On savait déjà que pour la mairesse de Montréal le racisme systémique existe dans la ville, notamment au sein du corps de police. On ne savait pas toutefois que certains, au sein du parti de Valérie Plante, poussent à une racialisation des institutions municipales.
Ceux qui en doutent n’ont qu’à écouter les propos tenus par la conseillère municipale Marianne Giguère, lors d’une séance de la Commission de la présidence du conseil, qui s’est tenue le 24 février dernier. Afin de favoriser la diversité, l’élue du Plateau Mont-Royal trouverait intéressant que la ville mette en place des «safes spaces» pour gens racisés. Il s’agit, suivant ses mots, « d’avoir des instances où yen a pas des blancs, les gens se retrouvent entre eux comme un safe space... ».
Diviser les gens selon leur race
Il me semble pour ma part que de diviser les gens selon leur race, activité X pour les gens de telle race, événement Y pour les gens de telle autre race, est la pire chose à faire pour construire une société qui favorise le vivre-ensemble. De plus, il importe de souligner ici que la couleur de la peau des gens ne détermine aucunement leur culture ou leur façon d’être.
N’importe quelle personne de n’importe quelle race peut appartenir à n’importe quelle nation ou culture. Dans tous les pays occidentaux, par exemple, vous avez des individus dont les ancêtres venaient d’Asie ou d’Afrique, mais qui ont adopté à 100 % la culture du pays dans lequel ils vivent. C’est la même chose au Québec où, plusieurs de nos concitoyens ont des origines autres qu’européennes, mais n’en sont pas moins devenus, au fil des générations, 100 % québécois. Ce processus graduel d’assimilation à la nation, et j’utilise le mot assimilation dans son sens le plus noble, est absolument vital pour le fonctionnement de notre société.
Avec ses dérives racialistes, c’est exactement à cela que s’attaque Projet Montréal. Il s’agit d’abord d’enfermer les gens dans une case raciale et d’établir un système de séparation entre les uns et les autres. Il s’agit ensuite de nier que deux personnes avec des couleurs de peau différente puissent partager la même culture.
Système de pairage...
Mais la conseillère Giguère ne s’arrête pas en si bon chemin. Elle souhaite aussi qu’on établisse un système de pairage des conseillers municipaux. Chacun d’entre eux se verrait forcer d’avoir un conseiller à la diversité. Celui-ci serait un genre de commissaire politique. Il agirait comme un double de l’élu et serait chargé de le surveiller et de l’éduquer pour qu’il se conforme à la doxa raciale et diversitaire que plusieurs épousent à Projet Montréal. Cela permettrait, j’imagine, de renforcer des messages du type la loi 21 constitue du racisme systémique et fait du Québec un modèle de suprémacisme, comme l’a déjà dit Bochra Manaï, l’experte antiraciste récemment embauchée par la ville.
Je termine en m’adressant à la mairesse de Montréal. En cette année électorale, il est impératif qu’elle désavoue sa conseillère et qu’elle promette clairement qu’il n’ira pas dans cette voie. La racialisation de nos institutions serait l’une des pires choses qui pourrait nous arriver.
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