Le petit tricheur - Robert Bourassa derrière le masque

Livres - revues - arts - 2012


Sommaire
En 2012, le Québec « paie, encore, pour le refus de Robert Bourassa de se battre visière levée pour ses convictions et ses opinions. Pour son choix parfaitement assumé de tromper, de louvoyer, d’éteindre. De tricher. Que dire d’autre d’un homme qui, pendant six mois cruciaux, a refusé de répondre à la simple question : “Êtes-vous fédéraliste ?” »
Avec Le Petit Tricheur, une version abrégée et remaniée de ses titres Le Tricheur et Le Naufrageur parus en 1994, Jean-François Lisée offre au lecteur une plongée dans le parcours humain et politique de Robert Bourassa.
Fondé sur plus de 200 heures d’entrevues et de plusieurs centaines de documents confidentiels, ce récit nous fait entrer dans les coulisses du pouvoir et nous présente, sans fard, ses acteurs à une époque charnière de l’histoire du Québec.
Au moment où se déploie une patiente opération de réhabilitation de Robert Bourassa, Jean-François Lisée retire le masque d’un premier ministre qui, sous des apparences affables, fut responsable en octobre 1970, de la plus grande atteinte aux libertés dans l’Occident d’après-guerre, puis, après 1990, fut un des obstacles les plus retors au progrès du Québec. Le Petit Tricheur invite le lecteur à juger par lui-même « si on était en présence, là, d’un homme honnête. Et s’il faut nous souhaiter en avoir d’autres, de cette trempe, aux commandes. »
Extrait
On ne peut comprendre le rapport des forces entre le Québec et le Canada (donc la faiblesse structurelle du Québec) si on ne replonge pas dans les événements de l’époque. (...)
Robert Bourassa le dira le jour de sa démission comme Premier ministre en septembre 1993 : “J’ai assumé le destin du Québec.” Assumé, c’est dire qu’il a pris sur lui de déterminer ce destin, malgré ou contre la volonté des uns et des autres. Il a parfaitement raison, et nous sommes dans un de ces exemples historiques où la volonté d’un seul homme a déterminé le cours des choses. La responsabilité de Robert Bourassa, qui a patiemment et délibérément gaspillé la chance historique qui se présentait aux deux grandes familles politiques québécoises – fédéraliste et souverainiste – n’en est que plus écrasante.
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Jean-François Lisée297 articles

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Ministre des relations internationales, de la francophonie et du commerce extérieur.

Il fut pendant 5 ans conseiller des premiers ministres québécois Jacques Parizeau et Lucien Bouchard et un des architectes de la stratégie référendaire qui mena le Québec à moins de 1% de la souveraineté en 1995. Il a écrit plusieurs livres sur la politique québécoise, dont Le Tricheur, sur Robert Bourassa et Dans l’œil de l’aigle, sur la politique américaine face au mouvement indépendantiste, qui lui valut la plus haute distinction littéraire canadienne. En 2000, il publiait Sortie de secours – comment échapper au déclin du Québec qui provoqua un important débat sur la situation et l’avenir politique du Québec. Pendant près de 20 ans il fut journaliste, correspondant à Paris et à Washington pour des médias québécois et français.





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