MEXICO | La proposition du député Jean-François Lisée de repousser d’un an le droit de vote des nouveaux arrivants est une preuve de plus qu’il y a deux classes de citoyens pour le PQ, estime le premier ministre.

«On est de ceux qui croient qu’au Québec, tous les citoyens sont égaux. Et clairement le PQ ne croit pas à la même chose», a lancé Philippe Couillard mardi lors du point de presse bilan de sa mission économique au Mexique.

Le Journal rapportait mardi qu’un gouvernement souverainiste pourrait imposer aux immigrants québécois un délai de 12 mois avant de leur concéder le droit de vote à une élection ou un référendum, comme le suggère le péquiste Jean-François Lisée.

Pas absolu

«Le droit de voter d’un citoyen n’est pas absolu. Dans toutes les provinces, y compris au Québec, il ne suffit pas d’être citoyen majeur pour avoir le droit de vote», écrit le député péquiste de Rosemont dans son livre à paraître: Octobre 1995 — tous les espoirs, tous les chagrins, aux éditions Québec Amérique.

Dans son ouvrage, il accuse le gouvernement fédéral d’avoir fait bondir de 400 % l’émission de certificats de citoyenneté canadienne en 1994 pour grossir le nombre d’opposants à l’indépendance du Québec.

Pour le premier ministre libéral, cette proposition n’est pas acceptable.

«Ils sont des Québécois comme tous les autres Québécois et Québécoises et en ce qui nous concerne, ils doivent avoir les mêmes droits, y compris celui de voter», a dit M. Couillard.

Un comté chaque année

Il a d’ailleurs dressé un parallèle avec une déclaration de Pierre Karl Péladeau sur les immigrants qui font perdre «un comté chaque année» au PQ.

«On n’aura pas 25 ans devant nous pour le réaliser. Avec la démographie, avec l’immigration, c’est certain qu’on perd un comté chaque année», avait dit M. Péladeau lors de la course à la direction de la formation souverainiste.