Le nouveau cours d'histoire est une kétainerie

Tribune libre 2009

Comme le nouveau cours de religion, le nouveau cours d'histoire est une kétainerie destinée à faire de la nouvelle génération des consommateurs d'une télévision et d'une propagande manipulatrices et vides de sens.

Les Québécois vont devenir des déracinés, sans âme ni conscience, des pions faciles à manipuler par le système en place, centralisateur, unitaire, homogénéisant, réduisant la nouvelle jeunesse à des non-êtres glauques et indifférenciés.

Suicidaire, mais personne ou presque ne réagit. Pas grave du moment ou on mange, boit, dort, baise et part en vacances.

Ni savoir authentique, ni coeur ni âme ?

Ne soyez pas surpris de voir augmenter le taux de dépressions et de suicides. Ne soyez surtout pas surpris de voir augmenter le nombre de meurtres de masse. De nouveaux Marc Lépine et caporal Lortie vont surgir et il sera inutile de brailler sur les victimes. Il fallait changer de mentalité avant la catastrophe.

Vous allez interdire les armes? Propos de cons et de connes. Les armes sont là pour rester et il va y en avoir davantage. Les frontières sont des passoires et le trafic d'armes fleurit autant que celui des drogues.

Dans un monde de sept milliards d'individus, dispersés sur toute la terre, de plus en plus différenciés et contrastés malgré les efforts du gros commerce pour homogéneiser le monde , essayez de contrôler ce qui se passe et ce qui se fait pour voir si vos belles intentions de créer la paix dans le monde par l'insignifiance et la kétainerie vont se réaliser.

Il n'y a de paix que chez les gens de bonne volonté. Encore faut-il en avoir une volonté.

L'enseignement de l'histoire et de la religion au Québec n'ont pas pour but de former des volontés mais des nolontés que dénonçait Mirabeau pendant la Révolution française.

Une nolonté se traduit par un refus de pourvoir, qui exaspère les autres et provoque des colères qui ne s'éteignent pas.

Ce qui importe, c'eat de changer les mentalités et ce n'est pas avec des kétaineries réductives qu'on va y arriver, mais par l'acquisition du sens de la responsabilité et de l'engagement. L'identitaire ne prétend pas davantage.

Lorsqu'il n'y a ni identitaire ni identité, on s'en fait une comme on peut. On fait du bruit, on cogne, on tape, on défonce les murs, on blesse et on tue. Le meurtre de l'âme par la non éducation entraîne le meurtre en série du corps., par la drogue, le sexe, l'alcool, les blessures et les meurtres, sans oublier une exacerbération des mépris et des haines qu'on prétend combattre.

J'ai regardé avec horreur les propos d'un fonctionnaire partisan de la non éducation sous prétexte de
"liberté". Pour justifier ses propos, il invoquait le "fait" que les "études" ont emprunté à un nombre élevé de fonctionnaires obtus des politiques qui remontent à plusieurs décades en arrière.

Il invoquait la loi inique du "nombre" pour justifier ses prises de position indéfendables.

La "loi du nombre", c'est le nombre de fonctionnaires opposés aux citoyens intéressés: écoliers, étudiants, parents et toute une société dont l'avenir dépend de l'éducation autant que des biens matériels pour vivre et progresser.

Dans ce cas, pourquoi ne pas faire appel à l'expérience des siècles et des millénaires en matière d'éducation?

La nouvelle éducation, comme la nouvelle religion, n'a aucune racine. L'une comme l'autre s'opposent au développement de l'identitaire, qui exige de prendre conscience de ses racines dans l'espace, dans le temps et hors du temps, de sa géographie, son histoire et l'histoire de relations antérieurement établies, avec nous-mêmes d'abord, avec les autres ensuite.

C'est dans la mesure où on réalise sa propre unité intérieure qu'on peut le mieux communiquer avec les autres. L'altérité passe par le perfectionnement de soi.

Et le développement de l'identitaire passe par les pairs, avec qui on partage les racines communes, soit dans l'espace géographique, soit dans le temps historique qui est celui de la formation collective à laquelle on appartient, soit par ses racines spirituelles.

Sans racines, un arbre ne pousse pas. Sans racines, un enfant ne pousse pas non plus. Il devient un être indéterminé, flottant dans l'existence, sans but, proie facile pour les "power brokers", les requins de la finance et toutes les manipulations de la publicité et ses slogans.

Il y a trente année, Jean Paul Desbiens, alias le Frère Untel, dénonçait cette tendance vers une adolescence inarticulée, floue, indifférenciée, dénuée de principes, aisément manipulée par l'image et les clichés insignifiants.

Cette dégradation vers l'inconscient s'étant aggravée, l'indépendance du Québec n'est pas pour demain.

À moins que, dans un sursaut de colère, il ne se produise un revirement qui risque fort de basculer dans le désordre et le chaos.

JRMS





Featured 751d93ca198caacf4590a022022f5bc8

René Marcel Sauvé217 articles

  • 252 877

J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





Laissez un commentaire



3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 mai 2009

    Bonjour
    Voici 2 citations qui soulignent l'importance fondamentale de l'histoire ici et ailleurs sur la planète :
    Alice Parizeau(1930-1990):
    « On efface le passé pour mieux détruire l'avenir. »
    Félix Leclerc(1914-1988):
    « Lentement, discrètement, papa nous préparait un héritage ; il nous glissait ce qui est mieux que l'argent : du courage, des provisions de courage pour l'avenir, car lui savait que dans le détour, après l'enfance, une bête nouvelle et compliquée, tapie hypocritement, fait le guet. »
    Les enseignants et les étudiants devraient compenser l'insignifiance proposée par du signifiant historique en enrichissant et consultant Internet.
    Il y a déjà des sites très intéressants concernant l'histoire d'ici et d'ailleurs. Exemple: Saviez-vous que le fameux Kit Carson parlait français ? Il y a des raisons à celà. Cherchez et vous trouverez.
    Salutations

  • Raymond Poulin Répondre

    13 mai 2009

    Pleinement d’accord. Et les hauts fonctionnaires du MELS seraient bien étonnés d’apprendre que, lorsque nous les renseignons sur le sujet et en discutons ensuite avec eux, la plupart de nos étudiants au cégep sont furieux d’avoir été décervelés au secondaire. Je n’ai jamais compris comment les fonctionnaires et les universitaires responsables de ce gâchis, dont la plupart appartiennent au bébéboumeurs, ont pu à ce point dérailler et tomber dans le kitsch de la rectitude politique.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 mai 2009

    Merci infiniment M. Sauvé. Et j'espère que les militants encore actifs et qui lisent Vigile en feront leur profit.
    Plus d'identité, plus de langue, plus d'authentique culture, plus de valeurs véritables, plus de respect de la loi naturelle, etc... voilà où nous en sommes. Des consommateurs bien formatés et sans âme. Il aura fallu 40 ans pour en arriver là.
    Je crains bien que nos enfants ne nous pardonneront pas toute cette insignifiance, cette médiocrité au nom de la liberté, du droit aux libres penseurs récemment instruits!!! de penser n'importe quoi et de nous imposer le fruit de leurs profondes réflexions. Et la Fédération des femmes du Québec au sujet du port du voile en est un bel exemple.
    Mais quand cesserons-nous de ne pas nous aimer et nous respecter plus que cela! Et on exige le respect des autres. Enfin!
    Encore merci!
    Marie Mance Vallée