Le Québec dans les brumes postélectorales…

Tribune libre

Au lendemain des élections, le Québec semble hagard. Le contraste avec les liesses de 1976 est plus que frappant !
Des voix qui se font entendre d’une multiplicité de milieux sociaux, culturels et politiques, émerge un mélange d’amertume, de déception, de sourde colère, d’inquiétudes face à des menaces de toutes sortes, à la fois lourdes et imprécises, mais qui ont quand même pris la forme très concrète et dramatique de l’attentat du 4 septembre.
Le Québec a certes retrouvé son “air d’aller” quotidien, mais il avance dans de curieuses brumes postélectorales…
Alors que l‘Automne des «Indignés», malgré l’arrêt du mouvement, avait laissé les portes de l’Avenir grandes ouvertes, la saison que nous vivons n’est pas l’Automne Rouge rêvé par certains comme prolongement du Printemps Érable, mais une étrange saison des subjectivités éclatées et moroses.
Il semble devenu inconvenant de dire simplement qui nous sommes et d’où nous venons, que nos racines soient récentes ou anciennes, dans ce Québec meurtri qui avance comme un vaisseau fantôme dans cette opacité de la déception et de la dépossession. Cruel destin, mauvais rêve ?
Contrits, sous le voile noir de notre défaite, de notre pays et de nos espoirs qui se défont, alors que d’aucuns n’ont pas abandonné le sombre projet de défaire ce que d’autres avaient construit avec courage et solidarité, que sommes nous devenus ?
Les promoteurs de notre mort, annoncée comme un progrès, comme une avancée de la tolérance et de l’ouverture, ne sont pas tous dans le mythique camp des 1%. Serait-ce la fin du “plus beau voyage” ?
Comment retrouver notre âme ancienne, assemblage patenté de roc, d’épinette, de babiche et d’arcanson ?
Encore une fois, “désembourber l’Avenir” !
Yves Claudé


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5 commentaires

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    20 septembre 2012

    Le cabinet à peine présenté au public, Mini-Bachand s'empresse déjà de cracher la guerre: les ministres de la chicane! On croirait Charest ressuscité! Et ce venim se retrouve aussi dans la bouche du chef intérimaire... chez Moreau et la plupart des survivants des corrompus qui tenteront de tirer avec eux dans l'histoire fangeuse le nouveau gouvernement...
    Raison de plus, pour l'arrière garde que nous sommes, d'argumenter ensemble en faveur de chacun des gestes de souveraineté qu'amorcera la nouvelle PM. Elle fera face à la tempête des oppositions, élues ou médiatiques de toutes langues vouées à ramener au placard la nôtre!
    Mais attention, on nous présentera une jeunesse divisée (comme l'a fait Lucien). Léo à la Jeunesse, gardé à l'oeil par Pauline, jouera le rôle de l'aile rangée, pour faire mal paraître l'aile moins docile, celle par qui s'est réveillée la rue... Ne tombons pas dans ce piège, lors du sommet sur le financement des universités. La tentation sera grande d'imposer aux étudiants leur "juste part" et d'oublier que les diplômés paieront bien leur juste part par l'impôt sur le revenu.

  • Marcel Haché Répondre

    16 septembre 2012

    Si on y regarde de près, sans complaisance, c’est sans discontinuité depuis 1980 que les indépendantistes se font taper dessus. Depuis ce temps, tous les gouvernements péquistes ont été des gouvernements assiégés.
    Le gouvernement de Pauline Marois est lui aussi un gouvernement assiégé, mais une chance et un peu d’air lui est donné, que les gouvernements péquistes du passé n’avaient pas eu… mais n’avait pas réclamé non plus.
    Difficile de prédire exactement si le gouvernement Marois finira par émerger de la brume. Moi, je le crois, parce que c’est un gouvernement qui n’a pas échangé sa boussole pour un calendrier (référendaire)…

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    16 septembre 2012

    Mario Goyette, vous avez raison: Pauline Marois est bien vivante, et au pouvoir!
    Qu'est-ce que c'est que ces "bateau ivre dans le brouillard" ou "fin du voyage"?... Nous avons voté à 75%, peut-être grâce aux jeunes qui ont "fait la rue" pendant 6 mois. Les indécis ou "libéraux honteux" sont en fin de carrière et Charest est mort! Alléluijah!
    Encadrons notre jeunesse qui est maintenant entraînée à l'adversité. Au moins, elle n'aura pas la police sur le dos maintenant... espérons-le... rassurons-nous: Pauline ne va pas répondre aux sirènes de la "juste part"... au quel cas, elle connaîtrait la sueur des 22 du mois qui ne manqueraient pas de revenir!... Non, Pauline sait où sont ses alliés: en santé, Legault était encore plus pressé qu'elle pour un médecin à chacun: ils travailleront ensemble; Françoise parle d'éducation gratuite: ils ne vont pas augmenter... Les libéraux veulent rapatrier le registre des armes: ils sont des alliés pour presser Harper... Ainsi de suite, pour la langue française: y allant à la pièce, les libéraux ne peuvent tous être des MiniBachand en guerre!
    Les premiers 100 jours démontreront le doigté de Pauline: convaincra-t-elle les fanatiques anglais que la cohabitaion est possible?
    Allons, indépendantistes du Québec, unissons-nous!

  • Archives de Vigile Répondre

    15 septembre 2012

    Débarassé de Jean Charest, tout devient possible.
    L'homme machiavélique était un ennemi redoutable, entre charmeur de serpents et anesthésiste, il connaissait les québécois mieux que quiconque pour les endormir ou leur faire peur grâce à l'aide des médias qui contrôlent notre pensée et l'amène toujours plus bas dans la médiocrité politique.
    Un gouvernement minoritaire, c'est comme une campagne électorale permenante, aussi bien utiliser le tremplin offert par l'avantage qu'à le parti québécois d'être au pouvoir pour occuper l'agenda législatif au maximun dans les prochains mois pour défaire la toile d'araignée si savamment tissée par le parti libéral autant au niveau municipal, provincial que fédéral dans la corruption et l'aliénation de nos moeurs politique.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 septembre 2012

    L'utopie de la mondialisation capitaliste ne semble pas fonctionner sur le terrain. Mais les médias avaient comme convaincu les citoyens que c'était possible et que c'était la voie de l'avenir.
    Et là, on voit que la mondialisation ne fonctionne pas bien, les bons emplois bien rémunérés se faisant de plus en plus rares. Et la récente élection confirme qu'une société multiculturelle est désunie dans sa façon de voter, chaque ethnie votant de façon à protéger ses intérêts propres.
    Et dans tout ça, presque tout le monde veut préserver les structures socio-économiques actuelles qui sont celles de l'économie de marché capitaliste car personne ne veut d'une société égalitaire.
    Pas surprenant qu'il y ait malaise.