Dans Verdun la fin d'un règne

Le prochain coup de maître de Lisée

Battons les Libéraux et le sectarisme à QS

Tribune libre


La partielle dans Verdun pourrait devenir un point tournant au niveau de la politique
Par André Parizeau,
Chef du PCQ
Tout dépendra en fait de ce que fera le Parti québécois (PQ) à partir de maintenant. La balle est dans son camp.
L'idée présentée au départ par son nouveau chef, Jean-François Lisée, et consistant à avoir une candidature unique et non partisane PQ-QS-Verts dans Verdun, pour la partielle à venir dans cette circonscription, n'était pas en soi mauvaise.
Mais, et pour parler franchement, cela n'avait en même temps aucune véritable chance de marcher. Québec solidaire (QS) a fait savoir que c'était non ; leur réponse était prévisible, ne serait-ce que parce qu'ils ont un mandat de congrès à cet égard et que celui-ci ne pourra donc être renversé que par un autre congrès, soit pas avant le printemps prochain.
L'idée d'une pétition pour ajouter encore plus de pressions sur QS ne fera pas plus débloquer le dossier pour exactement les mêmes raisons. Même chose l'idée de trouver une personnalité très connue et qui pourrait justement accepter de devenir ce ou cette candidate indépendante, en plus d'être plus acceptable pour QS. Exemple : Gabriel Nadeau-Dubois. Cela ne règlerait pas plus le problème.
Suggéer, comme Camil Bouchard a pu le faire, il y a quelques jours, que QS tienne en catastrophe un congrès spécial, avant le déclenchement des élections partielles, de manière à renverser justement les mandats précédemment votés, tient encore moins la route.
Non seulement est-ce ridicule de penser qu'un parti comme QS pourrait effectivement accepter de faire une telle chose -- oserait-on demander la même chose au PQ, si les rôles devaient subitement se renverser ? --, mais de telles suggestion ne servent finalement qu'à jeter encore plus d'huile sur le feu. C'est complètement contre-productif.
Une autre option, plus réaliste, et aussi beaucoup plus respectueuse de l'état des lieux, de part et d'autres, pourrait cependant être reprise par le PQ, question de ne pas laisser retomber la balle.
Mario Dumont en a parlé au début de la semaine, sur les ondes de TVA, comme à la blague, mais, et très sérieusement, l'impact pourrait être majeur advenant que le PQ déciderait effectivement d'aller dans ce sens. Cela pourrait même faire de cette partielle un véritable point tournant au niveau de la politique québécoise.
QS a rétorqué au PQ, par rapport à Verdun, en disant que s'il était sérieux dans ses démarches, alors il devrait tout simplement appuyer sa propre candidature. Il s'agit de Véronique Martineau qui travaille au niveau du Front commun des personnes assistées sociales du Québec. Avant cela, elle fut aussi impliquée dans la lutte pour assurer un accès à tout le système d'éducation de manière gratuite, et ce jusqu'à l'université.
Bien franchement, je n'exclurais pas la possibilité de prendre effectivement les dirigeants de QS au mot et de leur répondre effectivement comme suit : " eh bien, soit ; le PQ se désistera dans Verdun, en faveur de QS, et il concentrera ses efforts dans les 3 autres circonscriptions ". Tel est en fait ce que je proposerais.
Sans rien enlever à ce qui pourrait se passer dans Saint-Jérôme, dans Marie-Victorin, ainsi que dans Arthabasca, tous les yeux devraient au moins pour les prochains jours se tourner vers Verdun.
D'un point de vue péquiste, ce pourrait sembler, à première vue, comme revenant à trop céder, trop vite ; je ne le crois pas. Certes, cela demanderait de l'audace, mais cela pourrait aussi s'avérer à terme très " payant ".
