Justin Trudeau avait pris goût à ses petites rencontres sympathiques avec son nouvel homologue du Québec. De belles poignées de main, de beaux sourires et des photos joyeuses. Mais François Legault a décidé jeudi qu’il s’attendait à plus. Beaucoup plus.
Nouveau ton
C’est tout un changement de ton que le PM du Québec a effectué. En coulisse, on raconte qu’à la veille de la rencontre prévue à Sherbrooke, monsieur Legault a sondé ses ministres qui pilotent des dossiers avec le gouvernement fédéral. Infrastructures, seuils d’immigration, compensations pour l’accueil massif de réfugiés et autres. Le constat était unanime : ils sont bien gentils les fed. Ils disent vouloir collaborer, mais au-delà de ça, il ne se passe rien.
C’est alors que François Legault a décidé qu’il en avait marre. L’impatience démontrée jeudi lors de son point de presse n’avait donc rien d’un geste impulsif. Le nouveau gouvernement sait fort bien que son vis-à-vis devra affronter l’électorat canadien au cours des prochains mois. Qui plus est, les relations du gouvernement Trudeau avec bon nombre de provinces sont loin d’être au beau fixe. Doug Ford règne désormais sur l’Ontario, le Nouveau-Brunswick est viré bleu lui aussi, les provinces de l’Ouest crient famine en raison des difficultés à sortir leur pétrole et la Colombie-Britannique a avalé de travers l’achat de l’oléoduc Trans Mountain. Disons qu’il y a mieux comme contexte. Justin Trudeau a clairement besoin du Québec pour espérer obtenir à nouveau une confortable majorité lors du scrutin du 21 octobre prochain.
Fraîcheur
Le pari de François Legault semble tout à fait logique. Profiter de sa popularité et du contexte politique canadien pour obtenir un maximum de concessions du fédéral. Il faudra juger l’arbre à ses fruits, mais avouons que cela fait du bien de voir un premier ministre québécois se tenir debout. Définitivement, il est habile notre nouveau PM.