Washington -- Le système de santé américain est le plus onéreux parmi les pays industrialisés et l'un des moins efficaces quant au nombre de personnes couvertes, selon un rapport publié hier par l'Economic Policy Institute (EPI) à Washington.
«Alors que les États-Unis dépensent plus en frais de santé que chacun des pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques [OCDE], environ 16 % soit 45,8 millions de personnes aux États-Unis n'avaient aucune forme de couverture maladie en 2004», souligne le rapport.
«L'Irlande, l'Autriche et la Finlande dépensent environ la moitié de ce que dépensent les États-Unis en pourcentage du produit intérieur brut (PIB), mais couvrent entre 99 % et 100 % de leurs populations respectives», ajoute-t-on de même source.
Les États-Unis dépensent davantage que tous les autres pays de l'OCDE pour la santé avec 15 % de leur PIB comparé à 11,6 % en Suisse, 11,1 % en Allemagne et 10,1 % en France.
Les pays les moins dépensiers sont l'Irlande (7,4 %), l'Autriche (7,5 %) et la Finlande (7,5 %).
Dans la répartition des dépenses entre les secteurs public et privé, les États-Unis sont les plus généreux avec le privé en lui réservant une part de 8,3% alors que, dans des pays comme la France, celle-ci ne représente que 2,4 % et tombe à 1,3 % au Royaume-Uni et 1,4% en Suède.
Espérance de vie
Selon le rapport, l'espérance de vie aux États-Unis était aussi en 2003 (statistique la plus récente) la plus faible des 19 autres pays étudiés, à l'exception de celle au Danemark, Américains et Danois ayant une espérance de vie moyenne de 77,2 ans.
Les États-Unis ont le plus fort taux de mortalité infantile avec sept décès pour 1000 naissances, le Japon ayant le plus faible avec trois pour 1000.
Les États-Unis détiennent également la palme du pays industrialisé où le plus grand nombre de ménages vivent dans la pauvreté. Si celle-ci est évaluée en fonction du nombre de foyers qui vivent avec moins de 50 % du revenu médian, les ménages pauvres représentent 17 % de la population totale aux États-Unis contre 5,4 % en Finlande, 8 % en France, 8,3 % en Allemagne et 12,3 % au Royaume-Uni.
Quant à la productivité supérieure des Américains par rapport aux habitants des autres pays étudiés, EPI indique qu'elle provient essentiellement du plus grand nombre d'heures travaillées et de la durée bien moindre des vacances.
Les travailleurs à temps plein aux États-Unis passaient ainsi en moyenne 46,2 semaines par an au travail, soit 10,2 semaines de plus que les Suédois et 5,5 semaines de plus que les Français, selon des chiffres de 2005.
Rapport de l'Economic Policy Institute
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