Rappelons ici que Verdun est un château-fort libéral et que cette circonscription a toujours voté libéral jusqu'ici, sauf que certains sondages indiquent qu'une candidature unique, de la part du PQ et de QS pourrait possiblement permettre à ceux-ci d'y déloger les libéraux. La même chose pourrait aussi se produire en cas de désistement. Sans un changement d'approche, gagner cette circonscription pourrait en même temps être très difficile.
Pour reprendre ce que monsieur Lisée disait lui-même : quel signal cela enverrait en même temps au reste du Québec si jamais Verdun devait finir par échapper aux libéraux grâce à une nouvelle approche !
Autant une telle attitude pourrait surprendre positivement -- je parle ici d'un éventuel désistement du PQ en faveur de QS -- et donner encore plus de force au message que le nouveau chef du PQ tente actuellement d'envoyer, autant cela permettrait aussi de mettre en boite tous ceux et celles qui, au sein de Québec solidaire, continuent encore à défendre un discours ultra-sectaire et déconnecté de la réalité politique actuelle. Une bonne partie de leurs arguments tomberaient alors à plat.
À la veille d'un important Conseil national qui se tiendra sous peu -- à la mi-novembre -- chez QS et durant lequel cette formation devra trancher pour savoir s'ils restent ou non au sein du regroupement des OUI-Québec pour poursuivre les discussions en vue d'une éventuelle convergence -- il s'agira donc d'une décision très importante pour la suite des choses --, ce ne serait pas juste un message fort qui serait envoyé dès maintenant. Il serait aussi des plus convaincants.
Cela aiderait aussi à mettre la table en vue de cet autre rendez-vous important, toujours du côté de QS, soit au printemps prochain, alors que toute la question des alliances pourrait effectivement être à nouveau à l'ordre du jour de leur congrès. Ce serait sans aucun doute un des meilleurs gestes pour déjouer tous les pronostics et relancer le dossier de la convergence.
Autre considération : ce " cadeau " à QS faciliterait d'autant, avec toutes ces échéances à venir, le travail des dirigeants de cette formation, tels qu'Amir Khadir et Françoise David qui, faut-il aussi le rappeler, n'ont jamais été parmi ceux qui fermaient au départ la porte à toute forme de convergence. Dans les faits, c'était bien plus le contraire. Les objections venaient en effet, d'abord et avant tout, d'un certain nombre de collectifs, œuvrant au sein de QS et qui, jusqu'ici, arrivaient aussi à avoir, au niveau de certaines instances de cette formation, une influence allant bien au-delà de leur poids réel.
Dans les faits, ce serait un geste concret démontrant une réelle ouverture et volonté de faire la politique autrement. Qui sait ensuite ce sur quoi cela pourrait déboucher.
Cela tomberait également à pic, puisque le PQ, pour sa part, conclura ses propres consultations, quelques mois plus tard, après le congrès de QS, soit durant l'automne de 2017, alors qu'il tiendra lui-même un congrès national.
Rajoutez le fait que le NPD-Québec a déjà annoncé qu'il sera de la course en 2018, pour les prochaines élections générales.
Rajoutez aussi le plus récent sondage, publié pas plus tard que ce matin, et qui démontre d'autre part que les reculs du PQ, au niveau des intentions de votes, enregistrés des suites de la démission surprise de PKP, ont déjà été rattrapés, tout en indiquant à quel point les choses stagnent toujours du côté de QS, et tout concorde pour dire que ce pourrait être un coup de maître.
Si j'étais pour ma part à la place de Jean-François Lisée, j'y songerais très sérieusement.


