Condamné à de la prison ferme pour avoir filmé des accusés lors d'un procès faisant l'objet de restrictions de couverture, le militant identitaire britannique Tommy Robinson, qui craint pour sa vie, a demandé l'asile au gouvernement américain.
«J'ai l'impression que je vais être condamné à mort dans deux jours. Au Royaume-Uni. Pour journalisme» : dans une interview accordée au média controversé InfoWars le 8 juillet, l'activiste identitaire Tommy Robinson, condamné à une peine de prison ferme pour outrage à la justice, a appelé à l'aide l'exécutif américain, s'adressant au chef d'Etat. «Je supplie Donald Trump, je supplie le gouvernement américain d’examiner mon cas. J'ai besoin d'être évacué de ce pays car des forces obscures y sont à l'œuvre», a-t-il déclaré dans une allocution vidéo.
Selon le Britannique de 36 ans, sa condamnation met directement sa vie en danger, les prisons de son pays étant d'après lui «contrôlées par des gangs djihadistes». Le militant estime que le gouvernement britannique tente de le «faire taire» par tous les moyens, et qu'il n'a par conséquent «pas d'avenir» au Royaume-Uni. «Nous n'avons plus de liberté. Le pays est tombé», a-t-il ajouté désabusé.
«La liberté de la presse a disparu, et tous les médias traditionnels s'en réjouissent»
Dans une autre interview accordée au site d'information conservateur The Gateway Pundit, Tommy Robinson a réitéré son appel au gouvernement américain, exhortant Donald Trump «à faire en sorte que ses avocats et son équipe» examinent son cas. «La liberté d'expression au Royaume-Uni a disparu, notre liberté de la presse a disparu – et tous les médias traditionnels s'en réjouissent», a également martelé le militant.
Tommy Robinson a été reconnu coupable d'outrage à la justice le 5 juillet par la cour criminelle londonienne de l'Old Bailey, ce qui signifie une condamnation à une peine de prison ferme. Sa peine, qui peut s'élever à deux ans maximum, sera prononcée ultérieurement, avec une date provisoire d'audience fixée au 11 juillet, au cours de laquelle les attendus du jugement seront également rendus publics.
Tommy Robinson était poursuivi pour avoir filmé et diffusé en direct sur internet des images de prévenus lors d'un procès, faisant l'objet de restrictions de couverture. Le militant politique, qui se filmait en direct sur internet depuis l'extérieur du bâtiment, assurait que le procès de plusieurs hommes impliqués dans le scandale pédophile de Telford se tenait à l'intérieur. Cette affaire impliquant, selon la députée de la circonscription de Telford, des victimes «très souvent issues de la classe ouvrière blanche» et des gangs indo-pakistanais, a défrayé la chronique outre-Manche.
Tommy Robinson avait été condamné en mai 2018 à 13 mois de prison avant de faire appel et d'être libéré sous caution trois mois plus tard, dans l'attente d'un nouveau procès. Son cas avait attiré l'attention de l'«alt-right» (droite alternative) américaine et même de Donald Trump Jr., fils du président américain, qui lui avait apporté son soutien.
En mai 2017, il avait déjà été condamné à trois mois de prison avec sursis pour des faits similaires commis au tribunal de Canterbury. Sa peine visait à «s'assurer qu'un procès puisse être mené de manière juste et équitable», selon le juge.