40 ans plus tard.
Le message de l'ex-ministre du Parti québécois Rodrigue Tremblay.
« Bonjour M. Pomerleau,
J'ai bien aimé visionner votre vidéo géopolitique 'Le piège
référendaire de 1980'.
Je suis tout à fait d'accord avec vous.
Il y a avait chez Lévesque et à l'intérieur du Conseil des ministres
du temps une grande confusion stratégique, face au gouvernement de
Pierre Elliott Trudeau.
Je vous donne comme exemple de cette confusion la question
référendaire de 115 mots.
J'ai relu cette question référendaire que je cite aux pages 64-65 de
mon livre 'La régression tranquille du Québec, 1980-2018'.
Quand on en est rendu à définir des termes dans une question
référendaire, c'est que les choses ne sont pas claires et la stratégie
est confuse.
Comme vous le soulignez, le fédéral n'a jamais formellement reconnu le
droit du Québec à l'autodétermination. Or, si on tenait à tenir un
référendum, il fallait faire en sorte que ce droit soit reconnu.
Voice ce que j'aurais retranché de la question de 115 mots:
« Le Gouvernement du Québec a fait connaître sa proposition d’en
arriver, avec le reste du Canada, à une nouvelle entente fondée sur le
principe de l’égalité des peuples.
Texte retranché :
cette entente permettrait au Québec d'acquérir le pouvoir exclusif de
faire ses lois, de percevoir ses impôts et d’établir ses relations
extérieures, ce qui est la souveraineté, et, en même temps, de
maintenir avec le Canada une association économique comportant
l’utilisation de la même monnaie ; aucun changement de statut
politique résultant de ces négociations ne sera réalisé sans l’accord
de la population lors d’un autre référendum ; en conséquence,
Partie gardée :
Accordez-vous au Gouvernement du Québec le mandat de négocier
l’entente proposée entre le Québec et le Canada ? » OUI NON
Une telle question aurait récolté au-delà de 60 % des votes. Quand on
tient un référendum, l'important est de ne pas le perdre. Cela est
encore plus important que le contenu.
Le Gouvernement du Québec aurait été dans une position de force pour
faire reconnceaître officiellement le droit du peuple québécois à
l'autodétermination et pour revendiquer des pouvoirs accrus de manière
à assurer la pérennité historique de ce peuple. Un livre blanc aurait
présenté l'argumentaire pour chacun de ces pouvoirs. Le rapatriement
de la constitution canadienne de Londres n'aurait pas pu se faire sans
rencontrer les demandes du Québec.
Ce qu'on lit dans les journaux ces temps-ci n'est que de la nostalgie
simpliste, presqu'infantile.
Félicitations pour votre grande lucidité.
Rodrigue Tremblay »