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8 commentaires

  • Jean-Louis Pérez-Martel Répondre

    27 octobre 2016

    Une alliance PQ-QS afin d'implanter "{ une gauche éfficace " au Québec comme le prétend J-F. Lisée en assumant le Socialisme du XXIème siècle ?
    Plus d'information sur le chaos socioéconomique provoqué par la mafia socialocommuniste chaviste :
    Pour tous les Vénézuéliens, la quête de nourriture est un combat quotidien, alors que la pénurie frappe 80 % des aliments.
    Pour en savoir davantage, consulter Venezuela: Maduro augmente le salaire minimum de 40% à la veille d'une grève générale
    http://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/201610/27/01-5034912-venezuela-maduro-augmente-le-salaire-minimum-de-40-a-la-veille-dune-greve-generale.php
    ***
    JLPM

  • Archives de Vigile Répondre

    24 octobre 2016

    @ M. Gabriel Proulx, Je ne pense pas que 7 députés pourraient joindre les autres partis mais 2-3 députés corrects qui pourraient exemple joindre la CAQ et les 4 autres démissionner dans les prochains mois si on talonne ce parti et exige des démissions pour les incompétents et les ministres pris dans des conflits d'intérêts .
    Le PLQ est mal en point malgré les fanfaronnades de Couillard et cie, il faut donc frapper sans relâche contre ce parti douteux pour rendre ce parti minoritaire dans l'intérêt national pour le limiter dans ses actions néfastes pour le Québec.
    C'est essentiel alors qu'on débat de pipelines et de transferts en santé de ramener la balance du pouvoir dans les mains des nationalistes de toutes couleurs confondues. Il faut faire pression sur Ottawa pour faire respecter l'autonomie du Québec au plan de la santé et de ce qui coule sous son territoire. Agissons en Peuple souverain dans nos champs de compétences.

  • Gabriel Proulx Répondre

    24 octobre 2016

    La proposition de Jean-Claude Michaud est intéressante, mais il y a 2 détails à y ajouter.
    Premièrement, avec l'arrivée du NPD-Québec, QS n'en a plus pour longtemps si jamais ils devaient faire le choix du sectarisme anti-PQ lors des élections de 2018. Ils vont se manger entre eux à Montréal si QS n'affirme pas clairement son appui sans condition aux forces indépendantistes.
    D'ici là, il y a 3 factions à l'intérieur de QS. Il y a de vrais indépendantistes qui militent de l'intérieur pour faire entendre raison au parti et impliquer QS dans une grande alliance électorale pour battre les libéraux et se diriger vers l'indépendance. Ensuite, il y a des mous, ceux qui veulent l'indépendance, mais seulement si c'est nécessaire à leurs yeux pour faire avancer leur projet de société. Finalement, il y a des militants du NPD qui ne veulent rien savoir de l'indépendance et qui travaillent déjà à marauder des militants fédéralistes et mous de QS vers le NPD-Québec. Il y a aussi des trotskystes, mais ceux-là ne sont qu'une minorité bruyante.
    Pour les premiers, nous devons les encourager, tout en faisant du PQ un parti assez progressistes pour convaincre à la fois les premiers et une partie aussi large que possible des seconds que le PQ œuvre sincèrement à l'indépendance et que cette indépendance est nécessaire pour faire avancer un projet de société progressiste au Québec. Pour les troisièmes, il n'y a rien à faire et il se préparent déjà à saborder QS au profit du NPD-Québec ouvertement fédéraliste.
    Deuxièmement, par rapport à votre point sur les libéraux et le besoin de les rendre minoritaires, je ne voudrais pas trop jouer les troubles-fêtes, mais pensez-vous vraiment trouver 7 députés libéraux intègres dans ce parti ? Nous parlons quand même du PLQ ici. Ils sont là pour l'argent et le pouvoir au service de leur cher Canada.
    Le PLQ est corrompu jusqu'à la moelle et à mon humble avis, il serait plus sage de concentrer nos efforts à convaincre nos concitoyens qu'ils sont en droit d'espérer mieux que d'être gérés à la petite semaine par des mafieux libéraux.
    La propagande fédéraliste est là pour convaincre le peuple Québécois qu'il est petit et né pour un p'tit pain. À nous de redonner à notre peuple sa fierté et son assurance dans ses propres capacités.

