Les Français ont voté dimanche pour le second tour des législatives, un scrutin marqué par un taux d'abstention record tandis que la principale inconnue demeure l'ampleur de la victoire de La République en marche (REM).
Dernier chapitre de la séquence électorale du printemps qui a vu la consécration d'Emmanuel Macron à la présidence, tout indique que ce deuxième tour devrait redessiner le paysage politique français avec l’affaiblissement notable des formations politiques traditionnelles.
Selon les dernières projections des instituts de sondage, le parti du nouveau chef de l'État, allié au MoDem, pourrait obtenir de 400 à 470 sièges sur les 577 que compte l'Assemblée nationale. Emmanuel Macron remporterait ainsi l'une des majorités les plus importantes de la Ve République, née en 1958, ne laissant que des miettes aux autres partis.
La majorité des bureaux de vote étant désormais fermés, les électeurs ont visiblement boudé les urnes. Le taux d'abstention devrait atteindre 57% ou 58%, selon les premières estimations de quatre instituts de sondage publiées dimanche.
Lors du premier tour, la semaine dernière, 51,30% des électeurs inscrits s'étaient abstenus, ce qui constituait un record pour des législatives sous la Ve République.
Le président Emmanuel Macron a quant à lui voté en matinée, dans la coquette station balnéaire du Touquet, où il dispose d'une résidence secondaire avec sa femme Brigitte. Le chef d'État de 39 ans, le plus jeune que la France n'a jamais connu, s'est ensuite offert un long bain de foule, enchaînant les « selfies » avec les curieux.
Mobiliser l’électorat
Au-delà du faible taux de participation, ce second tour teste la capacité des formations historiques à remobiliser leur électorat.
Au premier tour, le mouvement créé par Emmanuel Macron avait rassemblé 32,3% des suffrages exprimés, balayant les partis traditionnels de droite et de gauche qui structurent la vie politique française depuis des décennies.
Avec seulement 222 députés sortants au second tour, et 40% de candidates, c'est une assemblée nationale profondément renouvelée et féminisée qui sortira des urnes.
Pour le constitutionnaliste Didier Maus, ce scrutin devrait déboucher sur « le plus grand renouvellement du personnel politique depuis 1958, et peut-être 1945 », prédit-il.
« Aucun risque d'absolutisme », a cependant déclaré Emmanuel Macron, mercredi, en conseil des ministres, tandis que ses adversaires politiques ont brandi la menace d'une majorité toute puissante comme argument électoral.
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