On le sait, le gouvernement Legault entend réduire les seuils d’immigration de 50 000 à 40 000 pour deux ans. C’est une baisse bien modeste, mais au moins, c’est un pas dans la bonne direction. Il faudra l’inciter à aller plus loin tout en inscrivant cette baisse dans la durée.
Immigration
Et pourtant, cette baisse annoncée de l’immigration a fait réagir Ottawa, comme le rapportait récemment La Presse. Les fédéraux mettent en garde le Québec : s’il baisse vraiment le nombre d’immigrés qu’il reçoit chaque année, son poids politique diminuera dans la fédération. Autrement dit, pour conserver son poids politique dans le Canada, le Québec devrait consentir à diminuer toujours plus dans ses frontières le poids de la majorité historique francophone. On trouvera difficilement une représentation plus explicite du sort qui attend le peuple québécois dans la fédération : plus il s’y intègre, plus il s’y efface. Plus il fait des efforts pour jouer le jeu du Canada, plus il doit renoncer à ses propres intérêts et consentir à la dissolution de son identité.
Car la réalité doit être rappelée : au Québec, l’intégration des immigrés fonctionne très mal. Certes, grâce à la loi 101, nous conservons quelques apparences francophones à la métropole dans les quartiers centraux. De même, nous parvenons à franciser superficiellement la jeune génération obligée de fréquenter l’école française. Mais tout est en surface. Car la véritable intégration, qui devrait aboutir à l’identification en profondeur des immigrés à la majorité historique francophone, ne fonctionne pas.
Intégration
Les communautés issues de l’immigration, au fil des générations, continuent de la regarder de l’extérieur. On le constate d’ailleurs avec leur comportement électoral. Politiquement, elles s’intègrent à la minorité anglophone, qui n’est rien d’autre ici que la représentante de la majorité anglo-canadienne.
L’objectif québécois devrait être clair : maintenir et même augmenter le poids de la majorité historique francophone au Québec.