculée par ces économistes.
Tout en reconnaissant avec lui que les projections en ce domaine ont parfois grossièrement raté la cible, nous pensons que le professeur Béland minimise la gravité du problème. Par exemple, il souligne que l'augmentation de la part des dépenses de santé dans l'ensemble des dépenses de programmes du gouvernement du Québec date d'à peine une dizaine d'années. De 1975 à 1995, cette part est restée stable à un peu plus de 30%. Le chercheur en tire la conclusion que l'État est parfaitement en mesure de contrôler la croissance des dépenses du système de santé.
Ce raisonnement néglige la forte croissance des dépenses de programmes du gouvernement avant 1995, croissance financée par des déficits annuels. Les dépenses de santé augmentaient rapidement, mais celles des autres secteurs aussi. Il est donc vrai que la part de la santé dans l'ensemble des dépenses est restée stable, mais cela s'est fait au prix d'un dangereux gonflement de la dette publique. En 1996, le gouvernement a dû siffler la fin de la récréation. S'interdisant depuis tout déficit, Québec consacre l'essentiel de sa marge de manoeuvre à la santé, tandis que les autres secteurs voient leur budget à peu près gelés. C'est une situation qu'on ne saurait tolérer très longtemps.
M. Béland fait aussi remarquer qu'au fil des 30 dernières années, les revenus du gouvernement du Québec ont crû presque aussi vite que ses dépenses en santé. «Les projections qui ne reposent pas sur l'enseignement du passé immédiat sont vouées à l'échec», lance-t-il. Cependant, le passé n'est pas toujours garant de l'avenir. Les dépenses de santé vont augmenter au moins autant dans le futur qu'au cours des dernières années alors que ce ne sera pas le cas pour les revenus du gouvernement. Si ceux-ci ont pu suivre le rythme de croissance des dépenses de santé, c'est qu'ils étaient dopés par la croissance phénoménale de l'emploi, comme le soulignaient les contradicteurs du professeur Béland. Or, cette tendance tire à sa fin et se transformera d'ici quelques années en déclin à mesure que les baby-boomers prendront leur retraite.
La démonstration du professeur Béland vise à contrer «la rengaine de la privatisation des services». Les partisans du privé sont pourtant loin d'être les seuls à croire que le Québec se dirige vers une impasse. Quelle que soit la vision qu'on a de l'avenir du système de santé, on commettrait une grave erreur d'appréciation en ignorant le défi que pose à une société vieillissante comme la nôtre la croissance des besoins et des dépenses.
Les erreurs de calcul
Commission Castonguay
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]
[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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