Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) se montre beaucoup plus inquiet que le premier ministre Justin Trudeau sur le terrorisme islamique, entre autres celui que pourraient soutenir les djihadistes de retour au pays.
Dans des documents que le journal Toronto Sun a obtenus grâce à la Loi sur l'accès à l'information, le SCRS exprime clairement son inquiétude : « [...] les extrémistes qui reviennent au Canada risquent de constituer une menace importante pour notre sécurité nationale », peut-on lire dans une note du service.
Ce discours tranche avec celui que tient le premier ministre Trudeau, pour qui les djihadistes de retour au pays peuvent s'avérer une force en matière de prévention de la radicalisation, comme il l'affirmait lors d'une entrevue au réseau CTV en décembre dernier. Sur ce point, le SCRS est sur la même longueur d'onde que le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, qui avait reconnu qu'il serait difficile de réintégrer les djihadistes canadiens à la société.
Pour le SCRS, la menace islamiste serait même plus importante que ne le démontrent les statistiques officielles : « [...] nous restons préoccupés par le nombre de personnes que nous ne connaissons pas, ou sur lesquelles nous avons des informations incomplètes, en raison des défis opérationnels importants associés à de telles enquêtes », lit-on dans les documents que le Toronto Sun a obtenus.
Le service souligne aussi que le nombre de djihadistes de retour au pays ne permet pas de mesurer avec précision l'ampleur de la menace islamiste, car il ne faut pas oublier ceux qui y sont restés et qui sont radicalisés, un dossier qu'a d'ailleurs mis en lumière le journal Le Peuple dans une série d'articles sur les mosquées radicales au Québec.