  • Gabriel Proulx Répondre

    24 octobre 2016

    Je ne vois pas en quoi le commentaire de JLPM vient contribuer à la victoire contre les libéraux et à l'indépendance du peuple québécois.
    J'ai déchiré ma carte de membre de QS, mais sachez que ce parti n'est pas du tout communiste. C'est un parti social-démocrate qui refuse de s'affirmer comme tel, tout simplement. Un jour, les militants réellement indépendantistes dans ce parti (il en reste encore plusieurs) devront faire le choix entre une grande alliance pour le salut national de la patrie comme option 1, ou le sectarisme et la marginalisation comme option 2.
    De plus en plus d'indépendantistes de gauche ont, comme moi, choisi l'option 1. Pour ceux qui n'ont pas encore fait leur choix, ou qui se trainent les pieds, ce n'est pas en les traitant publiquement de socialo-communistes totalitaires que vous les aiderez à faire le bon choix.
    En passant, puisque JLPM jette ce sujet sur la table, le Venezuela est victime d'une campagne de sabotage contre son économie et sa souveraineté nationale, organisée par la première puissance mondiale, les États-Unis, depuis près de 15 ans. Le parlement qui a basculé à droite par les urnes (étrange conception du totalitarisme) devrait se tourner la langue 7 fois avant de dénoncer un imaginaire coup d'État de la part du gouvernement du PSUV, étant donné que ces mêmes forces de droite ont tenté au moins 3 coups d'État depuis 2002.
    [https://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_d%27%C3%89tat_de_2002_au_Venezuela
    ->https://fr.wikipedia.org/wiki/Coup_d%27%C3%89tat_de_2002_au_Venezuela]
    Nous parlons ici d'une campagne de sabotage organisée par la même grande puissance qui s'attaque sans pitié à la souveraineté nationale de nombreux peuples depuis des décennies et dont la plus honteuse tentative aujourd'hui se fait contre l'État nation syrien, en y soutenant Al-Qaïda et d'autres terroristes coupeurs de têtes. Quand vous voulez parler de « régime totalitaire, fabricant de misères, de criminalité institutionnalisée, de chaos financier, d’anarchie sociale et de ruine nationale », vous n'avez qu'à regarder ce que les États-Unis et l'OTAN supportent en dehors de leurs frontières, au lieu de croire la propagande pro-OTAN et pro-USA du journal La P(a)resse, qui se trouve à être un torchon de propagande fédéraliste libérale au Québec.

  • James A. Wilkins Répondre

    24 octobre 2016

    Étant peu impressionné par la foi souverainiste de QS pas plus que de leur fonctionnement rigide interne, je crois que la stratégie intelligente compte tenue de l'état des lieux serait que le PQ laisse le champs libre à QS dans Verdun et que QS laisse le champs libre au PQ dans Arthabasca comté de Sylvie Roy où les chances du PQ seraient bien meilleures. À QS de prouver sa bonne foi ou de s'autodétruire.

  • Jean-Claude Michaud Répondre

    23 octobre 2016

    Pour une alliance avec Québec Solidaire, je pense maintenant que c'est impossible. Pas de convergence avec ce parti qui trouvera toujours des excuses pour ne pas s'associer au PQ. Je pense qu'il faut une convergence des électeurs souverainistes et progressistes en les amenant à appuyer le Parti Québécois avec des candidats très progressistes dans les comtés les plus sensibles à Québec Solidaire. Aussant et Nadeau-Dubois contre Khadir et David par exemple pourrait être efficace.
    Pour ce qui est d'un coup de maître, on devrait se servir des 4 partielles des comtés vacants pour battre tous les candidats libéraux par un candidats d'un autre parti. Par la suite, il faut tendre la main à des députés libéraux intègres intéressés à quitter le navire corrompu libéral et à joindre les rangs des autres partis. Le PLQ doit perdre 7 députés pour tomber minoritaire on devrait viser cela avant 2018 pour fragiliser ce parti et lui empêcher de faire n'importe quoi. Il faudrait amener à la démission les ministres incompétents ou impliqués dans des situations douteuses.

  • Jean-Louis Pérez-Martel Répondre

    23 octobre 2016

    Avec votre proposition d'alliance socialo-communiste (PQ-QS) il en résultera, comme partout ailleurs où le socialisme s'est implanté, un régime totalitaire, fabricant de misères, de criminalité institutionnalisée, de chaos financier, d'anarchie sociale et de ruine nationale. Comme dernier de ces régimes :
    Les Vénézuéliens sont confrontés à des files d'attente interminables dans des magasins de plus en plus vides, à une inflation estimée par le FMI à 475% cette année puis 1.660% en 2017 et une criminalité parmi les plus élevées au monde. Pour en savoir davantage, consulter Venezuela: le Parlement dénonce un «coup d'État» du régime de Maduro
    http://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/201610/23/01-5033393-venezuela-le-parlement-denonce-un-coup-detat-du-regime-de-maduro.php
    ***
    JLPM

  • Pierre Schneider Répondre

    23 octobre 2016

    Faudrait pour ce faire que QS puisse ne présente pas de candidats dans les autres partielles. Ce qui, dites-vous, n'est pas possible, si j'ai bien compris.