Ingérence dans un procès criminel

Le PQ va talonner Jean Charest dès l'ouverture de la session

L'Affaire Denis Roy - Procès des Hell’s 2003


Robert Dutrisac Québec — Le leader parlementaire du Parti québécois, Stéphane Bédard, a prévenu, hier, que l'opposition officielle mènerait bataille dès l'ouverture de la session relativement au «mensonge éhonté» proféré par Jean Charest à l'Assemblée nationale et lié à son ingérence dans un procès criminel.
«Jean Charest a menti effrontément. Il a induit en erreur la Chambre et les Québécois», a accusé Stéphane Bédard. «On n'a jamais vu un premier ministre mentir autant. Son plus grand apport, malheureusement, c'est d'avoir augmenté notre tolérance au mensonge.»
Comme le rapportait Le Devoir samedi, Jean Charest a répondu, à une question formulée par M. Bédard à l'Assemblée nationale les 22 et 23 octobre 2003, que ni lui ni quelqu'un de son bureau n'étaient intervenus de quelque manière que ce soit auprès du procureur général, Marc Bellemare, dans le mégaprocès des Hell's Angels.
Or, à la suite de la révélation faite par l'ancien ministre à la commission Bastarache la semaine dernière, Me Denis Roy, alors conseiller au sein du cabinet de Jean Charest, a reconnu être intervenu auprès de M. Bellemare relativement à ce mégaprocès à l'été de 2003, et ce, sur les ordres du directeur du cabinet de Jean Charest à l'époque, Stéphane Bertrand.
Pour Stéphane Bédard, la réponse de M. Charest, «c'était pour se protéger parce qu'il savait très bien que s'il répondait oui à l'époque, c'était la démission automatique».
«En soi, c'est très grave parce que c'était un procès criminel», a souligné le leader parlementaire péquiste.
À l'ouverture de la session parlementaire, le 21 septembre prochain, le PQ prendra tous les moyens à sa disposition pour aller au fond de l'affaire à l'origine du «mensonge» du premier ministre. La tenue d'une commission parlementaire à laquelle seraient convoqués Jean Charest, Stéphane Bertrand et Denis Roy est une des avenues évoquées. «Ce serait un premier test pour le nouveau leader», estime Stéphane Bédard. Le leader du gouvernement, Jean-Marc Fournier, qui est aussi ministre de la Justice, a choisi toutefois de s'en remettre au syndic du Barreau du Québec qui enquête sur la présumée ingérence commise par Denis Roy.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé

-->