J’ai travaillé pendant plus de trois ans pour Nathalie Normandeau en tant qu’attaché de presse. Je précise qu’à ce titre, je n’étais aucunement impliqué dans l’octroi de subventions et le financement politique. Comme vous, je n’ai donc aucune idée de la nature des gestes qui sont reprochés à cette dernière. Comme vous, j’attends le procès pour connaître la teneur de la preuve, les circonstances et les autres détails pertinents. À condition qu’il y ait bel et bien procès.
Car les avocats de la défense multiplient les démarches visant à faire avorter celui-ci, notamment en invoquant l’arrêt Jordan. Et c’est une très mauvaise idée.
Confiance
Tout d’abord, il en va assurément de la confiance du public à l’égard du système de justice. Les conséquences seraient désastreuses pour la crédibilité de nos institutions. Comprenez-moi bien.
Il ne s’agit pas de vouloir impérativement trouver des coupables, mais d’avoir l’esprit en paix et obtenir l’assurance que notre système peut aller au bout d’un processus légal juste et équitable.
Éternel doute
Certes, les délais sont interminables et mettent assurément en relief la lourdeur excessive des procédures légales. À ce titre, je peine à imaginer ce que madame Normandeau a vécu au cours des deux dernières années. N’empêche que la tenue de ce procès est essentielle, car nous devons savoir qui a fait ceci, ou qui n’a pas fait cela.
À défaut de quoi un nuage demeurera à jamais perché au-dessus de la tête de bien des gens, à tort ou à raison. L’ex-vice-première ministre serait-elle réellement bien servie par un arrêt des procédures ? Il me semble qu’elle aurait grandement avantage à espérer pouvoir célébrer un éventuel verdict de non-culpabilité, plutôt que de vivre éternellement avec le regard suspicieux d’une population en mal de justice. Que l’on cesse les avocasseries et que l’on procède.