Moins de deux semaines après l'aboutissement de la profonde introspection collective que fut la commission Bouchard-Taylor, le gouvernement Charest fait le pari de l'ouverture. L'ouverture du Québec au reste du pays, à l'Amérique du Nord et au monde.
La réunion conjointe des conseils des ministres québécois et ontarien, tenue hier à Québec, revêt une forte valeur symbolique. Mais le rapprochement entre les deux gouvernements aura aussi des effets concrets pour les travailleurs, pour l'économie et pour l'environnement des deux provinces les plus populeuses du pays.
La réunion envoie un message clair au gouvernement fédéral et aux autres provinces: le Québec et l'Ontario ont des intérêts communs dans une foule de domaines et elles entendent les faire valoir. Les accords qui découleront des négociations en cours - énergie, main-d'oeuvre, commerce, réglementation - encourageront les entreprises et les travailleurs à concevoir les deux provinces comme un seul et même marché de 20 millions d'habitants.
Le protocole d'entente portant sur la lutte contre les changements climatiques est particulièrement prometteur. Voici deux provinces représentant 60% de l'économie canadienne qui s'alignent sur l'approche faisant de plus en plus consensus dans le monde en ce qui a trait à réduction des émissions de gaz à effet de serre, soit le plafonnement et l'échange de droits d'émissions ("cap and trade"). Cet accord, s'il se concrétise (c'est un gros "si"...), isolera le gouvernement de Stephen Harper non seulement dans le monde occidental, mais au sein même du pays qu'il est censé diriger.
C'est sans doute ce constat qui a provoqué la réaction virulente du ministre fédéral de l'Environnement, John Baird (il a qualifié l'entente Québec-Ontario d'"écran de fumée"). M. Baird devra se rendre à l'évidence: ni ses déclarations-chocs ni son cadre réglementaire n'ont convaincu qui que ce soit de la détermination du gouvernement conservateur dans ce dossier.
Le désavantage de l'entente Québec-Ontario, c'est de créer encore plus d'incertitude dans l'industrie. Celle-ci devra-t-elle satisfaire deux normes différentes, la fédérale et la provinciale?
Dans ces circonstances, Ottawa n'ayant visiblement pas l'intention de modifier son approche, il serait bien avisé de conclure avec les provinces qui le souhaitent une entente d'équivalence en vertu de laquelle c'est le plan provincial qui y aura cours.
Québec et Queen's Park se sont également entendus pour faire la promotion d'un partenariat économique entre le Canada et l'Union européenne. Le premier ministre Charest s'est donc acquis un allié de taille dans sa croisade en faveur dudit partenariat.
Ce que l'on voit à l'oeuvre dans toutes ces démarches, c'est le Québec moderne, le Québec partenaire à part entière de la fédération, le Québec ambitieux rêvant de conquérir le monde. Qu'on est loin de la fragilité identitaire qui domine l'actualité depuis un an!
apratte@lapresse.ca
Le pari de l'ouverture
Le prattmatisme rose-bonbon mise sur le triomphe économique du "Canada central"
André Pratte878 articles
[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8a...
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[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.
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