Le Québec a mal à sa gauche

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C'est l'attachement national qui divise les deux gauches

Entendons-nous, le Québec a mal à sa gauche. Pour faire dans la caricature, donc produire une représentation issue de la réalité, d’un côté nous aurions une gauche urbaine, jeune, scolarisée ou en voie de scolarisation universitaire, techno-branchée et carburant à l’utopie des réseaux de toutes sortes. Épousant les théories postmodernes et très active politiquement, il n’y aurait pour elle d’affinités concrètes qu’en petits collectifs, elle s’époumonerait pour les enjeux identitaires et culturels, voire multiculturels, et répondrait à ses adversaires par l’expression d’une condescendance émanant de l’idée qu’avant cette génération fut le déluge. De l’autre côté, nous aurions une gauche des régions, plus âgée et de provenance ouvrière, qui, se disant réaliste, s’indigne pour des enjeux économiques classiques qu’elle exprime en remâchant les anciens sans les actualiser adéquatement. En raison de son attachement à une certaine conception de la modernité, elle défend l’idée abstraite d’une société nationale et demande qu’on prenne au sérieux des problématiques qui apparaissent d’une autre époque pour les premiers.



Les deux gauches se regardent en chiens de faïence, s’accusant réciproquement de ce qu’elles sont mutuellement, c’est-à-dire d’être la raison de leur éternelle défaite, autrement dit de la victoire récurrente de leur adversaire.



En marge de celles-ci se positionne une extrême gauche anarchisante qui se désole de cette situation tout en la trouvant bien rigolote, confortablement assise qu’elle est dans son retrait pseudo-critique qui ne propose jamais rien de tangible sauf un absolu irréalisable, voguant de polémique en polémique, spectacle qu’elle visionne en mangeant son popcorn aux frais du contribuable.


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