David Baverez est un financier-voyageur. Depuis Hong Kong, où il vit depuis quatre ans, il plaide pour une réforme en profondeur des structures de coûts des économies occidentales, trop lourdes et trop dépensières. Dans son livre Génération tonique (éditions Plon), le financier français explique comment la "démocrature" chinoise négocie les révolutions énergétiques et technologiques à son avantage. Et comment l'Europe pourrait s'en inspirer. Trends-Tendances l'a rencontré lors de son récent passage à Bruxelles, au B19 Country Club.
Les banques centrales ont créé de la liquidité monétaire mais elles n'ont pas réussi à créer de la vélocité monétaire.
Faut-il craindre le retour du spectre de 2008 dans quelques mois ? C'est en tout cas ce que présume David Baverez : "Malgré les mesures des banques centrales, la croissance économique mondiale s'essouffle. Ces banques ont fait leur travail pour nous éviter la déflation des années 1930. Elles ont créé de la liquidité monétaire mais elles n'ont pas réussi à créer de la vélocité monétaire. La monnaie ne circule pas. Or, un dollar injecté dans l'économie n'a d'intérêt que s'il passe d'un portefeuille à l'autre. Faute d'exiger des réformes structurelles, les banques centrales n'ont pas atteint cet objectif. On constate que le manque de confiance des consommateurs encourage les comportements d'épargne, qui engourdissent l'économie en immobilisant la monnaie sur des comptes."
David Baverez voit deux signes annonciateurs d'une année 2016 qui, potentiellement, serait à l'image de 2008 : "La dette corporate dans les pays asiatiques émergents, ainsi que la dette du pétrole et du gaz de schiste aux États-Unis. À 40 dollars le baril de pétrole, l'économie américaine perd des milliards chaque trimestre."
Lisez l'interview de David Baverez dans le Trends-Tendances daté du 29 octobre 2015
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