Paul Journet - Le président du Parti québécois, Jonathan Valois, craint la «folklorisation» et «l'institutionnalisation» de la souveraineté si ce projet ne rejoint pas davantage les jeunes générations.
C'est la mise en garde qu'il a lancée hier lors d'une conférence de presse annonçant l'ouverture de l'université d'été des jeunes souverainistes, qui doit réunir quelque 300 militants la semaine prochaine à l'UQAM.
«Il faut que les gens continuent à s'approprier (la souveraineté) pour que ce soit un mouvement populaire, a-t-il lancé. L'autre défi, il faut se le dire, c'est la folklorisation de notre mouvement. Il faut que chaque génération apporte quelque chose pour que ce soit encore un projet au goût du jour, qui répond aux enjeux d'aujourd'hui.»
Invité à définir cette folklorisation, M. Valois a préféré parler de solution plutôt que de problème et mettre l'accent sur les politiques progressistes.
«Les jeunes se reconnaissent dans le désir de faire notamment du développement social et du développement économique autour de quelque chose qui s'appelle le développement durable, a-t-il précisé. On parle d'économie, d'environnement et aussi d'êtres humains, là-dedans. Est-ce que notre projet de Québec indépendant donne une réponse à cette volonté-là, qu'on entend de plus en plus des jeunes?»
Il insiste aussi sur l'importance de rejoindre les jeunes souverainistes qui militent à l'extérieur des partis politiques.
M. Valois était un des «trois mousquetaires» qui avaient déposé en 2004 un rapport sur les jeunes et la souveraineté. Selon ce rapport, les jeunes jugeaient l'indépendance «dépassée, désuète et vétuste».
Gérald Larose, président du Conseil de la souveraineté, définit quant à lui deux sources de «folklorisation»: le discours sur la souveraineté-association et le «discours référendiste».
«Avec la mondialisation et le libre-échange, on n'a plus besoin de parler de souveraineté-association sur le plan économique, soutient-il. On dirait parfois qu'on n'a pas encore rompu avec ce vieux discours.»
Université d'été
L'université d'été doit réunir 300 jeunes militants du 13 au 15 août prochains au pavillon Sherbrooke de l'UQAM. Elle est organisée par le Forum jeunesse du Bloc québécois. Selon le groupe, il s'agit du plus grand rassemblement de jeunes souverainistes depuis 1995. Il reste une dizaine de places disponibles, au coût de 40$.
Plusieurs intellectuels, militants et politiciens souverainistes offriront des conférences sur l'identité, la place des femmes, les relations internationales, le dossier constitutionnel et plusieurs autres sujets. Les politiciens viennent du Bloc québécois, du Parti québécois ainsi que de Québec solidaire (Amir Khadir).
«Cette organisation transpartisane est très noble. Je trouve cela extrêmement intéressant et prometteur pour la suite des choses», s'est réjouie Françoise David, une des deux porte-parole de Québec solidaire.
L'université se terminera par la lecture d'une déclaration commune.